Le Pasteur NTOUMI

« Il ne faut pas dire que les jeunes des quartiers Nord de Brazzaville et des villes du Nord ne se sont pas levés, car ils sont pris par un étau et nous ne sommes pas encore dimanche, car ces jeunes sont aussi touchés par la misère et le chômage à outrance que causse le pouvoir en place. Le chef de l’état a raison de consulter le peuple puisque la constitution lui donne ce droit, mais il n’a pas le droit de forcer le peuple à un changement de la constitution que la moitié du pays lui a dit non et ce n’est pas logique qu’il persiste. Nous n’allons pas céder aux paroles diplomatiques de François Hollande. »

Henri GUIRCHOUN

« Il ne faut pas s’attendre à une surprise à l’issue de ce référendum. L’élection en elle-même devrait être une formalité. Le président Sassou Nguesso détient tout l’appareil de l’état : la police, l’armée et ses partisans ratissent villes et campagnes où ils ont tous les moyens pour inciter les gens à voter oui pour perdurer le pouvoir de leur candidat, mais par contre les contre ce pouvoir sont presque inexistant et l’opposition est muselée. Les jeunes comme partout en Afrique qui sont fatigué du chômage sont réprimée avec une grande brutalité dès qu’ils manifestent. »

« Il n’y a ni débat et ni une démocratie au Congo, donc le référendum pour le changement de la constitution actuelle est une mise en scène. »

« Le clan de Sassou Nguesso a tous les leviers ; à commencer par le contrôle de l’économie, et notamment le pétrole. N’oublions pas que c’est le propre fils de Sassou Nguesso qui dirige la société pétrolière nationale. Sassou Nguesso joue sur le terrain de la peur, car ses discours ne font que le rappel des évènements meurtri que le Congo a connu et que personne ne veut que cela puisse réapparaitre. Donc il veut se représenter comme le garant de l’ordre et de la sécurité, même si ça ne trompe plus beaucoup de monde de croire que c’est faux. »

« La tension reste vive. Les autorités ont ici interdit toute manifestation. Les autorités ont ici interdit toute manifestation. Plusieurs opposants ont été interpellés. Et pour les organisations de défense des droits de l’Homme, qui dénoncent un usage abusive de la force. Le bilan des morts et des blessés est en dessus de la vérité. À près de 72 ans et plus de trente années au pouvoir, Dénis Sassou Nguesso n’a toujours pas l’impression de décrocher. Et comme la constitution l’interdit de se représenter, puisqu’elle fixe une limite d’âge et un nombre limité des mandats et bien, il la modifie en se débrouillant pour que les Congolais valident sa décision dans les urnes.

Après le Burkina Faso, le Burundi, aujourd’hui c’est le Congo, et demain sans doute le Rwanda ou le Congo-Kinsahsa, c’est désormais un scénario ultra classique ; celui des chefs d’état qui s’accrochent au pouvoir. La nouveauté, c’est que les peuples les suivent de moins en moins et ils arrivent parfois de se faire entendre. D’où cette tension au Congo Brazzaville qui ne font que commencer. »

Vladimir Poutine

« Quand on défend les intérêts de son pays, on ne doit pas être dans le mensonge. Il faut être catégorique et ne pas faire les mises en scène. Il faut respecter la constitution, car cela est primordial pour la bonne évolution des institutions du pays. Je n’ai pas eu besoin du changement de la constitution, pour rester au pouvoir, malgré que mon entourage voulait bien que je change la constitution. Quand on respecte le peuple, et on aime vraiment son pays, on ne change pas la constitution pour son bonheur. »

Le Referendum Du Sang-congo Brazzaville