Une vérité pour rester dans son intégrité doit prendre un recul par rapport à elle-même… elle doit d’un certain point de vue se récuser elle-même !

Une vérité sait qu’en son sein se trouve son contraire (non-vérité, le « faux »…) et elle sait aussi que tout ce qu’elle n’est pas lui permet d’être !

Etrangement, c’est comme si la vérité, descendait en marche d’elle-même pour se flinguer !!!

……………

« Le paradoxe se résout dans une tendresse d’écorché, que renforcent les crépuscules et qu’assombrissent les aurores. » (p. 436) ; « Le point de vue du paradoxe exprime une indétermination essentielle de l’être où les choses ne sont pas établies. Le paradoxe, tant comme situation réelle que comme forme théorique, a sa condition dans l’inaccomplissement. Un seul paradoxe, et il ferait sauter en l’air le paradis »
(8; 343). On retrouve le paradoxe dans les domaines les moins attendus: « Les saints ont dit tant de paradoxes qu’il est impossible de ne pas penser à eux dans les cafés » (p. 416).

(Conférence : Elena Prus – Le doute comme critère ontologique de l’esprit chez Cioran)

L’idée de Cioran, est très intéressante, c’est clair que dans notre monde relatif, duel… si le paradoxe était accompli, réalisé, résolu de façon concrète, tangible… alors notre monde volerait en éclat ! Mais ce qu’il faut savoir, c’est que le paradoxe est résolu, mais à un autre niveau de réalité. Et ce niveau de réalité, qui est aussi un niveau de réalité de notre intériorité, peut interagir avec ce monde relatif, duel, par l’intermédiaire de notre pleine conscience et de notre intention.
Maintenant, la question est de savoir : « Est-ce que notre monde duel, relatif, n’a pas trouvé un moyen d’accomplir, de résoudre son paradoxe, sans imploser ??? »

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Mon métier et mon art, c’est vivre.
Il n’est rien si beau et légitime, que de faire bien l’homme.
Ni science si ardue que de bien savoir vivre cette vie.

(Montaigne, Essais II)

Je suis des plus exempts de la tristesse, et ne l’aime ni l’estime.
Je hais un esprit hargneux et triste, qui glisse par-dessus les plaisirs de sa vie, et s’empoigne et se repaît des malheurs.

(Montaigne, Essais I)

A propos de Montaigne :

On croit avoir tout dit de lui en disant qu’il est sceptique, c’est-à-dire qu’il s’interroge et ne répond pas, refusant même d’avouer qu’il ne sait rien, et se tenant au célèbre « que sais-je ? ». Tout cela ne va pas loin.
Le scepticisme a deux faces. Il signifie que rien n’est vrai, mais aussi que rien n’est faux. Il rejette comme absurdes toutes les opinions et toutes les conduites, mais il nous ôte par là le moyen d’en rejeter aucune comme fausse.
Détruisant la vérité dogmatique, partielle ou abstraite, il insinue l’idée d’une vérité totale, avec toutes les facettes et toutes les médiations nécessaires.
S’il multiplie les contrastes et les contradictions, c’est que la vérité l’exige.
Montaigne commence par enseigner que toute vérité se contredit, peut-être finit-il par reconnaître que la contradiction est vérité.

(Maurice Merleau-Ponty, Éloge de la philosophie et autres essais, Gallimard, 1960)

Je ne connais qu’un seul écrivain que, pour l’honnêteté, je place aussi haut, sinon plus haut que Schopenhauer : c’est Montaigne. En vérité, du fait qu’un tel homme a écrit, le plaisir de vivre sur terre en a été augmenté. Pour ma part, du moins, depuis que j’ai fait connaissance avec cette âme, la plus libre et la plus vigoureuse qui fût, il me faut dire de lui ce qu’il dit de Plutarque : « À peine ai-je jeté les yeux sur lui qu’il me pousse une jambe ou une aile ». C’est à côté de lui que je me rangerais si le devoir m’imposait de se choisir une patrie sur la terre. Outre l’honnêteté, Schopenhauer a encore une autre qualité en commun avec Montaigne : une joviale sérénité qui a le don de rendre serein.

