Généralement, notre prétendue charité n’est que l’expression de nos sentiments de culpabilité par rapport au monde, un désir de pouvoir déguisé ou encore une façon de blanchir quelque autre mobile obscur, sans souci réel des vrais problèmes du monde. Notre aide à court terme ne crée-t-elle pas bien souvent des obstacles à long terme ? Il est notoire que l’aide matérielle ou même psychologique que nous apportons à une personne pour résoudre l’un de ses problèmes est susceptible d’en créer deux autres. Seule l’aide que l’on donne quand on se connaît vraiment soi-même ( et les autres à travers soi) a des chances d’être à coup sûr bénéfique et exempte de ces malheureux effets secondaires se prolongeant de manière si imprévisible : dans ce cas, l’aide est probablement secrète, inexprimée et inexprimable.
La vérité, c’est que s’aider soi-même (c’est-à-dire se trouver soi-même) c’est aider les autres, bien que l’influence puisse être tout à fait souterraine. Il va sans dire que nous devons être aussi activement bons que possible, mais tant que nous ne voyons pas clairement QUI est bon, nous agissons plus ou moins à l’aveuglette, avec toutes les conséquences imprévues auxquelles on peut s’attendre.
Ce prétendu oubli de soi au service des autres a un autre inconvénient : il est, de toute façon, pratiquement impossible. La vertu délibérée oublie rarement de se passer la main dans le dos. La bonté calculée évite rarement l’autosatisfaction, et alors elle commence à sentir moins bon. Si au contraire elle est une conséquence indirecte, naturelle, de la véritable connaissance de Soi et du souci que l’on a des autres, parce que fondamentalement on est eux, alors elle se désintéresse d’elle-même et de tous mérites accessoirement gagnés, et continue à sentir bon. Malheureusement, essayer de devenir un saint, ou même un sage, est une entreprise de mystification de soi ( ou plutôt de mystification de Soi) qui a toutes les chances d’aboutir au résultat contraire au but recherché – c’est-à-dire un ego hypertrophié.
Douglas Harding
Pourquoi vous inquiétez-vous du monde avant de vous occuper de vous-même ? Vous voulez sauver le monde, n’est-ce pas ? Pouvez-vous faire passer le salut du monde avant le vôtre ? Et que signifie être sauvé ? Sauvé de quoi ? De l’illusion. Le salut c’est voir les choses telles qu’elles sont.
Tout ce jeu se déroule spontanément. Il n’y a aucun intellect derrière cela alors n’essayez pas d’imposer le votre en vue d’amener du changement.
Laissez cela tranquille.
Lorsqu’on a besoin d’effort, l’effort apparaît. Lorsque l’absence d’effort devient essentielle, elle s’affirme d’elle-même. Vous n’avez pas à régenter la vie. Laissez-vous simplement porter par son flux et consacrez-vous entièrement à cette tâche du moment présent qui est de mourir maintenant au maintenant. Car vivre, c’est mourir ; la vie ne peut exister sans la mort.
Nisargadatta Maharaj
S’efforcer d’être bienveillant laisse l’esprit embrouillé et confus.
Si tu veux que le monde demeure simple, tu dois te mouvoir avec la liberté du vent.
Pourquoi t’efforcer sans cesse de démêler bien et mal ?
Pourquoi tous ces efforts acharnés comme si tu battais du tambour à la recherche d’un enfant perdu ?
L’oie des neiges n’a pas besoin d’un bain quotidien pour conserver sa blancheur, pas plus que le corbeau ne demeure noir en se plongeant dans l’encrier.
Quand les sources tarissent, et que les poissons gisent sur la berge, ils s’aspergent les uns les autres de bave.
Mais comme ils préféreraient s’oublier les uns les autres et partir en nageant dans l’immensité du lac !
Les pattes du canard son courtes ; tu ne peux les allonger sans le faire souffrir.
Les pattes de la grue sont longues ; tu ne peux les raccourcir sans lui causer une grande douleur.
Ce qui est long n’a pas besoin d’être amputé ;
Ce qui est court n’a pas besoin d’être étiré.
Quand tu comprends cela, tu peux laisser le monde suivre son cours.
Penses-tu savoir ce qui est mieux ?
Penses-tu que le monde devrait se plier à ta façon de penser ?
Toutes ces personnes bienveillantes – comme elles se font du souci !
Depuis les temps les plus anciens,
que de remue-ménage les bienfaiteurs de l’humanité ont-ils engendré !
Te fais-tu du souci pour le monde ?
Penses-tu qu’il a besoin de tes conseils ?
