Victime ou non du regard éphémère.

Il est amusant de constater que chacun est victime de ce qu’il croit et pense être, être dans l’identification c’est mettre un voile sur ce qui ne peut être identifié et qui est de toute éternité.

Certains continuent à s’identifier à leur condition humaine, croyant être nés d’une mère et d’un père humains, ne réalisant pas qu’ils sont la manifestation de la lumière, permettant à la lumière éternelle de continuer à vivre et à apprendre de ce rêve éphémère, de cet univers de dimensions, de formes et de voiles, qui n’est qu’un grand jeu.

L’être qui reste identifié à sa forme humaine, perçoit la réalité selon son propre regard, la voyant à travers un voile, qui est éphémère, qui n’est que passager, ne réalisant pas que tout est éphémère, quoi que la vie se manifeste dans le temps, l’espace et les dimensions. Il en est de même pour toute forme, tout ce qui constitue un univers, n’est que des voiles.

Il serait bon pour ceux qui continuent à s’identifier comme des êtres humains, à connaître le pourquoi et le comment de la souffrance, des maux, de ce qui empêche l’être humain de s’épanouir, d’être en paix, en harmonie, d’éprouver un bonheur parfait et de ressentir de la joie dans tout ce qui est.

Peut-on reprocher à ceux qui n’ont pas ce regard de comprendre que tout est juste, que tout a sa raison d’être, que tout sert un plan divin ? Non, puisque ces êtres sont l’image de leur propre conception de la vie.

D’autre part, ceux qui, à travers leurs propres expériences, ont pu voir ce que les autres n’ont pas encore intégré ce qui est au-delà des apparences, ont finalement compris que ce qui est représenté, manifesté comme réalité, que cette réalité, change, se déplace, évolue pour la simple raison que tout ce qui est manifesté a son propre rythme, évolue dans le temps. Se rendre compte que ce qui ne change pas est l’éternel présent, ce qui ne peut être perçu par celui qui reste dans toute identification, ne voyant que sa propre réalité, en constante évolution.

L’être humain qui fait face à sa propre réalité en évolution, oubliant que quelle que soit la réalité, elle est éphémère. L’homme qui reste identifié à cette réalité, quitte ce monde avec son propre regard, en poursuivant son chemin éphémère. Alors que celui qui a surmonté ses peurs, qui a vu qu’il n’y a rien à juger, rien à condamner, sait que quelle que soit la réalité qui se manifeste, elle est éphémère, puisqu’il est observateur de celle-ci, de ce qui est vécu et expérimenté par les autres manifestations de la vie, et que tout est la lumière éternelle, l’intelligence absolue de la lumière, qui est révélée par ce rêve éphémère.

L’être, qui se rend compte qu’il n’est pas seulement ce qui l’ancre dans ce monde, qu’il prend conscience, qu’il est antérieur à toute réalité, qu’il est la lumière éternelle dans l’éternel présent, n’a plus le même regard, il en n’est libéré. Il comprend le pourquoi et le comment, que tout a sa raison d’être, que tout est juste dans ce qui est éphémère, parce que cela sert de processus d’apprentissage pour que nous puissions en tirer des leçons et être ainsi capables de tout accompagner, d’accepter tout, d’accueillir tout et d’aimer tout avec un amour absolu, quelle que soit l’expérience de ce qui se passe dans toute réalité éphémère.

L’être qui reste identifié à sa forme humaine a besoin d’être provoqué, d’être confronté, sinon il ne pourrait pas évoluer, comprendre le pourquoi et le comment, c’est par la souffrance intérieure qu’il avance, qu’il essaie de comprendre, qu’il s’ouvre à d’autres connaissances, tout en contribuant par sa compréhension à provoquer. En fait, quelle que soit la vie qui se manifeste, elle ne fait qu’un avec le rêve éphémère, un en tout, tous en un. Cette vie qui est éphémère, n’est pas la vie éternelle, elle n’est que la représentation de ce grand jeu illusoire, par contre, ce qui est la stabilité éternelle est l’éternel présent et nous sommes la lumière, libre de toute identification.

Et c’est en nous libérant du regard éphémère que nous sommes capables de tout accompagner, de tout accueillir, de tout accepter et de tout aimer du même amour, car nous savons que peu importe si la réalité est éphémère et ce qui ne change jamais, c’est la lumière éternelle de l’amour absolu dans l’éternel présent qui consume tout par le feu sacré de l’amour.

Que vous le perceviez ou non, peu importe, car rien ne peut altérer ce que nous sommes de toute éternité, quelle que soit la réalité qui se manifeste, elle n’est qu’à l’image de celui qui reste identifié à son personnage.

Chacun est libre de son regard, de ce qu’il perçoit comme étant réel, il en fait l’expérience et en tire les leçons, sans se rendre compte qu’il est victime de son regard. Car celui qui n’a plus ce regard, ne voit que la lumière éternelle, l’intelligence absolue à la lumière de l’amour dans l’éternel présent consumant tout ce qui est éphémère.

Il est facile pour celui qui juge de tout cela, il n’est en fait que son propre juge et sa propre victime. Alors que celui qui sait, ne porte plus ce regard de jugement, il s’est consumé par l’amour absolu tout ce qui est éphémère pour n’être que la lumière éternelle de l’amour absolu dans l’éternel présent, à tout consumer par le feu sacré de l’amour, apportant ainsi la lumière qui libère de tout ce qui est éphémère.

Par Régis Raphaël Violette

Publié par Lumière qui aime tout d’un même amour (Profil & Articles associés)