Benjamin Fulford : L’ultimatum
22 décembre 2010 par Superlucide
Dans Général | Ecouter
L'Ultimatum : Benjamin Fulford - Partie 1
Tokyo, Japon, Février 2008
Benjamin Fulford : Mr. Takenaka m’a dit qu’il a été forcé de le faire parce que Les Etats-Unis menacèrent de frapper le Japon avec HAARP s’ils (les autorités japonaises) ne le faisaient pas. Okay?
Kerry Cassidy : Et quel en aurait été l’impact? Dites-nous ce que cela signifiait pour le Japon?
Fulford : Un tremblement de terre.
…Donc je lui ai demandé : Est-ce vrai? (Et je l’ai sur cassette aussi). Il a dit : Oui. Afin de protéger l’environnement, nous devons réduire la population du monde à 2 milliards. Et la guerre n’y arrive pas, donc nous devons employer des moyens comme la maladie ou la famine.
…Je me sers du nom « Rockefeller » en tant que nom générique pour ce groupe de familles aristocratiques qui se marient entre elles—Le côté Américain de celles-ci contre le côté Européen. La famille Bush en fait partie, par exemple.
…Il avait deux bagues. (Tenant son poing droit fermé) Une était le masque d’un démon avec des cornes et (tenant son poing gauche de même) l’autre ressemblait à une alliance. Et il a fait comme ça (poussant son poing droit vers la caméra et levant sa main gauche, paume vers la caméra) et il y avait un signe franc-maçon (sur la paume). Et il a dit : Ces cornes, mettez juste un peu de poison… il me touche et je meurs. Et il m’a dit qu’il était un Ninja, c’est-à-dire un assassin professionnel.
…Il m’a dit : Mr. Fulford, si vous voulez être un journaliste « remueur de merde », continuez à le faire, mais vous mourrez à l’âge de 46 ans. Cependant (et il me donne un badge franc-maçon), il me dit : Si vous ne le faites pas, vous avez le choix. Vous pouvez devenir Ministre des finances du Japon. Okay? Donc il me donne le choix : mourir ou devenir Ministre des Finances!
…Ainsi, c’est comme ça qu’on peut le décrire. Nous pillons les gens en les délestant de leur argent mais nous n’allons pas les tuer, pas du tout. Et il dit : la population du Japon serait réduite à 70 millions. 70 millions seraient autorisés à vivre! Et ils ont besoin d’environ 500 millions d’asiatiques pour continuer à fabriquer des jouets et autres trucs! Il décrivait, en fait, un énorme génocide.
…Je pense que beaucoup de gens de l’élite…Je suis sûr que c’est arrivé à Mr. Obama et Mr. Clinton et n’importe qui au plus haut niveau des USA, politiciens, sénateurs, etc. Un jour on leur donne le même genre d’ultimatum : Mourir ou coopérer. Donc, vous êtes avec nous ou vous mourrez. Et c’est comme ça qu’ils réussissent à contrôler les USA et à faires des américains des esclaves.
…J’ai eu ce grand moment, je l’appelle mon moment « Kill Bill ».Il y a une scène dans le film « Kill Bill, » ces deux femmes qui se battent avec des épées. On suppose que cela va être un long combat sans merci. On n’est pas sûr de qui va gagner, n’est-ce pas? Mais une des femmes (la mauvaise) a un œil en moins. Elle a un bandeau. Soudain la gentille attrape l’autre œil et la rend aveugle. Donc le combat est terminé.
Kerry : Ouais! Incroyable! Très très visuel!
Fulford : En effet! Mais j’ai pensé : Hé! Pourquoi ne pas faire de même avec l’Oeil de la Pyramide? Parce que beaucoup d’occidentaux ne savent même pas que ça existe.
…J’ai réalisé que la Société avait 6 millions de membres et les Sociétés Secrètes occidentales, au plus haut en ont seulement 10 000. Donc c’est 6 millions contre dix mille! Donc soudain j’ai dit : Bon, ça y est! Nous les avons eu ces bâtards!