Les cieux ne tournent-ils pas d’eux-mêmes ?
Le soleil et la lune ne trouvent-ils pas leur place ?
Quelle intelligence est derrière tout cela ?
Qu’est-ce qui créé toutes ces connections ?
Qu’est-ce qui, sans le moindre effort, fait que tout se passe le moment venu ?
Y a-t-il quelque mécanisme caché qui fait la vie telle qu’elle est ?
Qu’est-ce qui fait que les choses se passent exactement comme elles se passent ?
Les nuages font-ils la pluie, ou est-ce la pluie qui fait les nuages ?
Quelle force les gonfle et les crève ?
Les vents se lèvent au nord, ils soufflent à l’ouest, à l’est, et voguent à travers les cieux.
Qu’est-ce qui, sans le moindre effort, engendre cette insondable joie ?
Tchouang-Tseu
«Si vous donnez cent francs à un mendiant, il ne sera pas plus riche le lendemain, il continuera à mendier car cette habitude est si ancrée en lui que c’est devenu une seconde nature. Tous les hommes mendient pour obtenir le bonheur depuis leur naissance, et finalement ils meurent sans jamais l’atteindre. Même lorsque vous allez prier à l’église ou au temple, vous vous faites mendiant devant Dieu, d’abord vous mendiez pour vous, puis pour votre femme et vos enfants. Ainsi vous quémandez d’abord pour vous, et ensuite pour les autres. Tout le monde recherche le bonheur, mais vous ne l’obtenez pas, car votre méthode pour l’atteindre est fausse.
Un être réalisé peut paraître sans merci au point de ne pas donner de l’eau à un malade qui gémit : » de l’eau, de l’eau ! « .
C’est son choix, il donne ou ne donne pas parce qu’après tout, c’est encore l’illusion.
Il ne donnera pas, car cet homme va mourir de toute façon. En lui donnant de l’eau, il respirera un peu plus longtemps et souffrira davantage. Vous pensez être bon en lui donnant de l’eau mais vous ne faites qu’accroître sa souffrance. Parce qu’il est dans l’ignorance, il veut vivre plus et plus, mais que va-t-il obtenir en respirant un peu plus ? Il aura plus de souffrance. Ainsi, je ne vous conseille pas d’être sans merci mais gardez cela au fond de votre cœur. Donnez-lui de l’eau si vous voulez mais sachez que vous lui donner plus de souffrance. Celui qui croit avoir fait une bonne action se trompe. »
Ranjit Maharaj
Qu’est-ce que la bonté ?
Ancien, mauvais débris qui ne sert plus à rien !
Tout le monde donne aujourd’hui de la « bonté ».
Ordure !
LUI SEUL peut donner et tout est donné.
Des vers, ivres de prétention, « donnent ».
Nous, nous ne faisons qu’apporter SON cadeau.
Ne soyez pas entachés par la « bonté » !
Qu’il n’y ait pas de « bonté » en vous !
Ce n’est pas le mal qui a obscurci le monde mais le « bon ».
L’homme « bon »qui fait la charité, qui aide, que donne-t-il ?
-La mort. Vous, les « bons »qui dites :
« Nous sommes bons » – vous allez expier !
D’où savez-vous que c’est l’imparfait ?
D’où ? SI ce n’est parce qu’il vous est donné de reconnaître le parfait.
A quoi le mesurez-vous ? Quelle est votre mesure ?
L’imparfait reflète le parfait.
Votre souffrance ne dure qu’aussi longtemps que vous ne LE reconnaissez pas en tout.
Si tu L’aimes, tu aimes tout.
Si tu n’aimes pas assez,
c’est LUI que tu n’aimes pas assez.
Car tout est SON œuvre.
Aime-LE dans la perfection,
admire-LE dans l’imperfection,
car tout est SON miroir.
Par toi, Lui juge, par toi, Lui lutte.
Ne sois attentive qu’à LE servir !
Sers-LE et non le « mal »- qui est le passé !
Ne corrige pas le mauvais, mais augmente le bon,
il absorbera le mauvais autour de lui.
Il y a du bon dans chacun.
« C’était »- est omission,
« ce serait bon »- incapacité,
« c’est bon »- suffisance.
Que ta parole soit :« QUE CE SOIT ! »
Ne faites pas de projets avec la tête,
avec le tête, exécutez !
Le projet est chez le Père ;
tous les projets.
Si tu fais le plan de ce que tu vas faire – avec ta tête,
Voilà que tu lâches la bride au temps –
avant son temps –
sur l’exécution.
Car la tête et le temps sont un.
Ne te casse pas la tête !
Le Plan plane au-dessus du temps.
