Le Yellowstone présente une activité thermique spectaculaire avec près de 200 geysers. Depuis juillet 2004, les scientifiques ont constaté que la gigantesque caldeira s’est élevée de 18 cm.

Le super-volcan de Yellowstone serait-il en train de se réveiller ? Concernant une éventuelle éruption imminente du Yellowstone, les scientifiques sont partagés.

Cependant, nul ne peut nier que le danger est bien réel. En effet, la dernière éruption du Yellowstone qui s’est produite il y a 642 000 ans a également été l’une des plus grosses éruptions volcaniques explosives de l’histoire récente.

Robert Smith, professeur de géophysique à l’Université de L’Utah, tempère les inquiétudes en déclarant : »Il n’y a aucun signe annonçant une éruption volcanique imminente ».

Des éruptions volcaniques cycliques

La dernière éruption a entraîné l’effondrement d’un ancien volcan et formé une gigantesque caldeira. La chambre magmatique qui alimentait l’ancien volcan est toujours là, entre 8 km et 16 km de profondeur.
Cette chambre magmatique est alimentée en magma par un « point chaud », à plus de 600 km sous terre.
Elle favorise l’activité à la surface sous forme de geysers.

L’activité sismique du parc de Yellowstone est régulière bien que modérée. En 1959, une secousse d’une magnitude de 7,5 a été enregistrée.

Yellowstone a connu plusieurs crises éruptives importantes il y a 2 millions d’années, 1,3 millions d’années et 642 000 années.
Apparemment, les plus grosses éruptions se produisent tous les 600 000 ans environ.

Nous approchons donc de la période fatidique. Cependant, quelques chiffres ne suffisent pas à annoncer une catastrophe.

Observations de l’activité du Yellowstone

Le super-volcan de Yellowstone est sous surveillance permanente. Le gonflement de la caldeira a d’ailleurs été détecté grâce aux douze stations GPS qui équipent le volcan et par le radar spécialisé du satellite Envisat de l’Agence spatiale européenne.

Le soulèvement des trois dernières années est effectivement beaucoup plus important que ce qui avait pu être observé les années antérieures.
En principe, la caldeira s’élevait d’environ 1 à 2 cm par an. Ces études ont été effectuées sur une période allant de 1923 à 2004.

Suite aux rapports des scientifiques dont une partie vient d’être publiée dans Science, le volcan de Yellowstone a été doté de nouveaux systèmes d’alerte.

Il est vrai qu’une explosion serait catastrophique. Du moins, c’est ce que pensent beaucoup de scientifiques.
Mais, la prudence s’impose car comme le souligne justement Robert Smith : »D’autres caldeiras dans le monde s’élèvent régulièrement sans provoquer d’éruptions. »

De plus, les sismologues sont divisés quant à la forme que prendrait une éventuelle éruption. S’agitait-il d’une éruption explosive ou de simples coulées magmatiques ?

Des prévisions difficiles

R.Smith reconnaît qu’il est impossible de savoir si une éruption est imminente. Schématiquement, la chambre magmatique est constituée de roches fondues et de matériaux solides. Cette chambre se remplit et finit par provoquer une éruption. Mais nul ne sait combien de temps il faut au processus pour aboutir à une éruption.
Le soulèvement de la caldeira serait donc dû à la recharge de la chambre magmatique. Mais cela ne signifie pas pour autant que le soulèvement important soit un signe annonciateur d’une éruption.

Ce phénomène s’est déjà produit avec d’autres caldeiras et a été accompagné de secousses sismiques sans qu’une éruption se produise.

En lisant le dossier du National Science Foundation, on comprend l’inquiétude ressentie par les observateurs.
La dernière éruption du Yellowstone a été 1000 fois plus violente que celle du Mont Saint Helens en 1980.
Les trois dernières éruptions qualifiées de gargantuesques ont recouvert de cendres une superficie équivalente à la moitié des Etats-Unis.

Entre ces énormes éruptions, de nombreuses petites éruptions volcaniques se sont produites.

R.Smith a déclaré que ce soulèvement peut nous sembler très important mais que d’autres soulèvements du même type ont très bien pu se produire dans un passé plus lointain, à une époque où l’homme n’avait pas les moyens de faire des observations.

Le sismologue décrit le super-volcan comme un être vivant qui respire. Les dernières études ont montré que la caldeira s’est élevée entre 1924 et 1985 puis est retombée pendant une dizaine d’années pour remonter pendant quelques années, puis est retombée encore pour finalement connaître un soulèvement important à partir de 2004.

Il ne faut donc pas sombrer dans le catastrophisme car les supers-volcans restent encore une énigme comme le souligne le volcanologue Robert L. Christiansen d’USGS.

V.b