Couvoir de poussins : témoignage d’un ex-employé
J’ai travaillé plusieurs semaines dans un couvoir en Bretagne. Voici un bref résumé de ce que j’ai pu voir durant ce laps de temps.
Le premier jour, et particulièrement les premières minutes de travail ont été les plus dures : il s’agissait de trier les poussins venant d’éclore, qui arrivent par centaines dans des caisses. On trouve au milieu des poussins des œufs pourris, pas encore éclos, et certains nouveaux-nés sont collés ou étouffés par un mélange de fiente, sang et jaune d’œuf au fond de la caisse. Tous ceux qui sont malformés, peu vigoureux, sales, etc… sont mis de côté pour être envoyés au broyeur plus tard dans la journée.
J’hésite un peu à saisir 4 ou 5 poussins dans chaque main comme le font tous les autres ouvriers qui semblent habitués. Leur cadence de travail est impressionnante : après un rapide calcul, je réalise que c’est plusieurs dizaines de milliers de poussins qui passent entre les mains d’une personne en une demi-journée.
Au bout de la chaîne, les poussins valides sont sexés : les femelles sont séparées des mâles. Ces derniers seront aussi envoyés au broyeur : dans le cas des poules pondeuses, ils ne pondent pas d’œufs et ne grossissent pas assez rapidement pour “faire de la viande” ; ils sont donc inutiles. Pour des raisons que j’ignore, des poussins vivants sont parfois jetés directement dans la benne au lieu d’être passés au broyeur : leur agonie dure alors plusieurs heures, voire jours pour les plus résistants.
Une autre fois, plusieurs caisses de poussins mâles seront déversées dans des sacs poubelles. En vidant l’air, ils meurent d’asphyxie en quelques minutes.
J’en arrive presque à me dire que ceux passant au broyeur sont chanceux. Mon malaise se dissipe au bout d’une centaine de poussin triés, et j’arrive à travailler “normalement” : le nombre d’animaux permet rapidement de ne plus voir qu’une masse informe au lieu de milliers d’individus conscients. Je retrouverai chaque matin cette appréhension en commençant le tri.
On retrouve lors du nettoyage de nombreux poussins par terre, transis de froids et/ou blessés. Ramassés à la raclette, ils sont achevés ou laissés pour compte au milieu des détritus.
Deux jours avant la naissance des poussins, les œufs sont transférés des incubateurs aux éclosoirs. Les œufs fécondés sont séparés des œufs “clairs” par une machine. Pour vérifier l’avancement ou la qualité de certains lots d’œufs, il arrive qu’un employé en casse un ou deux pour regarder l’état de l’embryon. On distingue clairement le poussin presque à terme dans sa coquille. Il le jette sans ménagement dans le seau réservé aux œufs pourris. Ces derniers éclatent de manière imprévisible lors des manipulations, et l’atmosphère est à la limite de l’irrespirable par moments. Les erreurs sont fréquentes et à la fin de la journée, le sol est jonché d’embryons agonisant dans leur sang.
Je réalise bien vite que les conditions de travail vont être effroyables au cours des prochaines semaines : des matinées de 5 ou 6 heures sans pause, parfois suivies d’après-midis aussi intenses. Je rentrerai plusieurs fois exténué au bout de 12 heures de travail aussi éprouvantes physiquement que psychologiquement. Certains salariés de longue date me feront part d’heures supplémentaires impayées en nombre impressionnant : pour certains, cela dépasse la centaine…
Le plus frappant dans cette expérience est la banalité que revêt la souffrance des animaux : acceptée ou ignorée de tous, elle est tellement omniprésente qu’elle en devient ordinaire. Je me rends bien vite compte que je dois également faire comme si c’était banal, sans quoi je ne tiendrai jamais plusieurs semaines. Ma sensibilité est totalement anesthésiée afin de me protéger moi-même : en pensant à chaque individu, à chaque poussin, la situation n’est pas tenable. J’ai l’impression d’avoir passé toute cette période “hors du temps”, comme si elle avait été vécue par quelqu’un d’autre.
.
* * * – – – . . . . _ _ _ _ _ . . . – – – * * * LA PÉTITION EST DISPONIBLE ICI * * * – – – . . . _ _ _ _ _ . . . . – – – * * *
.
