Celui qui demeure dans la Joie inconditionnelle, ne vit pas au pays de l’exubérance émotionnelle… parce que la Joie est autant sereine que fougueuse, et elle est autant paisible que torrentielle… mais au-delà de tout cela, la Joie est silence et profondeur… c’est une lumière sans ombre qui surgit du centre du cœur comme elle surgit de chaque point de l’espace infini… N’imaginez pas l’être dans la Joie comme un enfant qui a peine à contenir le torrent de son enthousiasme devant quelque merveille qui apparaît devant ses yeux et qui s’offre à ses mains fébriles… mais n’imaginez pas non plus l’être dans la Joie comme un sage impassible qui sourirait à peine si des Anges grands comme des chênes venaient à tresser des arcs-en-ciel devant ses yeux… La Joie inconditionnelle est comme un rire sans bruit et sans mouvement, et comme un sourire impétueux…

Celui qui marche dans la Joie permanente, ne court pas au milieu d’une tempête d’enthousiasme et d’exaltation, et il n’est pas entraîné par un torrent irrépressible… Il marche comme on marche dans la lumière… comme un danseur de corde qui marche sur des arcs de lumière tendus entre les étoiles… et aussi comme un coureur de fond qui sent tout son corps se fondre dans le mouvement et dans le rythme… La Joie se déploie à partir du cœur comme un champ de fleurs se déploie dans une atmosphère de clarté et de phosphorescence… Celui qui demeure dans la Joie… ne demeure pas en quelque chose, il demeure en lui-même, et il est lui-même la Joie… Mais tandis que tout le monde est en essence la Joie… celui qui demeure dans la Joie est un soleil de Joie qui a su s’embraser de lui-même et qui a su se sublimer en lui-même, c’est pourquoi la Joie est le règne vivant de sa vie intérieure… et tout en lui s’incline devant la Joie : ses pensées comme ses émotions…

Maître Kessani (maître de pratique solaire).

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