Dans ce monde qui simultanément émerge et s’effrite, se positionner ni dans l’émergence, ni identifié à ce qui s’effrite, ni même se confrontant à ce qui s’effrite. Se positionner dans l’espace neutre.
L’espace neutre est ananda (félicité, joie suprême). Comme le milieu de la bascule, sortant du duel, s’identifier pleinement au un. Le un est la plénitude d’ananda, le un est la plénitude de la vie.
Pour accompagner le monde qui émerge, ne s’identifier ni à l’émergence ni à ce qui s’effrite, mais au juste milieu. Le point neutre est la plénitude d’ananda.
Vous le savez, cela vous a été dit souvent, vous êtes tels un danseur marchant sur un fil. L’on ne peut mettre le pas ni à droite ni à gauche. Rester sur le juste milieu. Le juste milieu est le point neutre, l’au-delà de tout jugement, l’au-delà même de la quête, ananda.
Certains diraient peut-être « cela nous est étranger ». Cela est votre nature, le reste vous est étranger. Quel attachement à l’identification fait que les êtres croient être étrangers à leur propre être ? Ananda est la nature de la vie.
L’heure n’est pas à spéculer, ni sur la victoire ni sur l’ombre. L’heure est au grand rassemblement. Rassembler l’énergie avec passion, détermination et patience. Nous le disons, patience, car il s’agit de retrouver cette intensité de verticalité, retrouver ce qui est éternellement soi. Et pourtant retrouver, comme l’on sort des fils de l’araignée, la toile qu’elle s’est tissée elle-même. Couper les fils avec patience et passion par l’intensité de l’attention tout offerte au centre de la toile, ce point d’infini silence, le point neutre, ananda.
Certains diraient peut-être « ananda n’est pas neutre, le neutre est ananda ». Ananda est le plein du plein, l’au-delà même de l’expérience de joie, le plus suprême, la vie qui se sait nectar.
Vous vous souvenez, n’est-ce pas, l’attention donne vie. Alors cessez de donner vie aux illusions et aux chimères. Il ne s’agit plus de résoudre mais de recentrer. Recentrer est la source de toute résolution.
N’oubliez pas l’intense. Il n’est plus question de tiédeur, la tiédeur n’est pas la bonne fréquence. Il n’est plus question de donner l’attention à ces voix illusoires qui font croire « je ne sais pas » ou « je ne peux pas ». Il est question de tout offrir au plein du plein, ananda. Tout offrir, et offrir la plénitude de l’attention, car l’attention est tout. L’attention est la pure conscience. L’attention est la pure présence.
Ainsi quels que soient les victoires ou les chaos, comme aimantés par le fil d’ananda, vous sillonnez dans l’infini de l’au-delà de l’espace, tout offerts à l’intention suprême de l’incarnation.
N’oubliez pas, le souffle vous aide. L’on n’arrive jamais vers l’intense, l’on tend vers l’intense jusqu’à cette intensité d’attention qui elle-même est l’intense. Accroître l’intensité se doit d’être joyeux, léger, le fruit de la passion, la passion d’être la présence, pure conscience, le un. Ainsi vous sillonnez entre victoires et chaos. Puissance d’être incarnation, puissance d’être incarné. Notez la puissance de cette intensité d’attention sur la structure corporelle. La transmutation cellulaire n’est pas la résultante de la pratique de quelque technique, mais le sous-produit de l’intensité juste et de l’offrande totale à ananda.
A l’heure où tant voudraient créer une terre nouvelle, peu peuvent répondre à l’invitation du don suprême. L’attention tout offerte en contemplation à l’ananda que Je Suis, vous rayonnez sur la terre le feu d’ananda.
Nous vous l’avons dit bien souvent, rassembler l’énergie. Retrouver la simplicité suprême, au-delà du paraître, au-delà du faire, la dévotion suprême.
Être la personnification de la joie. Cela implique sortir des histoires, être la source, pure présence. La texture de l’attention est ananda. L’on pourrait dire qu’ainsi se retisse le maillage cosmique dans la fibre du créé.

Agnès Bos-masseron