Si vous devenez un avec le Plan,
vous n’êtes jamais en avance,
et vous n’êtes jamais en retard.
Pouvons-nous quelque chose contre les horreurs de la guerre ?
Non ! La guerre est l’habituel.
Impossible de lutter contre le passé.
Tournez-vous vers le jamais-entendu !
Dure parole : la guerre est bonne.
Soyez attentifs !
La force utilisée à tort,
la dévastatrice, la destructrice ne s’arrêterait jamais
s’il n’y avait pas de faibles,
s’il n’y avait pas de victimes pour l’absorber.
C’est le passé, il fallait que cela soit.
Le mal, l’acte engagé, ne peut être redressé.
La victime absorbe et éteint les horreurs.
Le persécuteur trouve le persécuté
et la mort est rassasiée.
(extrait : Dialogues avec l’ange)
« Si vous voulez aider autrui, vous devez être complètement vide de toute nécessité d’aider autrui. Quand vous touchez cela du doigt, vous êtes de la plus grande aide possible pour votre entourage. C’est dans la non-action que toute action s’accomplit. Vous n’êtes pas l’auteur de vos actes, vous êtes la conscience d’où toute action est issue. Dans les relations entre personnalités, antre objets, il n’y a que recherche de sécurité, il y a seulement demande. Même ce qu’il est classique de nommer « le don »vise à obtenir. Le don pur est votre vraie nature, il est amour. Quand l’occasion réclamera votre aide, vous aiderez spontanément, et l’aide viendra de votre totalité, de l’amour, elle sera hautement efficace. Mais si vous êtes un secouriste professionnel, mu par le concept qua vous avez de vous-même ou du monde, votre aide restera toujours fragmentaire.
Concevoir une aide est une anticipation. C’est une action qui provient d’une réaction. Considérez les mobiles profonds de votre désir d’aider. Une aide authentique, comme je l’ai dit, surgit de la non-action. Si le monde réclame votre aide, aidez-le bien sûr, aidez-le avec discrimination mais ne soyez pas un professionnel de l’aide.
Donnez à votre ami ce dont il a besoin pour accomplir ce que la vie lui demande, à lui. Ne lui imposez pas la façon dont il devrait selon vous, se comporter dans la vie. Nous sommes environnés par une aide endémique. Elle provient de l’ego. En un sens, de telles interventions sont violence, lutte. »
JEAN KLEIN
« Je peux accepter l’amour, mais pas la haine » est une opinion fasciste. Toujours cette discrimination. Le fascisme, c’est quand il y a un choix. La nature du fascisme est de discriminer. Et l’idée d’amour discrimine par rapport à la haine. Et cela nécessite quelqu’un qui discrimine. C’est le fasciste.
Au nom de l’amour, tellement d’horreurs ont déjà été commises. Au nom de la liberté. Au nom de la vérité. Au nom de Dieu. Cela ne peut pas être pire.
Puis nous avons ceux qui ont le cœur ouvert, les petits cœurs qui battent pour les autres dont le cœur est encore fermé. C’est vraiment le pire chemin fasciste. Courir à droite et à gauche pour faire sentir aux autres qu’ils sont coupables d’avoir encore le cœur fermé. Les maîtres du Cœur ! »
Karl Renz
« La « Compassion » c’est l’un des trucs du « sacré business ». C’est du boniment de camelot ! Vous n’êtes pas appelé à changer le monde !
L’homme doit être sauvé des « sauveurs de l’espèce humaine ».
U.G KRISHNAMURTI
Le souverain de la mer du Sud s’appelait Rapidement, le souverain de la mer du Nord s’appelait Soudainement, le souverain du Milieu s’appelait Chaos. Rapidement et Soudainement se rencontraient souvent sur les terres de Chaos qui les recevait avec obligeance. Ils voulurent lui témoigner leur gratitude et se dirent : « Chaque homme a sept orifices pour entendre, voir, manger et respirer. Lui n’en a aucun. Nous allons lui en percer ! »Ils lui percèrent un orifice par jour. Au septième jour, Chaos mourut.
Tchouang Tseu
Source
Oh dis donc, tu te lâches ! vas-y la piqure ! le coeur c’est tout pourri ! c’est du flan !
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Je ne comprend pas vraiment ce qui vous énerve dans ces textes, pourquoi êtes vous si négatif? Avez vous conscience de ce qu’implique une réponse telle que la votre?, j’espère que non.
Quand quelque chose ne me plait pas, je n’y prête plus d’attention, c’est bien simple, et ainsi je garde ma paix intérieure, mais surtout je laisse les autres être en paix et apprécier ce qu’ils veulent, vouloir diriger tout comme nous le pensons est un véritable poison selon moi.