(Nietzsche, Considérations inactuelles, Gallimard, « Bibl. de la Pléiade », 2000)

Dans Montaigne ne m’émeut et ne m’occupe aujourd’hui que ceci : comment dans une époque semblable à la nôtre, il s’est lui-même libéré intérieurement et comment, en le lisant, nous pouvons nous-mêmes nous fortifier à son exemple.
Je vois en lui l’ancêtre, le protecteur et l’ami de chaque homme libre sur terre, le meilleur maître de cette science nouvelle et pourtant éternelle qui consiste à se préserver soi-même de tous et de tout.
Peu d’hommes sur terre se sont battus avec plus de loyauté et d’acharnement pour préserver leur moi le plus intime, leur essence de tout mélange, de toute atteinte venue de l’écume trouble et malsaine des agitations du temps, et peu ont réussi à sauver du temps qu’ils ont vécu, pour toute la durée des temps, ce moi le plus profond.

(Stefan Sweig, Montaigne, 1922, PUF, 1982)

Pour moi, Montaigne est le plus parfait écrivain que le monde ait produit.
Je le lis littéralement chaque semaine, à la façon dont les gens lisent la Bible, pas très longtemps ; j’ouvre mon Montaigne, lis une page ou deux, au moins une fois par semaine, pour le plaisir, comme ça.
Pour moi, il n’y a pas de plus grande joie au monde. […] En français, pour le plaisir d’être en sa compagnie. Ce n’est pas tellement pour ce qu’il raconte, mais c’est un peu comme d’attendre un ami, vous savez.
Pour moi, c’est quelque chose de merveilleux, de très cher. J’ai de l’affection pour Montaigne. C’est un grand ami de ma vie.
Et, par plusieurs côtés, il rejoint l’esprit de Shakespeare, la violence en moins.

(Orson Welles)

[Une nouvelle figure dont la dialectique s’est enrichie depuis Kant] consiste en ce que deux termes antithétiques étant donnés, il résulte de leur union un 3e terme, différent des deux autres, et les résolvant par une sorte de balance ou d’équation.

(Proudhon, De la Création de l’ordre dans l’humanité, 1843, p. 241.)

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Épochè est un mot grec (ἐποχή / epokhế) qui signifie d’abord « arrêt, interruption, cessation ». En philosophie, ce terme a désigné plusieurs concepts différents.

Chez les sceptiques, l’épochè désigne la suspension du jugement. Car si le vrai est inaccessible, ou difficile d’accès, alors tout jugement trop rapide sera nécessairement faux. L’épochè permet alors d’accéder à l’apathie et à l’ataraxie, et donc au bonheur.

Chez Husserl et dans la phénoménologie, l’épochè désigne la « mise entre parenthèses » de la thèse naturelle du monde, c’est-à-dire la croyance à la réalité extérieure du monde. Mais il ne s’agit pas du tout de douter de la réalité du monde. Cette mise entre parenthèses a pour but de ne laisser que le phénomène du monde, qui est une pure apparition, et qui n’affirme plus la réalité de la chose apparaissant. L’épochè est le premier pas (le second étant chez Husserl la réduction phénoménologique) qui mène à l’examen des structures universelles de la conscience, dans la mesure où l’on fait abstraction de tout ce qu’un vécu désigne dans le monde, et que l’on étudie le vécu pour lui-même.

(Wikipedia)

——

On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter.

(Emmanuel Kant)

——

La marque d’une intelligence de premier ordre, c’est la capacité d’avoir deux idées opposées présentes à l’esprit, en même temps, et de ne pas cesser de fonctionner pour autant.

(Francis Scott Fitzgerald / Extrait de Lettre)

——

L’homme « sain » n’est pas tant celui qui a éliminé de lui-même les contradictions : c’est celui qui les utilise et les entraîne dans son travail.