… Je suis devenu le premier occidental à en faire partie en 500 ans!
Kerry : A ce moment là, avez-vous eu un garde du corps? Avez-vous engagé quelqu’un?
(Fulford soupire) Non. Si vous avez besoin d’un garde du corps, c’est trop tard! Vous devez opérer à un niveau plus élevé. Je veux dire, s’ils veulent vraiment me tuer, ils vont le faire. Vous devez faire en sorte qu’ils ne veuillent pas vous tuer.
…La clé de la démocratie est le contrôle de l’argent par le peuple, pas par une élite secrète. C’est l’argent qui compte. Si vous perdez le contrôle de votre argent, le donner à des gens que vous ne pouvez pas voir, vous êtes un esclave. C’est ce que vous devez vous rappeler. Il ne faut jamais laisser, jamais à nouveau, à quelque élite secrète le pouvoir de contrôler votre argent, loin de vous.
…Vous savez, s’ils vont essayer de tuer des milliards de gens, alors nous allons devoir en tuer 10000 afin de les en empêcher. C’est nécessaire. Et tous les arrangements ont été organisés
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Je m’appelle Kerry Cassidy de « Projet Camelot » et nous sommes vraiment contents d’être ici aujourd’hui avec Ben Fulford, ex chef de la Section Asie-Pacifique du magazine Forbes; et c’est vraiment fabuleux. Vous l’avez été pendant six ans, si j’ai bien compris.
BF: Oui, environ 6 ans.
KC : Et vous avez vécu et travaillé en tant qu’écrivain et journaliste au Japon pendant 20 ans ?
BF : Plus que ça! Je suis arrivé en 1980. Je suis allé à l’université ici.
KC : Oh! Je ne savais pas ça. Donc, vous avez été à l’université de Tokyo, ou laquelle?
BF : Peut être que devrais vous donner un résumé de ma situation. Je suis né à Ottawa au Canada en 1961. J’avais six mois quand ma famille a déménagé à Cuba. Mon père était un diplomate canadien.
KC : Bon. D’accord!
BF : Il a été foutu à la porte par Castro parce qu’il aidait tous ces réfugiés à s’enfuir. Puis j’ai habité au Mexique jusqu’à l’âge de 8 ans. Et de 8 ans à environ 16 ans, j’ai habité au Canada. Je suis allé dans une école française. Donc j’ai grandi en parlant 3 langues.
KC : Donc vous parliez espagnol.
BF : Et anglais comme langue maternelle. Puis le français. Depuis l’école élémentaire jusqu’à 16 ans, tout était en français.
KC : Bien!
BF : Hum…et puis, vous savez, c’était la fin de années hippy et j’ai entendu des bribes; des échos du passé à propos de ce qu’était la sagesse de la rue opposée à ce qu’on apprenait à l’école. Et le bruit qui courait était que si vous alliez à l’université ils vous feraient juste du lavage de cerveau afin de vous faire devenir un bon consommateur, et que en fait, il y avait quelque chose qui ne marchait pas avec le monde que les adultes avaient fait. C’était en quelque sorte le « Zeitgeist » de cette époque. Okay? Et que si j’allais à l’université, je me ferais aussi laver le cerveau. Donc j’ai décidé de m’enfuir. Je suis allé en Amazonie vivre avec les indiens Shipibo.
KC : Quel âge aviez vous à cette époque?
BF : 17.
KC : Vraiment? Je veux dire, ça demande du cran de faire quelque chose comme ça… L’Amazonie!
BF : Bon, en fait ils étaient cannibales avant.
KC : Ouais? Mais…
BF : Bon, oui, j’ai eu des expériences à vous faire dresser les cheveux sur la tête : une mitraillette braquée sur la tempe, presque dévoré par un ours, chassé par les loups, toutes ces sortes de choses…
KC : Donc vous êtes allé en Amazonie. Vous avez 17 ans et n’allez pas à l’université. Cela n’a-t-il pas dérangé vos parents?
BF : Bon, que pouvaient-ils faire? Je veux dire, Je suis parti et j’ai disparu. Donc vous voyez…
KC : Donc vous étiez très indépendant dès votre plus jeune âge?
