On ne se mêle plus d’agir.
On sent tout en soi s’élargir :
Une liberté souveraine,
un repos, une passion,
Mettant le néant hors de peine
de produire aucune action.
(…)
Ce non-goût est goût très aimable,
cette nuit, un excellent jour,
Ce non-amour, sublime amour,
ces non-vues, vues admirables.
On y voit tout sans rien y voir,
on y sait tout sans rien savoir.
On y possède tout sans crainte,
on prend tout sans mettre du sien.
On y aime et jouit sans feinte.
On y fait tout sans rien faire.
Nicolas Barré (1621-1686)
Le Cantique spirituel, Arfuyen, 16 et 26.
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