La réalité ne peut pas avoir lieu si vous êtes dans un état de devenir, de conflit ; elle ne vient que là où se trouve un état d’être, une compréhension de ce qui est. Vous verrez alors que la réalité n’est pas dans le lointain ; l’inconnu n’est pas loin de nous : il est dans ce qui est. De même que la réponse à un problème est dans le problème, la réalité est dans ce qui est. Si nous pouvons le comprendre, nous saurons ce qu’est la vérité.
L’effort n’implique-t-il pas que l’on cherche à tout prix à changer ce qui est en ce qu’il n’est pas, ou en ce qu’il devrait être, ou en ce qu’il devrait devenir ? Nous ne cessons de fuir ce qui est, tout en voulant le transformer ou le modifier. Celui qui est réellement satisfait est celui qui comprend ce qui est, qui donne à ce qui est son juste sens. Le contentement véritable ne réside pas dans la pénurie ou l’abondance de nos possessions, mais dans la compréhension de la pleine signification de ce qui est.
L’effort, c’est ce qui nous distrait de ce qui est.
C’est lorsqu’on admet ce qui est que cessent les efforts. Il n’y a pas d’acceptation de ce qui est s’il y a désir de le transformer ou de le modifier. Et les efforts – qui sont signes de destruction – persisteront tant qu’existera le désir de changer ce qui est.
N’est-il pas possible de vivre en ce monde, sans ambition, en étant simplement ce que vous êtes ? Si vous commencez à comprendre ce que vous êtes sans essayer d’y rien changer, alors ce que vous êtes fera l’objet d’une transformation. Je crois possible de vivre en ce monde de manière anonyme, en étant un parfait inconnu, ni célèbre, ni ambitieux, ni cruel.
Et si « ce qui est » pour Krishnamurti n’était pas le seul qui soit. Et si des « est », notre nature véritable, était bien plus étendu qu’il ne l’a réalisé ?
Et si les efforts, n’étaient pas des signes de destruction, mais seulement une interprétation d’un maître pour ce qu’il rejette ?
Si il y a transformation, c’est qu’il y a eu volonté de changer, mais cela ne veut pas dire effort, car l’on peut agir dans le bonheur et dans la paix.
Voici certainement ce qui a sauvé le maître de la destruction…
D’un autre coté il faut reconnaître que faire des efforts en méditation est difficile est exigeant, et que cela peut amener à des situations plus ou moins « destructrices ». Si sa nature est trop portée à cela, il vaut mieux éviter alors ces techniques pour opter pour d’autres, plus paisibles.
Cependant l’on ne pourra progresser vers les mêmes réalisations ni à la même vitesse, mais qu’importe, quelle importance… l’important n’est-il pas d’être en paix, bien et heureux… Et en l’occurrence,dans la vérité de ce qui est.