BF : Ouais, je pense en fait… je passais mes nuits dehors dans la nature sauvage à partir de l’âge de 12 ans. Pour moi, ça me démangeait de partir.
KC : Est-ce que votre nom Fulford… Nous savons que votre grand-père était ce Fulford très connu. Est-ce que votre famille était considérée comme faisant partie de la classe dominante du Canada à ce moment là ou pas ?
BF : Sûrement. Je veux dire, mon arrière grand-père était, vous savez, ce que serait aujourd’hui un sénateur milliardaire. Et mon grand-père a été membre du parlement pendant à peu près 20 ans et mon père était ambassadeur dans des pays différents.
KC : Donc, vous étiez considéré quelque chose comme un ‘enfant de l’élite’ à ce moment là ?
BF : Sûrement. Et en même temps, j’ai eu une éducation très peu commune. On nous a enseigné dès le plus jeune âge, vous savez, d’avoir beaucoup d’empathie, de se mettre à la place des autres. Et j’ai été très perturbé par des choses que j’ai vues quand j’étais enfant au Mexique. Je veux dire, l’extrême pauvreté. Je n’oublierais jamais cet enfant que je rencontrais dans la rue quand j’avais 7 ans. Nous jouions et parlions. Il avait la même taille que moi et à peu près le même, vous savez, niveau mental. Et il s’est avéré qu’il avait 12 ans.
J’ai demandé à ma mère : Comment cela se fait-il ? Et elle a dit : Il n’a pas assez de nourriture à manger. Et j’ai dit : Comment une chose comme ça peut-elle arriver et être permise ? Cela arrive juste en ce moment à des milliards de gens. On ne leur permet pas de développer leur potentiel humain. Ils ne reçoivent pas d’éducation adéquate, de nutrition adéquate, de soins médicaux, rien ! Je veux dire, c’est honteux de permettre à des choses comme ça d’arriver.
En même temps, quand j’étais en Amazonie, vous savez, c’était une belle forêt vierge, mais ils m’ont dit que dans environ 5 ans il n’y en aurait plus parce que les bûcherons étaient en train de venir. Alors j’ai dit : Bon, qu’y a-t-il là-bas qui est en train de détruire la nature en laissant tant de gens souffrir ? Comment cela se fait-il ? Et pour moi il était clair que (et c’est ce que vous recevez comme réponse dans un monde perturbé, dans la rue, au niveau des gens pauvres), il y avait quelque chose qui n’allait pas dans la manière dont les occidentaux dirigeaient la planète.
Et donc j’ai décidé après environ 3 ans et demi de voyage et d’aventures… Vous savez, de compenser le fait de n’être pas allé à l’université. J’ai lu tous les livres saints, le Coran, la Bible, Confucius, Lao Tzu, la Bhagavad Gîta, etc, etc.
KC : Bien ! Alors, avez-vous étudié la philosophie orientale avant d’aller au Japon ?
BF : Bon ! Les choses mystiques. Vous savez, la méditation, et…
KC : Je veux dire, comme le Yi King ? Avez-vous lu ça ?
BF : Bien sûr. Oui, toutes ces sortes de choses. Et, vous savez, dans la rue on disait que quelque chose devrait venir de l’Orient pour aider la société. Donc finalement, j’ai décidé d’aller à l’université au Japon. J’avais le choix entre l’Inde, la Chine et le Japon, et pour des raisons diverses, j’ai choisi le Japon.
KC : Saviez-vous à ce moment là que vous iriez vers l’économie ? Je suppose que c’était, peut-être, votre spécialité.
BF : Je voulais juste apprendre. Je ne pensais pas à une spécialité ou à un travail. En fait, J’ai pris tous les sujets qu’il y avait. J’ai pris l’économie, la sociologie, l’anthropologie, les maths, la biologie, tous ce que vous pouvez imaginer. J’ai été jusqu’au niveau troisième année dans chaque matière, dans chaque sujet.