(Maurice Merleau-Ponty – Extrait de Signes)

——

« […] une pensée qui ne renferme pas une légère contradiction n’est pas tout à fait convaincante. »

Carl Gustav Jung (1875 – 1961)

——

« Supporter la contradiction est un grand signe de culture, nul ne l’ignore plus aujourd’hui. »

Friedrich Wilhelm Nietzsche (1844 – 1900)

——

Le paradoxe est le moyen le plus tranchant et le plus efficace de transmettre la vérité aux endormis et aux distraits.

(Miguel de Unamuno – Extrait de Essais)

——

La seule façon de renforcer notre intelligence est de n’avoir d’idées arrêtées sur rien, de laisser l’esprit accueillir toutes les pensées.
(John Keats)

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Toute la création est fiction et illusion. La matière est une illusion pour la pensée ; la pensée est une illusion pour l’intuition ; l’intuition est une illusion pour l’idée pure ; l’idée pure est une illusion pour l’être. Dieu est le mensonge suprême.

(Fernando Pessoa / Extrait de Traité de la négation)

——

« Ni la contradiction n’est marque de fausseté, ni l’incontradiction n’est marque de vérité. »

Blaise Pascal (1623 – 1662)

——

Le chemin des paradoxes est le chemin du vrai. Pour éprouver la réalité, il faut la voir sur la corde raide.

(Oscar Wilde – Extrait de Le Portrait de Dorian Gray)

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Le romancier doit montrer le monde tel qu’il est : une énigme et un paradoxe.

(Milan Kundera – Extrait d’un Entretien avec Antoine de Gaudemar – Février 1984)

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Les paradoxes sont les robes que la vérité endosse pour quitter son puits et ne pas se promener indécemment chez les hommes.

(Jean Cocteau)

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Ce qui est aujourd’hui un paradoxe pour nous sera pour la postérité une vérité démontrée.

(Denis Diderot)

——

Là où existe encore quelque chose, là règnent déjà le changement et la contradiction.

(Jean d’Ormesson – Extrait de Dieu, sa vie, son œuvre)

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La contradiction aiguise le désir et précipite l’action.

(Alain Grandbois – Extrait de la Délivrance du jour)

——

Mettez un peu de logique dans votre conversation, vous passerez pour un esprit de contradiction.

(Pierre Baillargeon – Extrait de Commerce)

——

Nos contradictions font la substance de notre activité d’esprit.

(Paul Valéry – Extrait de Mélanges)

——

La conscience en réalité se trouve prise entre deux contradictions : ou le bien, sommé d’être bon à tout prix, se niera lui-même, ou le bien, plus soucieux de survivre sera provisoirement infidèle à soi.

(Vladimir Jankélévitch)

——

La vérité est le point d’équilibre de deux contradictions.

(Proverbe chinois)

——

La contradiction existe au sein du plus petit grain d’énergie.

(Stéphane Lupasco – Extrait de Les Trois matières)

——

La contradiction est la sauvegarde de l’éternité.

(Stéphane Lupasco – Extrait de Les trois matières)

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Je n’aime pas l’idée d’avoir à choisir entre le ciel et l’enfer : j’ai des amis dans les deux.

(Mark Twain)

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Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

(Mark Twain)

——

Les animaux supérieurs ne sont jamais atteints de cette maladie qu’on appelle le sens moral.

(Mark Twain)

——

Les trois voies de la sagesse sont: L’humour, Le paradoxe, Le changement.

(Dan Millman)

——

La mort n’est pas triste. La chose triste est que : la plupart des gens ne vivent pas du tout !!!

(Dan Millman, Le Guerrier Pacifique)

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Je choisirai le paradis pour le climat, et l’enfer pour la compagnie.

(Mark Twain)

——

Si je ne peux pas fumer de cigares au ciel, je n’irai pas.

(Mark Twain)

——

Le fou se croit sage et le sage se reconnaît fou.

(William Shakespeare)

——

Parmi toutes les variétés de l’intelligence découvertes jusqu’à présent, l’instinct est, de toutes, la plus intelligente.

