Il y a mille ans, dans l’actuelle zone tribale du Pakistan, le professeur Mahârâja reçut la méthode de l’éveil sans effort de l’Abbé Pure Lumière, en ces termes :


La nature de l’esprit est éveillée depuis toujours.
Il suffit de se familiariser avec.
L’entraînement ne peut être mesuré par la science de la logique.
Ne pas être distrait de la nature de l’esprit, telle est la méditation.

Mahârâja exprima sa compréhension en ces termes :

Je suis Mahârâja.
J’ai médité l’esprit et je suis passé par-delà l’objet de la méditation.
A regarder l’esprit, il n’y a rien à voir.
Mais voir qu’il n’y a rien à voir, c’est la vision véritable.
Ne pas être distrait de cet état qui ne voit rien est la méditation.

Un autre, Lumière Inconcevable, chante :

Espérer un niveau de progrès spirituel et de liberté ajourne l’éveil.
Espérer atteindre le parfait bien-être est souffrance.
Espérer l’absence de pensée est une pensée.
Quand tu vois cela, laisse toute recherche !

La princesse Bhâranî :

Je suis la princesse Bhâranî,
Pour qui l’esprit éveillé n’apparaît ni ne disparaît.
Quand tu réalise que cet esprit n’apparaît ni ne disparaît,
Tu réalise la vision des Bouddhas de tous les temps,
Par-delà union ou séparation d’avec le champ de l’éveil.

A son disciple, elle conseille :

Ne bloque pas les six champs sensoriels,
Jouis-en à ton aise et dans la joie,
De sorte que tout ce dont tu jouis nourri l’éveil.
Confiant en la maîtrise de ce maître qu’est la conscience libre,
L’entraînement consiste à laisser les six sens en liberté.

Ils sont extraits de The Great Image, une hagiographie des maîtres du dzogchen radical, traduction passée injustement inaperçue, car la traduction est agréable et le texte, clair. Ce dzogchen ancien est radical parce qu’il enseigne l’éveil dès à présent, sans effort, par-delà toute recherche laborieuse et volontariste.

Dubois David