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Monsieur le Président,

A l’occasion de votre élection en qualité de septième président de la Ve République, devenant ainsi le vingt-quatrième Président de la République française et le deuxième Président socialiste après François Mitterrand, j’ai l’honneur de vous adresser, au nom des membres de notre parti et en mon nom personnel, nos plus vives et chaleureuses félicitations ainsi que nos vœux de réussite dans l’accomplissement de la haute charge de l’Etat dont vous êtes désormais investi.

Cette brillante élection est le couronnement de votre engagement et de votre volonté de servir la France et les Français.

Le Congo, notre pays et la France, liés par l’histoire, ainsi que par des liens séculaires d’amitié et de coopération denses et multiformes, ont régulièrement réussi à maintenir ces liens depuis le 15 août 1960 et ce, quels que soient nos Présidents successifs. Il s’agit donc bien de liens séculaires et impersonnels. Cette précision est nécessaire car par le passé nous avons déploré le fait que vos prédécesseurs et certains décideurs économiques français ont toujours établi systématiquement une corrélation, difficilement justifiable, entre le maintien, à vie et en violation de l’exigence de l’alternance démocratique, de Denis Sassou Nguesso au pouvoir et la préservation des intérêts de la France au Congo. Cela devient insupportable et inacceptable pour notre peuple.

Et pour vous dire à quel point cela est vraiment inacceptable, permettez-moi de vous faire remarquer que pendant que vous n’étiez vous-même encore qu’un jeune étudiant à l’ENA, Denis Sassou Nguesso était déjà Président du Congo, à la fin des années 70. Et aujourd’hui, trente-un ans après l’élection de François Mitterrand, en 1981, vous êtes élu à l’Elysée et Denis Sassou Nguesso est toujours en poste. Et si à votre tour, vous vous comportez également avec davantage de mansuétude avec lui, vous quitteriez vous aussi probablement l’Elysée comme vos prédécesseurs tandis que Denis Sassou Nguesso, qui veut modifier la Constitution, sera encore Président du Congo, Ad vitam æternam. Ce qui voudrait dire, en clair, que sous la Ve République, les Présidents français, de Valéry Giscard D’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, jusqu’à vous-même, Denis Sassou Nguesso va tous vous enterrer politiquement.

Quel est le socialiste qui n’a pas trouvé le temps trop long depuis le départ de François Mitterrand de l’Elysée en 1995 ? Combien de Français ont rêvé de l’alternance après dix-sept années de pouvoir de la droite ? Pourquoi donc faudrait-il toujours que les dirigeants français, de tous bords, piétinent en Afrique les valeurs que la France prétend incarner ?

C’est donc ici l’occasion pour nous de vous exprimer, en cette circonstance heureuse, le désir ardent de changement et d’alternance démocratique qui habite le peuple du Congo ainsi que l’immense espoir que soulève votre élection, celui de voir s’accomplir votre promesse de rupture ; de respecter la démocratie là où elle existe et de soutenir, partout dans le monde et notamment en Afrique, ceux qui se battent pour la démocratie, la justice et la liberté.

C’est donc avec enthousiasme que je vous exprime ici, notre entière disponibilité à œuvrer avec vous à l’accomplissement effectif de cette exigence d’une véritable démocratie au Congo.

En vous renouvelant tous mes vœux de succès pour cette exaltante et lourde mission au service de la France et des Français, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute considération.

Bienvenu MABILEMONO

Secrétaire général du Mouvement pour l’Unité et le Développement du Congo (M.U.D.C)

Bienvenu Mabilemono