(Friedrich Nietzsche / Extrait de Par-delà le bien et le mal)

——

C’est une chose merveilleuse que l’instinct.

(William Shakespeare)

La poésie est cette musique que tout homme porte en soi.

(William Shakespeare)

Les lâches meurent plusieurs fois avant leur mort ; Le brave ne goûte jamais la mort qu’une fois.

(William Shakespeare)

——

Il y a le réel et il y a l’irréel. Au-delà du réel et au-delà de l’irréel, il y a le profond.
(Henry de Montherlant)

——

(…) Les hommes, dans leur immense majorité, n’ont jamais conscience de ce qui se passe autour et en eux, et ils sont des millions à succomber prématurément de maladies, justement à cause de cela. Les faits quotidiens les plus banals leur semblent mystérieux et inexplicables.

(…) Ne pas savoir observer n’est rien de plus qu’une autre forme de l’ignorance, responsable de nombreux concepts morbides et idées farfelues qui prédominent aujourd’hui.

(…) En réalité, ce sont les lois de la nature qui ont retardé mon projet. Le monde n’était pas prêt pour lui ; il était trop en avance sur son temps. Toutefois, ces mêmes lois l’emporteront et, finalement, il aura un succès triomphal.

(Nikola Tesla – Mes inventions)

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p. 143, « (…) c’est une approche de l’unité du monde.
(…) Il faut être très conscient que cela implique une nouvelle logique , une logique où n’existe plus l’affirmation qu’un objet est soit A, soit non-A. Cette affirmation rejoint une certaine tradition occidentale qui a eu, depuis longtemps, cette vision de l’unité du monde. Elle rejoint aussi la logique de l’antagonisme énergétique de Stéphane Lupasco.

(…) Au niveau logique, ce qui est mis en cause, c’est la notion d’identité, d’une particule en tant qu’objet séparé. »

p. 144 ; « A est en même temps A et non-A, ou chaque chose est A et non-A, ou chaque chose est le Tout. »

(…) Jackob Böhme, dans une affirmation extrêmement condensée, presque un axiome, dit, dans le Mysterium Pansophicum : « Le Tout ensemble n’est qu’un être. » Et bien il y a là l’affirmation très dense, très riche, de l’unité du monde. »

[La question est alors : comment concilier la continuité et la discontinuité, la séparabilité macroscopique et la non-séparabilité microscopique ?]
« Si on accepte cette idée très riche, formulée par Geoffrey Chew, de la réalité comme approximation, il n’y a plus vraiment de contradiction entre des objets séparables et des objets non séparables. « 

(…) il s’agit d’unifier les mondes plutôt que de les juxtaposer.

(Christine Hardy – La science devant l’inconnu)

La vérité est un processus (Extraits)
(Par Marc Alpozzo)

Notre monde est binaire.
Houellebecq le dit avec grande force dans ses Particules élémentaires. Et quand je dis notre monde, je devrais plutôt dire, notre société. Nous vivons sur un mode binaire. Il manque presque systématiquement le tiers. Ce tiers permettrait de résoudre bien des paradoxes, bien des contradictions qui sont, faute de moyens, poussés sous le tapis. C’est précisément tout le problème de la vérité.

Si je m’en tiens à Hegel, la vérité est un processus.
Mais le problème viendrait du fait que le processus semble passer par des déterminations contradictoires dont les contradictions seraient des formes de différenciations universelles de l’Absolu. Cela se voit dans la philosophie. Comme si chaque philosophie développe une contradiction intérieure à son mouvement et la contredit elle-même.

Donc tout se passe comme si chacune établissait la fausseté de la précédente. Et pourtant, aux yeux de Hegel, la réfutation est bien différente de la « descente en flammes », c’est tout aussi bien le maintien de la vérité du réfuté, et malgré la contradiction interne/externe, chaque philosophie apparaît comme moment du processus de la vérité. Ce que beaucoup d’élèves en terminales ne parviennent pas à saisir, même en fin d’année.

