Sauver les chiens : boycott des produits sud Coréens

Auteur : Jean claude J.
Créé le 15/07/2016

À l’attention : de tous les amis des chiens

Corée du sud: des milliers de chien bientôt abattus.

Si le festival de Yulin en Chine est très médiatisé, les chiens connaissent également un triste sort en Corée du Sud. Dans moins d’une semaine débuteront les Bok Nal days. Trois jours de festivités pendant lesquels des milliers de chiens finissent en ragoût…

CORÉE DU SUD. Le « boshintang », un ragoût très épicé à base de viande de chien et de légumes, sera bientôt sur toutes les tables en Corée du Sud. Ce potage est largement consommé durant les Bok Nal days, aussi appelés Sambok. Trois jours de festivités à cheval entre juillet et août et dont les dates varient en fonction du calendrier lunaire. En 2016, les Bok Nal days se tiendront le dimanche 17 juillet, le mercredi 27 juillet et le mardi 16 août. La viande de chiens cuisinée en ragoût, pouvant être consommée toute l’année, est censée aider à combattre la chaleur. « En Corée, manger quelque chose de chaud un jour chaud est très commun », explique à Sciences et Avenir l’association coréenne de protection animale CARE. Bien que la vente de viande de chiens ait été officiellement interdite en 1988 et que les restaurants n’ont, depuis 1984 plus le droit d’en servir, la pratique est toujours tolérée dans le pays. Une cour d’appel coréenne a en effet autorisé en 1996 la consommation de cette viande, en dépit de la législation.

VIANDE DE CHIEN : DES VERTUS INSOUPÇONNÉES ET NON PROUVÉES…

Sur le continent asiatique, 13 à 16 millions de chiens et 4 millions de chats sont mangés chaque année en moyenne, d’après Anthony L. Podberscek, chercheur en médecine vétérinaire à l’université de Cambridge. Dans de nombreux pays d’Asie, le chien est tué pour ses supposées vertus. La consommation de son cœur aiderait à guérir la dépression et la rage tandis que ses parties intimes permettraient de combattre l’impuissance masculine. Des vertus qui n’ont pourtant jamais été prouvées scientifiquement. De ces croyances sont nées des boissons énergisantes à base de chien comme le gaesoju, commercialisé en Corée du Sud.

« Contrairement à la viande de chat, la consommation de viande de chien est fortement liée à l’identité nationale en Corée du sud, et il semble que les appels de l’Occident visant à interdire la pratique sont considérés par les Sud-Coréens comme une atteinte à leur culture.» indiquait en 2009 Anthony L. Podberscek dans une étude.

La majorité des animaux mangés proviennent d’élevages de Nureongi à travers le pays, une race de chiens spécifiquement élevés pour leur viande. Mais beaucoup de retrievers, husky et autres races populaires en France se retrouvent également dans ces fermes. Nombre d’entre eux sont importés de pays asiatiques, et notamment de Chine. Il arrive aussi que certains chiens soient volés ou que des animaux errants finissent à la boucherie. Sous la pression des groupes de protection animale, la législation a interdit en 1991 toute maltraitance « sans raison rationnelle ». Une loi visant principalement à mettre fin à la technique traditionnelle d’abattage des chiens, particulièrement cruelle.

VERS UN DÉCLIN DU MARCHÉ DE LA VIANDE DE CHIEN ?

Les chiens destinés à la consommation naissent et passent leur vie dans des cages pour la plupart exigües, où nourriture et excréments se mêlent, avant d’être souvent abattus sur place. S’ils ne sont plus pendus et battus à mort comme c’était auparavant autorisé, les conditions actuelles de mises à mort restent cependant floues. Plusieurs vidéos révélant de graves cas de maltraitance ont été dévoilées par l’association Koreandogs.org. L’une d’elles montrant notamment des chiens avec les queues coupées à vif, un chiot empoisonné en train d’agoniser, des chiens présentant des plaies infectées etc. Autant de cas de maltraitance qui ont permis à l’organisation Humane Society International (HSI) de fermer plusieurs fermes d’élevages en 2015 et 2016.

Il s’agirait donc d’« un business en train de mourir », juge un éleveur dans une interview accordée au Daily mail. La ferme de cet homme est la cinquième, et la plus grande, à avoir été fermée en Corée du sud par HSI en avril 2016. « Dans le passé, les gens mangeaient les chiens, car il n’y avait rien d’autre à manger, mais de nos jours, les jeunes n’ont plus à le faire », réagit l’ancien éleveur, étonnamment heureux d’avoir fermé son activité. Manger du chien est devenu « de plus en plus bizarre », explique-t-il. D’après un sondage mené en 2015, seulement 20% des sud-coréens âgés de 20 à 30 ans ont consommé de la viande de chien en 2014, contre la moitié des hommes de 50 à 70 ans interrogés. Une étude menée en 2007 par le Ministère de l’Agriculture a également permis d’établir que 62% des hommes de moins de 30 ans considèrent désormais les chiens comme des animaux de compagnie. pourtant, le nombre d’animaux consommés a considérablement augmenté depuis 1998. De 1,027 million, il est passé à 1,42 million en 2001, d’après les chiffres officiels.

L’organisation Korea Animal Rights Advocates (KARA) estime qu’aujourd’hui environ 2,5 millions de chiens seraient tués chaque année.

Source : Sciences et Avenir.
Auteur : Johanne Eva Desvages
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