Imaginez un réseau capable de détecter, en surveillant les RFID disséminés dans la nature, tous les comportements atypiques des clients porteurs de ces « étiquettes radio« .

Ces comportements pourraient être établis comme suspects, caractériser un acte probablement criminel, ou « pas comme on pourrait s’y attendre » d’un point de vue purement marketing… mais jamais, au grand jamais, en rapport avec la vie privée bien sûr!

Pour en arriver là, il faudrait que tous les RFID soient actifs aux sorties des magasins, et que l’on puisse concentrer la géolocalisation, le « trajet » de chaque RFID en une formidable base de données analytique.

Pour le bien du citoyen et de l’usager…

Ce scénario orwellien fait froid dans le dos? ce n’est plus un scénario, mais un projet nommé The Snorting Door Project. Un plan issu du cerveau d’une ancienne barbouze de la CIA embauchée par SAP, que révèle un article du Register.

« Les étiquettes RFID offrent des opportunités phénoménales » déclare le porte-parole du Homeland Security, Valerie Smith. « De telles recherches peuvent s’avèrer très utiles« . Smith ne souhaite néanmoins pas commenter si le Homeland Security a déjà rejoint le projet Sorting Door.

Les défenseurs de la vie privée s’inquiètent que le gouvernement cherche déjà des moyens d’accéder aux ressources de ce réseau (EPC Network). Plusieurs lignes aériennes ont déjà montré leur bonne volonté de retourner leurs bases de données aux autorités fédérales, au nom de la sécurité nationale.

« Le gouvernement fait déjà beaucoup d’exploitation de données, avec des bases de données du secteur privé » a déclaré Katherine Albrecht, présidente de l’association CASPIAN. « Il les laisse venir à bout du quatrième amendement de la constitution (qui protège des citoyens contre des recherches arbitraires). Ce sont des données qu’on ne leur permettrait pas d’obtenir tout seul.« 

A l’exception de SAP, les principaux usagers potentiels de ce formidable outil de flicage refusent de commenter ou d’afficher leur éventuel soutien au projet Snorting Door. Simple question d’image de marque.

SAP a effectué des tests RFID avec des entreprises comme Wal-Mart, Procter & Gamble et le Metro Risk Management Group (L’entreprise en question a été fondée en 1998 par des personnes de sécurité de la CIA et du FBI et s’est spécialisée dans l’anti-terrorisme, la libération d’otages et dans des questions de surveillance).

Dérive de nos consciences…

Pour l’heure, la question heurte encore les mentalités. Tout comme l’établissement d’un profil précis de l’internaute pouvait choquer il y a quelques années. Tout comme aurait choqué, il y a à peine 5 ans, l’idée même qu’une entreprise commerciale puisse un jour injecter un programme d’espionnage dans les ordinateurs des particuliers afin de les « guider intelligemment au fil de leurs décisions d’achat » (en d’autres termes, des spywares et adwares).

Il se pourrait bien qu’à force de dérive sémantique, de « tolérances exceptionnelles« , de « clauses légales particulières » et autres « malencontreux débordements devenus depuis des faits accomplis« , le flicage par RFID passe un jour dans les mœurs, sans que personne ne s’en rende compte. Une sorte de cookie matériel, rien de bien méchant, après tout, puisque l’on nous assure que l’usage en est contrôlé par l’éthique de ceux qui disséminent ces « agents« .

La grenouille se sent maintenant terriblement engourdie…

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Veda