Ce qui est subtil chez Hegel, c’est que chaque philosophie est le plus haut point de vue sur la vérité. Et si elle est réfutée, c’est comme plus haut point de vue. Donc ce n’est pas le contenu qui a été réfuté, c’est qu’il soit le point de vue suprême exclusif qui a été réfuté. Par exemple, dans les contenus empiriques, pas de milieu : ou Napoléon est mort en 1821 ou il n’est pas mort en 1821. A propos du vrai et du faux empirique, la contradiction n’a pas de fonction. Si je dis que A est vrai et faux, mon discours est absurde. Je ne saurais violer le principe de non-contradiction.

A d’autres égards, Kant a vu que la raison avait à voir avec la contradiction (cf. « la doctrine des antinomies », Critique de la Raison Pure), mais cela ne touche chez Kant qu’à l’apparence.

Aux yeux de Hegel, ce que fait Kant, c’est de dissocier le sens et la non contradiction comme logique de la vérité.

Mais pour Kant, toutes les thèses contradictoires peuvent avoir du sens. Donc selon la dichotomie kantienne, on peut penser l’inconditionné sans le connaître.

Ce que Kant entend montrer, c’est que la contradiction n’est pas accidentelle, elle est nécessaire dès que la raison dépasse la sphère de toute expérience possible.

(…)

… l’antinomie n’est pas un échec à connaître, mais la marche vers le vrai.

(…)

La faille, je dirais chez Kant, c’est qu’il considère que la contradiction n’est pas hors de la raison, montrant le lien entre contradiction et absolu. Ainsi en conclu-t-il que cela veut dire que l’on ne peut pas connaître l’Absolu.

Pour Hegel, en revanche, la contradiction est interne et le moteur de l’Absolu lui-même. (Il prend l’exemple de la fleur.)

(…)

… il y a une différence des contradictions entre le vrai et le faux, mais le faux n’est pas rien. (…) Le faux est un aspect de la production du vrai. Il n’est pas contradictoire de dire que les processus sont contradictoires et que leurs moments le sont.

(…)

… qu’est-ce qui fait qu’une contradiction peut-être réelle et effective ?

Première réponse : une contradiction peut-être le moteur du mouvement du processus de l’absolu. Ce qui permet de penser cette contradiction/moteur du mouvement comme un processus qui se réfléchit comme une méta-contradiction du processus réel. La contradiction vrai/faux n’est pas traitée comme d’habitude.

(…)

… il existe un processus d’intégration qui est un processus par lequel l’Absolu se fait vrai.

Donc, la logique binaire du soit vrai soit faux n’a plus de pertinence. Le faux n’est pas partiellement vrai. Indirectement, Hegel s’en prend à la doctrine des idées inadéquates de Socrate : est faux ce qui a le caractère de la vérité partielle. « Dans tout faux il y a quelque chose de vrai… » écrit-il dans sa Préface à sa Phénoménologie de l’esprit.

Mais posons-nous la question : qu’est-ce que le faux pour Hegel ? : C’est une relation interne au vrai comme processus.

(…)

Marc Alpozzo
(http:.//www.e-torpedo.net/)

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… Le monde est un examen pour voir si on peut accéder aux expériences directes.
Notre vue est là comme test, pour voir si on peut voir au-delà.
La matière est là, comme test de notre curiosité.
Le doute est là, pour examiner notre vitalité.

Thomas Mann a écrit qu’il préférait participer à la vie… que d’écrire cent histoires.
Giacometti a été une fois renversé par une voiture… et en s’évanouissant il a gardé sa lucidité, se rappelant… une joie intense et soudaine… et réalisant qu’enfin il lui arrivait quelque chose.

Une idée se développe… qu’on ne peut comprendre la vie et la vivre simultanément.
Je ne suis pas tout à fait d’accord, et donc pas tout à fait en désaccord.
Je dirais qu’une vie comprise est une vie vécue.
Mais ces paradoxes m’ennuient… et je peux apprendre à aimer et à faire l’amour… aux paradoxes qui m’ennuient.

Et lors des soirées avec moi-même vraiment romantiques… je vais danser la salsa avec ma confusion.

