Le livre « La Fabrique des barbouzes » : les archives qui parlent de Youlou Fulbert

Par Jean-Pierre BAT Historien, chargé d’études aux Archives nationales

Foccart à raison lorsqu’il affirme : «les archives répondront un jour à votre question ». Le livre de Jean-Pierre BAT, l’historien chargé d’études aux archives nationales et responsable du fonds Foccart, répond aux questions que les Congolais se posent sur Youlou Fulbert : ses origines, ses réseaux, son parcours politique, sa haine contre les Bakongo-Lari, ses complots, sa chute, sa dernière conservation téléphonique avec le générale de Gaulle…

Fulbert Youlou, un descendant dahoméen, soudanais, abbey, Krumen, mosi ?

Ceci dit, la page 92 du livre est claire : « un homme d’origine ouest-africaine va jouer un rôle décisif dans son parcours politique. Les archives révèlent le rôle aussi secret qu’efficace d’Antoine Azoumé, dit Agassou Sourou. Il est sans conteste le principal artisan au moyen Congo de la politique d’Ouezzin Coulibaly.

Dahoméen, né à Portr-Novo vers 1923, parent (sans doute neveu) de Paul Azoumé (homme politique dahoméen, conseiller de l’Union française et écrivain africain qui a vécu entre 1890-1980), il a été tour à tour agent commercial puis agent comptable de la chambre syndicale des mines. Comme d’autres D’dahoméen avant lui, il tente son destin hors de son territoire et s’oriente vers l’AEF sans que les conditions de son voyage ne soient connues. Il se lance très vite en politique, devenant membre de « L’Union pour la promotion des pays d’autres mers de Rogué. Sitôt au Moyen-Congo, il rallie le PPC-RDA, où il gravite les échelons pour devenir le secrétaire général en 1957.

Ses origines dahoméennes, ses fonctions, comme ses connexions lui donnent un rôle-clé au sein du PPC : il est correspondant du comité ivoirien RDA. À ce titre, il est en relation étroite avec l’appareil du Comité de coordination et de plusieurs à Abidjan comme à Bamako. Il est notamment en contact avec le docteur Sylla. Suite aux évolutions de la politique congolaise en 1956, il se rapproche petit à petit de YOULOU et de l’UDDIA entre 1956 et 1957, au p devenir un des organisateurs de faire des entretiens de Brazzaville. Fort de son titre de secrétaire général du PPC, influence la ligne générale du parti selon les consignes d’’Houphouet-Boigny, d’Ouezzin Coulibaly et du docteur Sylla, aux dépens de Jean-Felix Tchikaya. Aidé par Victor Satoud et de Joseph Sinald, tous deux cadres du PPC à Brazzaville, il prépare le terrain, ménage les contacts et travail activement à convaincre les cadres du PPC réunis à Brazzaville que l’avenir du RDA passe désormais par Fulbert Youlou

Hazoumé entre en dissidence au sein du PPC-RDA avec la bénédiction Houphouet-Boigny. Dès la fin du mois de mai 1957, une campagne de propagande est mis en place à l’instigation d’Hazoumé. Elle se développe en suivant deux axes D’une part, Youlou multiplie les réunions et des conférences populaires dans les bars, avec le concours d’un nouveau propagandiste qui déclasse Ndeko : Marcel Ibalico. D’autre part, Hazoume, en accord avec les consignes, s’emploie à gagner la section Brazzavilloise du PPC à l’abbé, affermissant le fief youliste autour de Brazzaville et la région du Pool.

Dès 1957, le principe de la fusion, en réalité il conviendrait de parler de transfert du PPC à l’UDDIA sur Brazzaville est acté, grâce à l’action sans relâche d’Hazoumé la propagande de l’UDDIA et du RDA s’intensifie à l’été 1957 : Abidjan met à la disposition de Youlou et d’Hazoumé de fortes sommes d’argent pour mener à bien la campagne de ralliement. Dès lors le programme politique de Youlou se dessine avec plus de précision. ».

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Le livre « La Fabrique des barbouzes » ne confirme-t-il pas la prophétie des Matsouanistes-corobos sur Youlou Fulbert ? « Ta Kiyunga : ngungu, mwivi, mbaki ; lumbu tsi Kuiza tâ Matsoua, fundusu ka fundusu ! » .

Lu pour vous-
Par BISHIKANDA DIA POOL

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