Quand on est ancré dans le cœur… la question de la liberté apparaît comme une trace de nuage dans le ciel : elle n’a pas la consistance des mots qui s’envolent dans des amphithéâtres en rebondissant sur de grands tableaux verts, ni la consistance des paroles qui guerroient entre elles au-dessus d’un plateau télévisé… et c’est en vain qu’on y chercherait la poussière nacrée que soulèvent les débats au détour d’une rencontre entre de vrais-faux amis… ou autour d’un bol de cristal et d’un fumoir d’encens… La vision du cœur transperce la question de la liberté, comme le cri de joie d’un enfant dissipe la petite pesanteur de l’attente, quand arrive quelque Ange portant dans ses bras de grandes brassées de lumière…

Que signifie l’absence de liberté, quand il est évident… pour la perception du cœur… que toute l’expression de l’individu comme de l’humanité, est un processus de dilatation des possibles… ? Ceux qui ne savent pas vivre en chevauchant les bourrasques de leur âme, mais qui se retrouvent aux commandes de quelque petit bureau dans les multiples édifices du visage contrôlant du système, perpétuent avec sérieux la tradition qui consiste à éteindre tout ce qui souffle vers le ciel, et à brider tout ce qui souffle vers l’horizon… Et cela s’appelle faire appliquer la loi… comme si la loi pouvait avoir plus de signification que la respiration des cœurs et la danse des âmes… Alors oui… il y a un visage du système qui est dédié tout entier à limiter les mouvements d’effusion et d’expansion de la liberté, parce que ce visage du système, qui veut se nommer autorité, est en vérité le visage de la volonté de contrôle… le contrôle de certains sur l’ensemble…

Les gens conditionnés par les miasmes des nuages épais qui émanent de la parole du système de contrôle, pensent avec sincérité que ceux qui esquissent des pas… et même qui marchent vaillamment… en-dehors des cases délimitées par le système de contrôle, sont fondamentalement coupables d’un quelque chose que personne ne sait définir, sans que cela n’empêche la véhémence des paroles de condamnation… On a vu des émissaires de la lumière brandir le poing du courage, et non le poing de la revanche, entre les murs d’une prison… Parce qu’ils ont dit non… non à l’injonction de se coucher entre des souches d’arbres… non à l’injonction de s’asseoir sur des dalles de marbre… non à l’injonction de défigurer la divinité, de déchiqueter la divinité, et d’en placer les morceaux dans de petits cartons plastifiés… Mais on voit tous les jours de braves gens être, sans grande capacité de recul, des porte-parole de l’évangile du système de contrôle…

Le cœur n’ignore pas le monde… simplement le cœur voit au-delà du monde, et ses yeux sont toujours plongés dans l’océan de la Joie immanente… c’est pourquoi aucune ombre n’effraie le cœur, et c’est pourquoi aucune chaîne ne retient la moindre des pensées qui s’envolent du cœur, et qui vont à la rencontre des grandes vérités spirituelles… C’est celui qui ignore son propre cœur, qui courbe l’échine sous le poids de l’évangile du système de contrôle, et sous la main pesante des agents du système de contrôle… car en définitive c’est par la coercition physique que le système de contrôle assène à tous son évangile, et obtient de tous l’obéissance à sa loi… Quand l’homme se réfugie dans les replis de son esprit, se fait plus petit que ses pensées et ses émotions, alors il devient aussi plus petit que les cases du système… et quand il en est ainsi, l’homme vit au sein du système sans jamais se sentir autrement que libre… et la loi qui cisèle les contours de son esprit, lui apparait comme la garantie de sa sécurité et de son confort…

N’avez-vous jamais vu l’indicible frayeur qui transparaît dans les yeux d’un petit agent du système, quand s’avance une foule électrisée dans la révolte sociale… ? Bien qu’il soit nécessaire de contenir les débordements de ceux qui perdent la capacité de détourner leurs pieds quand la course de leurs émotions et de leurs désirs les porte à écraser les pieds des autres… c’est la peur seule qui transforme le système en une force qui va aussi s’évertuer à poser des chaînes sur les ailes de ceux qui découvrent qu’ils peuvent voler… voler au-delà des ordinaires… ouvrir de nouvelles portes afin que les vents du ciel descendent souffler sur les contrées de la terre… esquisser des pas de danse à la frontière des réalités irisées de lumière… Celui qui va loin dans l’Amour, sera crucifié de la même manière que celui qui va loin dans le non-Amour… parce que la peur du système est vive, qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre… car il s’agit d’une volonté résolue de marcher en-dehors des clous…

Pour autant… le cœur, dont l’Amour est toujours la mire et le souffle… le cœur ne tient jamais compte du monde, bien qu’il marche comme un danseur au milieu des colonnes du monde… Quand on est ancré dans le cœur, la liberté n’apparaît pas comme l’aisance d’un être devenu plus petit que son propre esprit, et pour lequel la prison du monde est si vaste qu’elle lui semble le seul terrain possible de l’infini… Pour la vision du cœur, la liberté est essentiellement la Joie… ou plutôt l’indestructible relation entre la Joie intrinsèque du cœur, et les frémissements indicibles de la volonté du cœur souriant… Au-delà de ces spiritualités qui ne savent plus honorer la volonté… la spiritualité du cœur fait apparaître l’un des visages les plus beaux de la vérité spirituelle : il n’y a pas de distance entre la volonté d’un cœur raffermi, et la richesse infinie des vibrations intérieures de la Joie…

La volonté intrinsèque du cœur est volonté de Joie… et quand la volonté de Joie est magnifiée, il n’existe aucune vibration émanant des mondes extérieurs, qui soit capable d’oblitérer quelque chose des vibrations intentionnelles et des vibrations intrinsèques de la volonté de Joie… Celui dont la volonté de Joie est une volonté magnifiée… est intérieurement libre, parce qu’il vit dans la proximité absolue de la Joie… et rien de ce qui vient des mondes extérieurs… même quand cet extérieur se trouve être le mental, l’émotionnel et le corporel… ne saurait trouver la moindre place entre l’intention immédiate de la Joie et l’expérience immédiate de la Joie… C’est pourquoi on a ce sourire au-dedans du sourire quand on est ancré dans le cœur, et qu’on a appris à naviguer sans réel obstacle entre les infinies nuances de la Joie…

L’homme intérieurement libre peut se tenir debout à l’intérieur d’un petit carré de papier, sans bouger et sans pencher… tout comme il peut bondir de nénuphar en nénuphar, et sauter à pieds joints dans des lacs de lumière que peu découvriront au cours de leur existence terrestre… Il peut ramasser quelques brindilles de bois et faire comme tout le monde : les assembler pour faire tenir de petites tasses décorées… ; et il peut tendre sa main dans les airs et faire apparaître des flammes et des fleurs depuis les profondeurs de l’atmosphère… Ce qui lui importe ne se trouve nulle part dans sa relation avec le système du monde… mais cela se trouve tout entier dans cet Amour qui l’invite et qui l’incline à se tenir comme un pont entre l’océan infini de la Joie, et la soif de bonheur des hommes… Pour l’homme libre, la liberté se trouve tout entière dans la Joie sans altération qui joue ses partitions infinies au-dedans de son cœur…

Kessani Iwen (énergéticien).

Kessani Iwen (énergéticien), Publication By L.b