(Extrait du Film Waking Life)

Voici un autre paradoxe, qui fout la trouille aux religieux et autres spiritualistes conformistes:

« Un être humain réellement spirituel, n’a souvent rien à foutre de la spiritualité !!! »

Cela peut être formulé autrement :

« Un être humain hautement évolué, n’a souvent rien à cirer de la spiritualité, de dieu ou du ciel !!! »

Apres l’illumination, la vaisselle dit le proverbe Zen !!!

Celui qui a déjà intégré le Spirituel en lui (l’Esprit pur en lui), celui qui est déjà Spirituel, ne passe pas son temps à essayer de faire des choses pour : devenir spirituel, ou pour se croire plus spirituel… ; il n’a pas besoin d’agir – ou de ne pas agir – dans le but d’être spirituel… il est déjà spirituel et il le sait, il le ressent.

Un être humain réellement spirituel agit surtout pour l’amusement, la Joie et pour l’amour de Tout-ce-qui-Est.
Le « but », le bonheur, d’un être humain spirituel, c’est de créer et d’expérimenter, toutes sortes de fréquences… de fréquence-émotions, de saveurs expérientielles… qui « apportent » du bien-être.

Même lorsqu’un être humain hautement évolué, a en apparence des activités « spirituelles », il n’est pas souvent très sérieux dans ses actions ; ils considèrent toutes ces activités comme des choses pas tout-à-fait réelles. Mais souvent ses activités « spirituelles » (si elles lui apportent joie) servent surtout à aider les autres à devenir spirituel… (ou plus exactement pour aider les « autres » à prendre conscience qu’ils sont déjà Spirituel, qu’ils sont déjà Esprit-pur !)

Mis à part, l’enseignement formel et les thérapies énergétiques… beaucoup d’êtres humains hautement évolués… Spirituels, expriment, « extériorisent » leur Spiritualité à travers l’Art, la philosophie, la poésie, la littérature, diverses activités physiques… mais aussi à travers les Sciences physiques, les mathématiques, l’informatique, les technologies etc.

Un scientifique exceptionnel comme Nicolas Tesla (kundalini éveillée) n’aimait pas fréquenter les spiritualistes, les ésotéristes et autres personnes du genre (qui le voulaient à leur côté !). Et pourtant ce scientifique de génie, hormis ses capacités intellectuelles… avait des capacités « spirituelles », énergétiques et physiques impressionnantes, qui feraient pâlir, de nombreux spiritualistes, mages et autres ésotéristes… experts en méditation !!!

Certains écrivains et philosophes, connaissent des moments d’extase, de félicité, extraordinaires… Ils font quelquefois allusions à cela à travers leurs romans et leurs thèses.

Il n’est pas rare, qu’un être hautement-conscient-connaissant, hautement évolué, ou un soi-disant maitre « ascensionné » etc. s’incarne dans un scientifique, un philosophe ou un écrivain.
En général ces « grands êtres » contribuent à révolutionner ou à changer en profondeur leur domaine. Et par conséquent ils contribuent également au changement de mentalité de leur époque. Ils sont souvent des pionniers, avec une intelligence rare, voire inédite.

Il y a même un exemple notoire, d’une Essence spirituelle, qui fut entre autres : Roger Bacon (philosophe, homme de science et l’un des pères de la méthode scientifique…) ; Shakespeare ; Comte de Saint-Germain et Mark Twain etc.

……

Il faudrait savoir que lorsque vous actualisez le fait que vous êtes non-spirituel, par le manque d’amour de soi, le manque de joie, par une quête obsessionnelle et trop sérieuse, par des attentes excessives, etc. ; vous potentialisez en même temps l’Esprit pur, vous potentialisez le fait que vous êtes un Esprit pur.
Le problème c’est qu’en matière de spiritualité nous ne somme pas dans une logique classique… nous ne somme pas dans une causalité habituelle.
C’est la raison pour laquelle, les vrais maîtres spirituels ne recherchent rien de particulier ; ils ne cherchent pas dieu, puisqu’ils sont dieu ici et maintenant qui s’amusent.
Et les êtres humains très avancés au niveau de leur conscience d’eux-mêmes en tant que pur Esprit…en tant qu’Essence Spirituelle, essaient de rendre leur quête très légère… de transformer cette quête en amusement… tout en étant conscient que cette quête est inutile.