Bonne journée tout de même!
Gilberto, merci pour ton message qui me (nous) permet de développer ci-dessous sa raison. Oui, permet moi d’approfondir le pourquoi de mon commentaire d’au-dessus qui – même s’il ne fut pas écrit avec mauvaise humeur ou volonté négative – peut effectivement prêter à confusion sur ses objectifs profonds par son ironie.
D’abord tu as parfaitement raison sur le fait que vouloir diriger (forcer) les autres, et tout spécialement en spiritualité, est un poison mental à éviter.
Mais alors, cette remarque ne s’applique-t-elle pas à cet article ?
Les extraits choisis n’ont-ils pas pour objectif de vouloir nous diriger loin de l’amour en ironisant avec les images qui en parle si bien justement ?
En fait, cela est visible, presque tout le blog de la piqure du scorpion n’est qu’une compilation de « voici ce qu’il ne faut pas faire », alors qu’il serait tellement plus constructif d’encourager comme tu le dis au non-jugement et à la paix intérieure.
Dans la paix voici les questions que l’on pourrait se poser :
Pourquoi vouloir nous contraindre à ne pas travailler sur nous ?
Pourquoi ne pas vouloir nous voir nous transformer ?
Pourquoi vouloir ne pas nous voir acquérir des pouvoirs spirituels ?
Pourquoi vouloir nous interdire de vouloir être dans l’amour et d’en donner ?
Cela est-il normal ? Non cela n’est pas normal, il faut que la piqure du scorpion, qui qu’il soit, arrête de vouloir nous diriger là où il voudrait aller, ou plutôt là où il voudrait ne pas aller. Ça suffit !
Laissez nous être dans l’amour si l’on en a envie sans nous juger orgueilleux, ou dans la peur, ou voire même fasciste…
En suivant voici un extrait d’un article à paraître d’un livre du docteur Deepak Chopra : « Les sept lois spirituelles du succès »
p 23
Une autre voie d’accès au champ de pure potentialité est la pratique de non-jugement. Le jugement est la constante évaluation des choses : justes ou fausses, bonnes ou mauvaises… Lorsque vous êtes perpétuellement occupé à évaluer, classer, étiqueter ou analyser, vous créez un grand nombre de turbulences dans votre dialogue intérieur. Celles-ci empêchent le flot d’énergie de circuler librement entre vous et le champ de pure potentialité. Elles ferment littéralement la « brèche », l’ouverture entre les pensées.
Cette ouverture vous donne accès au champ de pure potentialité. L’état de pure attention, le silence du mental, le calme intérieur vous relient au vrai pouvoir. Lorsque vous fermez le passage, votre relation au champ de pure potentialité et à la créativité infinie s’interrompt.
[…]
Vous devez apprendre à rencontrer l’essence profonde de votre être. Cette essence véritable se situe au-delà de l’égo. Elle ne connaît pas la peur ; elle reste indifférente aux critiques ; elle est libre ; elle ne craint aucun défi. Elle ne se sent ni inférieure ni supérieure à qui que ce soit et elle est remplie de magie, de mystère et d’enchantement.
Bonjour Tom,
Je vois un peu mieux ce qui vous choque ici.
Je crois que c’est une question d’interprétation et de concepts.
Je pense, à vous lire, que vous et « Mr piqure », n’avez juste pas les mêmes concepts de l’amour.
Je pense que par les textes plus hauts, Mr piqure veut faire prendre conscience que le mot amour est galvaudé, et que le véritable amour est bien loin de ce qui est généralement admis.
Amour, amour! On peut passer sa vie à lutter pour l’étendre autour de nous, jugeant toute personne selon un degré, une échelle de l’amour, qui est forcement conceptuelle.
Mr piqure fait-il la leçon plus que d’autres textes ici? Je n’y vois aucunes différences avec tout le reste, il exprime un point de vue qui peut résonner ou pas avec mes croyances.
Et accepter totalement que d’autres n’ai pas mes points de vue, voila l’amour, voila la sagesse, oui, mais pour moi, c’est encore un point de vue personnel.
Voila je souhaite à tous une ouverture, un laissé être à tout ce qui est, je dis bien tout ce qui est, car je ne pense pas que j’ai quelque chose à changer dans ce monde, mais plutôt toujours quelque chose à accepter.
Et par l’acceptation le changement vient, paradoxal…
Les débats d’idées n’amène jamais rien, du moins de ce que je peux observer directement.
Merci de m’avoir lu et répondu.