Broyage des poussins dans un couvoir en France – 2014 – 3’11 »
Si vous êtes sans identifiant ni mot de passe YouTube ou Google, ce reportage est visionnable également ici
.
Sources : texte, photos et vidéo – Association L214
.
Source présent article – Delta de la Lyre
C’est là où l’on est content d’avoir fait le choix d’être végétarien
Je signe… Existe-t-il d’autres moyens que de supprimer les poussins mâles pour produire des œufs d’une manière responsable ?
Bonjour Tomtom ainsi que toutes et tous,
Quelqu’une de proche me dit que cela semblait invraisemblable.
Alors j’ai posé la question à l’un des membres de L214 ; voici ci-après sa réponse ; merci à lui.
Peut-être que ce qui suit ne répond pas exactement à ton questionnement Tomtom, mais c’est au jour d’aujourd’hui la réponse à la situation actuelle.
Bien cordialement.
« Concernant votre questionnement sur le broyage des poussins :
Les souches (espèces) de poulets sont différentes selon qu’il s’agit de pondeuses ou de poulets de chair. Les poules pondeuses ont été sélectionnées en raison de leur ponte anormalement fréquente, et les poulets de chair pour leur croissance musculaire très (trop) rapide. Au final, élever des poussins de souche pondeuse pour en faire des poulets n’est pas rentable, c’est pourquoi ils sont éliminés dans les couvoirs à la naissance. »
Mais sur quelle planète on est ???
Dans quel monde on vit ? pour voir tous ces gens aussi indifférents dans leur travail quotidien avec ces animaux ?
si personne n’acceptait d’acheter ces oeufs – cette abomination cesserait – bizarre quand meme de fermer les yeux
120 000 signatures – Source L214.com – 2 février 2016
Source – L214.com
–
Mardi 8 mars 2016
Un couvoir breton condamné pour avoir maltraité des poussins.
JUSTICE – Les dirigeants devront payer une amende de 19.000 euros…
Ce procès faisait suite à une plainte déposée en novembre 2014 par l’association L214
Source – 20minutes.fr – 20 Minutes
Vu sur la chaîne de télévision française M6, il y a sans doute 1 an maintenant, il serait entrain d’être élaboré un genre de scanner à passer devant l’œuf afin de voir s’il est mâle ou femelle.
La technologie est déjà disponible et les réglementations sont en cours d’application mais ce qui est fascinant ,c’est l’incidence de nos choix ,la filière se trouve dans l’obligation d’appliquer une directive comme quoi le moindre sujet nécessite une norme…
Bientôt les œufs deviendront un produit ,une matière première qui vaudra On pesant d’or car plus on réglemente plus celà produit un surcoût et d’un produit de base ,on affaiblit toute une filière faute de volonté ,il n’y a qu’à voir l’état de toutes nos filières du producteur au consommateur ,ce sont les grands groupes qui fragilise la nature dans ce qu’elle fait de mieux ,le sujet est vaste et entier tout comme le bio , qu’est-ce que le bio , ça ne veut rien dire ,une forme de sainteté inatteignable ,je respecte la nature pour savoir que la vie se respecte dans toute sa dimension mais aujourd’hui quel modèle de consommation pour subvenir aux besoins de l’humanité ,de la planète ,une exigence divine peut elle changer la donne ?
La nature vous parle ,la planète vous parle et ce que j’en retiens c’est que nous apprenons à marcher mais tout comme la liberté ,elle se cannibalise dans l’individualisme de chacun alors certes le monde n’est pas rose mais nous évoluerons de gré ou de force !
Peut-on encore croire qu’il suffit de dire pour le faire ?
La deuxième extinction sera technologique et nous rebondirons de à condition d’avoir vertueusement accompagner notre empreinte sur cette terre ,aucun hasard à ce que nous vivons , juste des pichenette ça et là pour que comprenions enfin que ‘a terre est définitivement ronde ,pas exactement ronde mais une sphère de vie au milieu de nulle part ,…,pour l’instant .
Pendant ce temps-là les gaulois se foutent sur la gueule ,quelle idée!!!
Avant , après mais pas plus tard et peut être plus aurons nous une
chance de voir l’univers dans son ensemble car l’infini , ça n’existe pas ,…
L’humanité a grand besoin de s’unir dans un but qui dépasse notre propre personne.