Maître ou pas maître, aujourd’hui ceux qui ont de l’énergie, les plus lucides, les « devanceurs », les pionniers… ne sont pas du style à ne jurer que par la spiritualité. Et pour eux la spiritualité n’est pas un but.
Ils ne prennent surtout pas les choses trop au sérieux dans ce domaine, c’est une façon de dire, qu’ils jouent avec le concept de l’irréalité et de l’inutilité des choses, des actions, des événements… car ils ne veulent pas potentialiser leur divinité !!! (… ce qui aura pour effet d’actualiser une créature craintive, avec des croyances limitées, sans joie, sans énergie et sans amour pour elle-même !).

Une autre façon d’exprimer cela est : « si vous êtes impatient, triste, « lourd » dans votre recherche spirituelle, alors votre divinité s’enfuit à toute vitesse !!! »
Il faut également, faire attention à vos croyances. En effet, si vous vous croyez séparés réellement de votre Essence ; je ne vois pas comment vous pourrez l’actualiser !!!

Tandis que l’homme ordinaire, va vers la spiritualité, pour combler un manque en lui… ; l’homme-divin, lui : ne ressent aucune obligation d’aller vers la spiritualité. Et lorsque qu’il se décide à aller vers la spiritualité, c’est juste pour partager sa plénitude, sa complétude… juste pour aider certaines personnes. (toutefois, même en matière d’aide… là encore, il ne ressent aucune obligation, aucun devoir… c’est la joie et l’intuition qui le guident !!!)

……

Il serait intéressant pour le spiritualiste, d’atteindre l’état T (Tiers inclus, selon Lupasco), en actualisant Je-dieu-créateur et en potentialisant Je-créature
Cet est état T, est à la fois Je-créateur-dieu et Je-créature et paradoxalement c’est aussi : ni Je-dieu, ni Je-créature
L’état T, c’est Je-ultime, « résultat », du « télescopage » de Je-dieu et de je-créatureJe-ultime c’est JE… tout simplement (le sujet pur, moi, total, infini, sans commencement).

Donc, jouer avec cette contradiction : « Je suis Je-dieu-créateur et Je-créature… simultanément » … permet d’accéder a l’état T, permet de « créer » une nouvelle divinité intérieure.

A notre époque, s’exercer, s’amuser, à la fois avec la logique classique (logique d’identité) et avec la logique contradictoire… est gage d’une grande efficacité !!!
… il s’agit malgré sa quête, ses techniques, ses méditations, son but etc. de ne jamais perdre de vue que c’est le but lui-même qui s’amuse à arriver à lui-même… c’est la raison pour laquelle, certains instructeurs insistent sur la légèreté, la joie de la « quête », sur le fait que c’est le voyage qui compte et non le but ; Ils disent : « tu es celui que tu cherches » etc.

[L’effet se déguise en cause de lui-même ; le futur se déguise en passé ; le potentiel dissimule son actualisation derrière l’actualisation de son « opposé » (un « masque »). Un opposé qui lui-même, crée un potentiel déclencheur de fusion…]

L’obsession du but à atteindre, rappelle le chien qui tourne en rond en essayant de se mordre la queue !

Lorsque l’on prend conscience que le futur et le passé sont là ici, maintenant ; lorsque l’on prend conscience que le futur contribue à transformer le présent, autant (voire plus) que le passé… ; alors, on commence à comprendre tous les mécanismes antagoniques, qui contribuent à la création de notre réalité. Et donc, on peut utiliser consciemment et aisément, les deux logiques pour fonctionner dans notre vie quotidienne.

Contradictions et Spiritualité: www.choix-realite.org

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:)

Divers