« Se mettre en marche »

L’humanité le sait, le dit et le proclame, l’heure est venue de rentrer à la maison. Pourtant rentrer à la maison implique se mettre en marche. Alors pourquoi tant se contentent-ils d’attendre quelque changement au lieu de comprendre que l’invitation et l’accompagnement est de se mettre en marche ? Se mettre en marche hors des méandres du mental, retrouver la simplicité d’être la vie.
Beaucoup ont forgé un concept qu’ils nomment « ascension » y projetant les réalités tridimensionnelles du monde mental. Cela est un beau leurre. Peu comprennent que l’invitation est de se mettre en marche…
Certains voient l’ascension comme un accomplissement, comme un trophée peut-être, vous savez, comme dans vos courses, on court la course de la vie et l’on gagne un trophée, et l’on monte sur l’estrade pour recevoir un trophée et l’on redescend. L’ascension n’a rien à voir avec une course, un devenir ou un accomplissement, l’ascension est l’ultime service. Tout offrir, et offrir en premier lieu peut-être l’attachement au monde mental, l’attachement aux apparences qui régissent le monde mental, l’attachement aux références, aux apparences. Tout offrir et se retrouver simple, infiniment simple, dépourvu des accroches, des attachements à vouloir conquérir et vouloir devenir, infiniment simple, tout offert à l’ultime service de l’incarnation, être le feu vivant, le feu de l’amour, non par un ressenti mais par ce feu qui brûle, nature des cellules, libéré.
Nous aimons vous accompagner pendant que vous retrouvez la condition initiale pour que se déploie naturellement cet art d’être la vie, cet art d’être le feu vivant. Car l’ascension n’est pas sur la ligne d’un devenir, mais ce que vous nommez l’ascension se déploie naturellement lorsque l’on a retrouvé la condition initiale, l’art de l’incarnation.
Nous vous l’avons dit, la première étape est d’être présence. Que signifie être présence ? Être présence n’a rien à voir avec la tiédeur d’être vaguement présent, un peu plus qu’avant quand même. La vie n’a rien à voir avec la tiédeur. La vie c’est la passion, la passion de l’amour qui s’aime lui-même, la passion de la relation, du silence qui se reconnaît dans son visage d’amour, de l’amour qui se reconnaît dans son visage de silence, le visage du Sans-visage, les noces éternelles.
Être présence est donc être ouvert à cette passion qui est la nature de la vie, non par un ressenti mais en incarnant cette passion, le feu vivant libéré dans chaque cellule. Être présence est unir l’attention dans sa plénitude à l’intention première et ultime du service de l’incarnation. Être présence à une mesure d’infini. On n’est pas modérément présent, un peu plus présent, on est infiniment présent, éveillé, l’éternel éveillé, ouvert, ouverture de celui et celle qui embrasse la création et reconnaît à travers la création l’union de l’amour et du silence. Être présence à une mesure d’infini, et dans cette mesure, l’attention s’intensifie à l’infini.
La première étape, nous vous l’avons dit, est d’intensifier l’attention offrant définitivement la croyance que je sais, j’ai compris, j’ai déjà entendu. Vous avez entendu bien des fois peut-être, et un jour vous écoutez. Et nous répétons mille fois peut-être, avec amour, tendresse et passion, et un jour vous écoutez, et dans ce moment d’éternité, les anges recueillent les larmes de félicité de la vie qui se trouvent reconnue.
La question n’est donc pas si vous avez déjà entendu, la question est « savez-vous écouter, savez-vous l’art de l’attention ? »
Car voyez-vous, l’humanité anime la croyance de ce qu’elle croit être un phénomène et qu’elle nomme ascension et quelque extraordinaire, alors que l’invitation est de retrouver l’ultime simplicité d’être la vie. Grande est la simplicité.
Ne plus attendre quelque événement, quelque changement, être la clef du changement, être la source des événements car les événements sont le sous-produit de l’attitude. C’est bien là qu’est l’invitation, transformer radicalement l’attitude, transformer radicalement le mode de fonctionnement. Ne plus accepter la dispersion de l’énergie aux mille vents du mental, aux mille vents des événements, aux mille vents des émotions, aux mille vents des histoires.
Ne plus accepter la dispersion. Rassembler l’énergie. Retrouver l’art de l’attention et cultiver cet art comme on cultive la fleur la plus rare, comme l’on garde le trésor le plus précieux, et offrir ce trésor à l’intention première de l’incarnation, être le feu de l’amour, le feu vivant.
Il est amusant que l’humanité ait bien compris que ces êtres que vous nommez êtres de la nature, élémentaux, soient associés à la notion de simple et que l’humanité ait oublié de vénérer le simple en incarnant le simple. Incarner le simple signifie être silence, le cerveau uni au cœur, être silence qui s’offre à l’amour, le cœur uni au cerveau, être l’amour qui s’offre au silence. De cette union et de cette offrande mutuelle naît la création dans sa perfection.
Nous l’avons dit souvent et nous le disons encore, simplifiez, simplifiez vos quotidiens, simplifiez vos emplois du temps pour retrouver la claire simplicité de l’énergie rassemblée. Hors du temps, hors de l’espace, être le simple. De cette énergie rassemblée, spontanément jaillit une autre configuration de la structure corporelle. Ce qui semblait dense se fluidifie, ce qui semblait pesant est lumineux.
Voyez, il est vrai que l’irréversible a bien lieu, la terre change de dimension ouvrant la porte à l’humanité. Beaucoup attendent d’être élevés, peu choisissent de s’unir à l’énergie qui élève, peu choisissent de guider.
Car comprenez-le bien, il est vrai la terre s’ouvre et l’humanité est élevée dans cette ouverture. En même temps, l’humanité doit franchir les marches de l’élévation. Ne plus attendre, comprendre l’invitation, écouter l’invitation et appliquer avec passion. Car bien sûr, le temps n’existe pas, seul est l’éternel, c’est une évidence, n’est-ce pas ? Pourtant en termes du temps linéaire, l’on pourrait dire que le temps est compté, non dans la ligne d’une appréhension ou d’un événement mais dans la ligne d’une intensité de la transformation.

Agnès Bos-masseron