Nous éprouvons souvent l’impression de ne pas être libres et d’ailleurs le collectif porte cette idée qui réapparaît dans le besoin de liberté exprimé à différents niveaux: liberté de parole, liberté sexuelle, liberté des échanges, liberté de déplacement, etc…

Ce besoin de liberté fait écho au sentiment d’être entravé, empêché , ligoté.

Ici aussi, nous sommes très vigilants à ce manque de liberté à l’extérieur sans bien nous rendre compte qu’avant tout c’est en nous-mêmes qu’existent ces entraves.

Commençons tout d’abord par les liens familiaux. Il va sans dire que la plupart d’entre nous reconnaissent ces liens sans même les remettre en question. Et pourtant, si nous revenons un instant sur le petit billet au sujet des différents corps ) nous devrions avoir compris que le but des parents est au contraire de couper les liens afin que l’enfant puisse se sentir libre de vivre sa vie comme il le désire. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’amour, ni de gratitude entre eux, bien au contraire. Car si les évènements s’étaient produits dans cette belle qualité d’amour, les sentiments seraient là sans être des sentiments de dépendance, de devoirs, et autres malfaçons créées frauduleusement pour remplacer le véritable sens de la famille.

Ceci dit, sortis plus ou moins de la famille, nous allons en créer une autre dans laquelle une fois encore nous trouvons normal de nous lier, par contrat, par devoir, par tradition, ou peu importe par quoi, comme si nous devions encore établir des liens appelés bien souvent attachements.

Ha! l’attachement, quelle belle chose! Diaboliquement belle, qui nous fait croire que nous sommes important pour l’autre et qu’il est important pour nous, tout ceci accompagné d’un sentiment de possession assez maladif au demeurant puisque certains vont même jusqu’à tuer celui (ou celle) auquel il est attaché, par amour paraît-il…

Si nous regardons bien ce tableau, nous pourrions nous justifier en disant que l’amour est attachant, histoire de ne pas voir que nous sommes en train de faire de l’amour une superglu, antinomique de l’amour. Car si celui ou celle qui nous aime nous ligote, il y a quand même quelque chose qui cloche, non?

En dehors de ces liens affectifs qui nous affectent, il en existe beaucoup d’autres dont nous n’avons même plus conscience et une bonne technique consiste à regarder notre vie et regarder ce que nous sommes prêts à quitter sans émotion. Si une émotion surgit, peur, frustration, boyaux tordus ou autre, c’est que nous sommes attachés à cette chose, cette idée ou cette personne.

Le pas suivant consiste à regarder ce que cette chose, cette idée ou cette personne nous apporte et qui, donc, nous manque. Puis réparer et couper le lien.

Couper le lien ne veut pas forcément dire quitter la chose ou la personne (cela peut être une conséquence par contre) mais simplement que nous sommes détachés, nous sommes libres de son existence ou non, de sa présence ou non. Notre relation avec la chose ou la personne va changer dans le sens où cela sera une relation de liberté, une relation où chacun est libre d’être ce qu’il est.

Et si nous sommes attachés, nous attachons aussi!

Avant de réclamer à corps et à cris la liberté à l’extérieur commençons par nous rendre libres intérieurement, cette liberté là ne dépend de rien ni de personne d’autre que nous-mêmes et, par la même occasion, rendons libres tout ce que nous avons ligoté.

Prenons un temps pour couper tous les liens que nous nous sommes créés, avançons et laissons les autres avancer tels que nous sommes en réalité : libres.

Quel doux plaisir que de sortir de prison….

Christine