Le bodhisattva est une contradiction vivante :

Chaque fois qu’il y a percée d’un niveau d’expérience spirituelle à un autre, c’est généralement suite à un dilemme douloureux, un problème qui ne peut être résolu intellectuellement. Le bodhisattva est une contradiction vivante, l’union d’opposés au plus haut niveau possible, puisqu’il représente une synthèse du nirvana et du samsara. Et cette synthèse ne peut être exprimée conceptuellement. Tant que nous pensons en termes de concepts il y aura toujours une contradiction, et toute tentative de résoudre cette contradiction conceptuellement produira un autre concept avec son propre opposé. La synthèse des concepts ne peut se produire que dans la vie de l’individu pour lequel ces concepts ont une signification. La vie, en d’autres termes, transcende la logique.

Jusqu’à ce que nous soyons nous-mêmes capable d’atteindre ce point de synthèse, les contradictions ont tendance à se présenter à nous sous la forme de dilemmes existentiels. Habituellement notre stratégie inconsciente est de n’être conscient que d’un côté du dilemme et de réprimer l’autre, mais tôt ou tard nous serons obligés de prendre en considération les deux côtés ; alors seulement le dilemme pourra-t-il être résolu. (…)

(Bhante Urgyen Sangharakshita – http:/centrebouddhisteparis.org)

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Etudiez comme si vous deviez vivre toujours ; vivez comme si vous deviez mourir demain.

(Saint Isidore de Séville)

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Le gain de la recherche, c’est la recherche elle-même.

(Saint Grégoire de Nysse – Extrait de Homélies sur l’Ecclésiaste)

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La joie intérieure réside au plus intime de l’âme ; on peut aussi bien la posséder dans une obscure prison que dans un palais.

(Sainte Thérèse de Lisieux)

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Chercher n’est pas une chose et trouver une autre, mais le gain de la recherche, c’est la recherche même.

(Saint Grégoire de Nysse – Extrait de Homélies sur l’Ecclésiaste)

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Un sourire est souvent l’essentiel. On est payé par un sourire. On est récompensé par un sourire.

(Antoine de Saint-Exupéry -Extrait de Lettre à un otage)

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Qu’est-ce que le Tao ? Le mot Tao signifie « voie ». Or, la caractéristique d’une voie ordinaire c’est qu’elle est immuable, constante, permanente. Toutefois la Voie dont il s’agit ici se caractérise par l’idée contraire : cette voie est la mutabilité perpétuelle elle-même. L’Être et le Non-être, la vie et la mort alternent constamment. Il n’y a rien qui soit fixe ou immuable. Ainsi donc un sens contradictoire est donné à la notion de « voie ».
De tous les paradoxes du Tao-tö-king celui-ci est le premier et le plus grand.

(J. J.-L. Duyvendak – Tao tö king – Le livre de la voie et de la vertu)

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Le Tao est comme un vase que l’usage ne remplit jamais.
Il est pareil à un gouffre, origine de toute chose du monde.
Il émousse tout tranchant, il dénoue tout écheveau,
Il fusionne toutes lumières, il unifie toutes poussières,
Il semble très profond, il paraît durer toujours.
Fils d’un je ne sais qui ;
Il doit être l’aïeul des dieux.

(Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu)

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Le monde discerne la beauté, et, par là le laid se révèle.
Le monde reconnaît le bien et, par là le mal se révèle.
Car l’être et le non-être s’engendrent sans fin.
Le difficile et le facile s’accomplissent l’un par l’autre.
Le long et le court se complètent.
Le haut et le bas reposent l’un sur l’autre.
Le son et le silence créent l’harmonie.
L’avant et l’après se suivent.
Le tout et le rien ont le même visage.

(Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu)

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Le Tao est le vide, mais le vide est inépuisable.
C’est un abîme vertigineux.
Insondable.
De lui sont sortis tous ceux qui vivent.
Éternellement, il émousse ce qui est aigu, dénoue le fil des existences,
fait jaillir la lumière.
Du rien, crée toute chose.
Sa pureté est indicible.
Il n’a pas de commencement.
Il est.
Nul ne l’a engendré.
Il était déjà là quand naquit le maître du ciel.

(Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu)

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L’esprit de l’Obscurité est immémorial, éternel.
C’est le principe féminin des origines.
Les racines du ciel et de la terre s’élancent de sa porte mystérieuse.
Toujours renouvelé, il se répand dans l’univers.
Indéfiniment.
Il ne s’épuise jamais.

(Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu)

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… En haut il n’est pas lumineux, en bas il n’est pas obscur.
Son éternité défie même le temps.
Il n’a pas de nom.

Le Tao est une forme sans forme, une image sans image.
Il est l’Indéterminé.

(Livre du Tao Tö King I, Lao Tseu)

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Le Tao est le fond secret et commun à tous les hommes.
Ainsi le grand homme s’en tient au fond et non à la surface.

(Lao Tseu)

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… Ainsi le saint a-t-il dit : Accepter toutes les immondices du royaume, C’est être le seigneur du sol et des céréales. Accepter les maux du royaume c’est être le monarque de l’univers. Les paroles de Vérité semblent paradoxales.

(Lao Tseu)

Demeure aussi prudent au terme qu’au début ; ainsi tu éviteras l’échec

(Lao-Tseu)

« Le but n’est pas le but, c’est la voie. »

(Lao-Tseu)

« Le vrai voyageur n’a pas de plan établi et n’a pas l’intention d’arriver. »

(Lao-Tseu)

«La seule façon d’accomplir est d’être.»

(Lao-Tseu)

« Les mots de vérité manquent souvent d’élégance. Les paroles élégantes sont rarement vérités. »

(Lao-Tseu)

Tout le monde tient le beau pour le beau,
C’est en cela que réside la laideur.
Tout le monde tient le bien pour le bien,
C’est en cela que réside le mal

(Lao-Tseu)

« Trop loin à l’est, c’est l’ouest. »

(Lao-Tseu)

« Le sage peut découvrir le monde sans franchir sa porte. Il voit sans regarder, accomplit sans agir. »

(Lao-Tseu)

« Souvent, le vrai résonne comme le faux, et le faux résonne comme le vrai. »

(Lao-Tseu)

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Le koan :

Le mental fonctionne dans la dualité, il aime les distinctions nettes et bien tranchées (noir/blanc, bien/mal, gauche/droite, vrai/faux etc…) Nous pensons ainsi disposer d’une vision cohérente du monde, d’une représentation logique de la réalité.

Le koan est un propos zen, volontairement absurde, destiné à nous faire réaliser les limites de notre logique. Son but est de nous éveiller à une expérience directe et intuitive de la réalité. En effet, le contenu paradoxal du koan le rend insoluble par la pensée.

Le koan a donc pour but de court-circuiter notre mental dualiste. Ce sont des phrases insensées servant à faire sauter les barrières intellectuelles nous plaçant nus et sans défenses devant l’absolu. Là où précisément  » Le langage n’exprime pas les choses, et les discours ne transmettent pas l’esprit »…
(http:/cosmobranche.free.fr)

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Lorsque j’essaye – comme maintenant – de rendre compte avec des mots de ce que j’expérimente dans ce champ spirituel, il est inévitable que j’éprouve une difficulté, puisque ma pensée, et a fortiori ce que j’écris pour tenter de m’expliquer, se situent dans l’espace-temps conventionnel, alors que mon expérience spirituelle ne mobilisait pas mon activité mentale habituelle.

C’est pour cela que beaucoup d’affirmations concernant la spiritualité sont et ne peuvent être que contradictoires. Mon maître Chariji va même jusqu’à dire, en plaisantant très sérieusement, que la spiritualité est la science des paradoxes.

(Dr. Ferdinand Wulliemier)

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