Ne plus être pour être

À quoi consiste ne plus être pour être, à ne plus s’identifier à quoi ou à qui que ce soit, ne faire aucune référence, n’adhérer à aucune croyance, aucune religion, ni à aucune prétention, pensée ou autre voile. Car celui qui continue à être ce qu’il pense, croit et prétend être, n’est qu’une projection éphémère, revêtant un personnage multiple, est-ce la Bête de l’Apocalypse ? La Bête est chevauchée et domptée par Sainte Marie-Madeleine qui symbolise la domination des passions et des vices. On comprend qu’il s’agit d’une légende, d’une image descriptive de l’homme face à son destin, face à ces têtes, représentant toutes les pensées, croyances et prétentions du personnage qu’il croit être.

Alors que celui qui a vaincu la Bête de l’Apocalypse a su vaincre toutes ces têtes, tout ce qui représente les possibilités infinies du personnage qui le maintient dans l’illusion d’être. Comment expliquer que l’on soit libre du personnage, qui sert d’ancrage à ce monde, qui est en quelque sorte le pont entre ce qui n’est qu’un rêve à ce qui est de toute éternité ? En fait, lorsqu’on n’est plus dans l’être à être, il n’y a plus d’identification à quoi que ce soit ou à qui que ce soit, à ce qui sert d’ancrage, à travers cette forme humaine, qui est simplement là pour observer, pour témoigner, pour révéler la plus grande vérité qui soit, que tout est illusoire, rien n’est vraiment réel. Il y a ce lâcher prise, cette compréhension absolue où tout est vue comme un rêve. Comment en vouloir à ce monde, quel qu’il soit, quel que soit le monde, l’univers, la dimension ou autre réalité, tout est consumé par le feu sacré de l’amour absolu. Il n’y a rien à faire, on laisse ce qui doit être, ne plus être pour être. Certains auront du mal à comprendre cette phrase, nous laissons ce qui doit être, pour ne plus être pour être, c’est-à-dire ce qui est vu comme réel, la réalité n’est plus qu’un rêve éphémère, une matrice temporelle, qui n’a plus aucun contrôle pour la simple raison que tous les voiles sont levés, ne plus être pour être la source absolue, la lumière éternelle de l’éternel présent, libre de toute identification.

C’est pourquoi ceux qui ont su chevaucher et dompter la Bête de l’Apocalypse, le personnage à plusieurs têtes, qui symbolise la domination des passions et du vice, par les pensées, les croyances et les prétentions, non pas en jugeant, ni en tuant la Bête, mais en la consumant par le feu sacré de l’amour absolu. En acceptant, en accueillant, en accompagnant, en respectant et en aimant tout d’un amour absolu et inconditionnel, quel que soit le monde, l’univers, la dimension, la réalité ou autre. Car ce qui sert d’ancrage, à travers cette forme humaine, n’est plus perçu comme un personnage, mais comme la lumière éternelle, la source absolue, l’intelligence de la lumière mettant fin au règne de l’être, de la Bête de l’Apocalypse, représentant cette matrice temporelle, ce rêve de tous les possibles, qui est à l’image de l’homme qui pense, croit et prétend être…

Ne vous inquiétez pas pour ceux qui ne le vivent pas, qui sont sous la domination des passions et des vices, qui par les pensées, les croyances et les prétentions vivent la Bête de l’Apocalypse, le serpent ou le dragon à plusieurs têtes. Qui représente en fait ce qui n’est qu’un rêve éphémère, la matrice temporelle, le fruit du mental, de l’esprit, où tout est illusoire, il n’y a que la source absolue de l’éternel présent, libre de toute identification. Si vous êtes sous la domination de vos passions et de vos vices, ne vous inquiétez pas si vous percevez un être qui n’a plus besoin d’être pour être, il ne vous voit plus comme quelque chose qui dérange, qui déstabilise, il voit en vous cette possibilité infinie vivant cette expérience éphémère, voyant en cela l’œuvre de l’intelligence absolue pour la simple raison que tout a sa raison d’être, que tout est juste et que tout contribue à mettre fin à l’être pour être.

C’est la raison d’être de la Bête de l’Apocalypse qui n’a qu’un seul but : révéler le plus grand amour qui existe, cet amour qui a su chevaucher et dompter les passions et les vices, les consumant par le feu sacré de l’amour, révélant ainsi ce que l’on est de toute éternité, ne plus être pour être la source absolue de l’éternel présent, consumant tout par le feu sacré de l’amour. En fait, on se rend compte que rien n’est réel, que tout est un rêve et que la seule réalité est l’éternel présent, source absolue et éternelle de l’amour.

Par Régis Raphael Violette

Publié par Lumière qui aime tout d’un même amour (Profil & Articles associés)