« Le bonheur n’existe qu’au présent ! Tout ce qui nous éloigne du présent nous éloigne du bonheur ! »
André Comte-Sponville (philosophe)
L’année a plutôt mal démarré sur le front du bonheur. Au début du mois, une enquête mondiale, menée par BVA/Gallup international, venait plomber l’ambiance en rapportant que les Français étaient les champions du monde du pessimisme. 61 % des habitants de l’Hexagone (ils étaient 51 % en 2010) prédisaient ainsi que 2011 serait une “année de difficultés”, économiques en particulier, contre une moyenne mondiale de 28 %.
Mettons cette sinistrose sur le dos de la crise, qui a les reins solides, et avançons. Car si le bonheur dépend, évidemment, des conditions extérieures, du monde dans lequel nous vivons, des soucis plus ou moins terribles qui nous tombent dessus… il n’en dépend pas absolument ! Ouf ! Le bonheur, c’est d’abord un combat au jour le jour “contre ce qui nous en éloigne : l’angoisse, la colère, la haine, la nostalgie”, pointe le philosophe André Comte-Sponville, à qui l’on doit les très beaux Traité du désespoir et de la béatitude (éd. PUF) et dernièrement Le Goût de vivre et cent autres propos (éd. Albin Michel).
Et c’est, surtout, une possibilité toujours à portée de main pour qui sera capable de l’activer : “Le bonheur, ce n’est pas une joie permanente, ça, c’est ce que j’appelle la félicité, qui n’existe pas, mais une joie constamment possible”, poursuit le philosophe. Un possible auquel il faut savoir faire de la place dans nos vies de tous les jours, souvent parasitées par une avalanche d’activités – obligées ou plaisantes, peu importe – qui ne nous laissent aucun répit.
C’est le conseil que nous donne le psychiatre Christophe André, auteur de nombreux ouvrages sur la question (Libres, imparfaits et heureux, et tout récemment Secrets de psy, ce qu’il faut savoir pour aller bien, éd. Odile Jacob) : “Le bonheur, c’est la prise de conscience de ce qu’il y a de beau et de bon dans nos vies. Cela implique une présence mentale que l’on peut tout à fait développer par des exercices de psychologie positive. Chez soi, le soir, on fera, par exemple, l’effort de se rappeler tous ces petits événements qui nous ont rendu heureux dans la journée : un sourire, une découverte.” Pas besoin donc d’attendre de décrocher la lune pour commencer à être heureux… Tout compte fait, 2011 ne devrait pas être si terrible…
JENNIFER GALLÉ
Merci Joss pour ce souffle de …bonheur.
Je suis d’accord sur le fait que de positivité est une bonne chose mais il y aussi un revers de médaille dans ce vouloir du bonheur dans la permanence :
Un oubli qui peut devenir un décentrage au point que l’on se croit heureux alors qu’en réalité on ne l’est pas !
Je remets ici un extrait du livre de Boris Cyrulnik qui me fait penser parfois à Werber dans l’écriture :
Boris Cyrulnik
Il y a aussi ce film Zardoz qui si même un peu rocambolesque amène l’idée juste d’un bonheur trop pur qui deviendrait insoutenable parce que totalement incompatible avec le monde terrestre..
zardoz
Bref ! Pour aller chercher le bonheur dans le pré faut mettre de grosses bottes !
Il y a une petite phrase de Gandhi que je cite souvent, et qui fait bien écho au texte :
»Les petites choses sont comme les fleurs des champs.On les croit sans parfum, et toutes ensemble, elles embaument. »
Dès fois aussi, ça sent trop fort..
A toute chose, son contraire. On ne peut y déroger d’où l’impossible bonheur véritable.
Allé je balance mon super poème préféré !
Le tumulte
En nous comme un regard
au plus profond
baigne nos tristes cœurs
d’une malheureuse condition
fixée au coin d’une vaste étendue
vers laquelle
Je ne sais quels confus instincts
en sentiments dénaturés
nous font courir sans répit
pour échapper
à l’incertitude de l’éternité
en bagage,
le malheur d’un homme sans dieu
qui nous enferme
aveuglément
dans l’ignorance terrible que,
le bonheur est pur !
ps : et pour être un peu plus aimable. Pour comprendre le bonheur, il faut avoir compris le malheur..
Au fait, tu ne lisais pas un nouveau Werber ?
Oui, oui, le dernier Werber… Fini depuis longtemps. C’était « LE RIRE DU CYCLOPE »
J’ai bien aimé. Un Werber très polar, sur le thème du rire et et l’humour, mais avec comme toujours, en filigrane la réflexion caustique qui est la sienne. Rire bien grinçant souvent!!! Il pourrait te plaire je pense.
certes l’hypocrisie ce nomme aussi tempérance.
En nous comme un regard
au plus profond
baigne nos tristes cœurs
d’une malheureuse condition
fixée au coin d’une vaste étendue
vers laquelle
Je ne sais quels confus instincts
en sentiments dénaturés
nous font courir sans répit
pour échapper
à l’incertitude de l’éternité
en bagage,
le malheur d’un homme sans dieu
qui nous enferme
aveuglément
dans l’ignorance terrible que,
le bonheur est pur !
Jolie
au plus profond
baigne nos tristes cœurs
d’une malheureuse condition
fixée au coin d’une vaste étendue
vers laquelle
Je ne sais quels confus instincts
en sentiments dénaturés
nous font courir sans répit
pour échapper
à l’incertitude de l’éternité
Aucun effet sans cause
La condition en est une.
La souffrance n’a pas d’autre visage que celui que l’on porte sur elle,il
en vas de même pour la joie.
L’instant n’a pas de retour et seul l’errant ce fixe dans un temps.
le malheur d’un homme sans dieu
qui nous enferme
aveuglément
dans l’ignorance terrible que,
le bonheur est pur
Il ne peut y avoir de liberté sous tutelle, l’extérieur n’a de sens que pour celui qui s’y reflète.
Ce qui est pur est sans reflet.
Ici six milliard de dieu rêveur.
Héhéhé bien vus …
L’instant n’a pas de retour que celui de la mémoire…
Seul l’errant se fixe dans le temps..Pour moi l’errance n’est pas péjorative et permet justement d’éviter de se fixer quoique cela soit, un temps, un but.
Elle est sans limite.
Le reflet est vu par celui-qui regarde. Parceque dire ce qui est pur est sans reflet serait pour le peu emprunt d’une certaine projection..(je sais pas si tu comprends le contre sens de cette phrase)
bref quand je dis que « dans l’ignorance terrible que le bonheur est pur » je veux dire par là, qu’il « est » sans condition aucune (pureté, reflet ou autre)
Bon je vais me coucher