Faire l’expérience de Dieu

La Société religieuse des Amis est un mouvement religieux fondé en Angleterre au XVIIe siècle par des dissidents de l’Église anglicane. Les membres de ce mouvement sont communément connus sous le nom de quakers (voir l’origine de ce nom plus loin) mais ils se nomment entre eux « Amis » et « Amies ». Le mouvement est souvent nommé simplement Société des Amis et le surnom de « quaker » apparaît le plus souvent dans la dénomination officielle, sous la forme Société religieuse des Amis (quakers). Les historiens s’accordent à désigner George Fox comme le principal fondateur ou le plus important meneur des débuts du mouvement1.

George Fox et d’autres prédicateurs des débuts du mouvement étaient convaincus que l’expérience de Dieu était accessible à tous, sans médiation, c’est-à-dire sans l’intermédiaire du clergé ou des sacrements. Les quakers d’aujourd’hui emploient diverses expressions : voir l’« étincelle divine » en chacunQ , trouver et se relier à la « lumière intérieure », ou le « Christ intérieur ». Les premiers quakers utilisaient plus volontiers des termes tels que la « Vérité », « la Semence » et « le Pur Principe » (Truth, the Seed, the Pure Principle), signifiant par là que chaque personne est transformée par la présence et la croissance de Christ en elle.

Depuis sa création en Angleterre, le mouvement s’est d’abord répandu dans les pays de colonisation anglo-saxonne. Au XXe siècle, des missionnaires quakers ont propagé leur religion en Amérique latine et en Afrique. Aujourd’hui, les quakers déclarent être au nombre d’environ 350 000 dans le mondeQ 1.

La Société des Amis se différencie de la plupart des autres groupes issus du christianisme par l’absence de credo et de toute structure hiérarchique. Pour les quakers, la croyance religieuse appartient à la sphère personnelle et chacun est libre de ses convictions. Le concept de « lumière intérieure » (inner light) est cependant partagé par la plupart d’entre eux, quelle que soit la signification donnée à ces mots. De nombreux quakers reconnaissent le christianisme mais ne ressentent pas leur foi comme entrant dans les catégories chrétiennes traditionnelles.

On trouve aujourd’hui dans la Société des Amis des pratiques très diverses, y compris un large courant évangélique.

Mysticisme

Le quakerisme est souvent considéré comme une religion mystique à cause de l’importance donnée à l’expérience personnelle de Dieu. Mais elle diffère d’autres religions mystiques par au moins deux aspects importants.

Premièrement, le mysticisme quaker est vécu en groupe. Le culte traditionnel quaker (voir Culte « non programmé » ci-dessous) peut être vu comme une expression de ce mysticisme de groupe, où tous les participants se mettent ensemble à l’écoute de l’esprit. On peut aussi voir les quakers comme un type particulier d’ordre religieux (comme les franciscains qui pratiquent aussi le mysticisme de groupe), vivant à leur manière la tradition mystique.

Deuxièmement, le mysticisme quaker, tel qu’il est vécu depuis la fin du XIXe siècle, met plus particulièrement l’accent sur le témoignage vers l’extérieur. Plutôt que de se retirer du monde, le quaker traduit son mysticisme en action. Les quakers croient que cette action mène à une meilleure compréhension spirituelle, pour l’individu et pour le groupe. On peut aussi voir la Société des Amis comme une sorte de religion humaniste dans le sens d’Erich Fromm, où le mysticisme inclut les activités sociales et politiques.

Sacrements

Les premiers quakers ne croyaient pas à la nécessité de pratiquer des rites extérieurs ou des sacrements, toute la vie étant sacrée. Pour eux, le baptême par le Saint-Esprit était une expérience et une transformation intérieures, et la communion avec le Christ se vivait dans la réunion de culte, silencieux et à l’écoute. Ils ne pratiquaient donc pas le baptême comme un rite d’appartenance. Ils pensaient aussi que tout repas partagé était une forme de communion.

Des personnes ont mis en garde à diverses époques contre l’aspect doctrinal de l’interdiction des rites. L’accent doit être mis sur la relation à Dieu à l’instant présent, plutôt que sur un rituel humain, ou sur l’absence de rituel. La plupart des quakers n’interdisent donc pas les rites ou cérémonies, mais font remarquer que ces inventions humaines ne remplacent pas l’expérience directe de Dieu.

Auteurs quakers classiques Robert Barclay et Jeanne Henriette Louis (dir.), La lumière intérieure, source de vie : apologie de la vraie théologie chrétienne telle qu’elle est professée et prêchée par ce peuple appelé par mépris les Quakers (1675), Paris, Dervy, coll. « Mystiques et religions », 1992 (dépôt légal 1993), 415

Ebook: Apologie de la vraie théologie chrétienne 1797) (en vieux francois :)

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Inter Note