KC : Avez-vous obtenu un diplôme ?
BF : Finalement, j’ai eu un diplôme de l’Université de Colombie Britannique en Civilisations Asiatiques avec une spécialité sur la Chine.
KC : Hum. Donc vous êtes allé en Colombie Britannique.
BF : Je suis allé à l’Université Sophia au Japon pendant 3 ans et demi. J’ai pris, comme j’ai dit, environ 8 années de valeurs de cours, plus que j’en avais besoin.
KC : Comment avez-vous appris le japonais ?
BF : Eh bien, de deux manières. J’ai pris avant de venir un cours intensif pendant deux mois à l’université de Colombie Britannique, et ensuite je suis arrivé au Japon. J’ai passé 3 jours dans une école japonaise et j’ai dit : Ceci est inutile. J’ai trouvé un boulot comme garçon de café dans un bar tenu par un gangster.
C’était de 21H à 5H du mat. C’était le genre d’endroit où vous aviez des bagarres et quelquefois les gens venaient nus, le genre de personnes de la classe la plus basse que vous puissiez trouver, en fait. Mais c’est chouette pour apprendre la langue dans un bar car les gens saouls disent sans cesse les mêmes choses, et à la fin vous saisissez les mots ! (Kerry rit)
Aussi, je suis allé à ce qu’on appelle « l’université sur l’oreiller ». J’avais une petite amie qui ne parlait pas l’anglais.
Kerry : (rires) Oh, d’accord…
BF : Alors, c’était un mélange. Je parlais en quelque sorte un mélange de gangster et de travesti, vous savez, très féminin ou très langage de la rue au ras du béton.
KC : En fait, c’est comme ça que vous décrivez votre habileté à parler japonais ? C’est désopilant.
BF : J’ai été plus ou moins capable de tenir une pleine conversation après 6 mois à peu près.
KC : Super ! Alors, est-ce que vous écrivez un peu en japonais ? Pouvez-vous le lire ?
BF : J’ai écrit, je pense, plus d’une douzaine de livres en japonais, dont plusieurs d’entre eux sont des best-sellers.
KC : Vraiment super ! Et je dois savoir—sont-ils disponible en anglais ? Parce que j’aimerais bien vous lire.
BF : Non. Non. Je ne l’ai pas fait… (longue expiration) Je me suis délibérément tourné vers le japonais il y a quelques années, après avoir quitté [le magazine américain] Forbes, parce que je savais que je manipulais quelque chose de dangereux et je ne comprenais pas tout à fait ce que c’était.
KC : Oh!
BF : Je me rappelle d’avoir été averti, par exemple, par Makiko Tanaka, le ministre des affaires étrangères précédent, et la fille du premier ministre Kakuei Tanaka, qui a été démolie par le scandale Lockheed. Elle nous a dit : Eh, si vous commencez à fourrer votre nez dans ces affaires, vous allez être tué. Alors j’ai su qu’il y avait quelque chose de dangereux mais je ne savais pas exactement quoi. Donc je suis en quelque sorte rentré dans la clandestinité [par rapport au monde anglo-saxon] et je me suis mis à écrire en japonais.
Bill Ryan, hors caméra : A ce moment là, Ben, ces affaires auxquelles vous faites référence… A ce moment là, quelles étaient les affaires où vous fourriez votre nez et pour lesquelles vous étiez averti ?
BF : Quand je travaillais pour Forbes, J’ai écrit plusieurs histoires sur les Yakusa, les gangsters, et en conséquence j’ai reçu des menaces de mort. Et le chef du bureau de Forbes à Moscou, Paul Klebnikov reçut 10 balles dans le corps, vous savez, en sortant de sa maison. Il fut envoyé à l’hôpital et mis dans l’ascenseur. Et l’ascenseur s’est arrêté 8 minutes. Et c’est là qu’il est mort.
KC : Oh ! Et en quelle année c’était ? Le savez-vous, approximativement ?
BF : Il y a cinq ou six ans, je pense.
KC : Alors, à cette époque, travailliez-vous pour Forbes ou étiez-vous déjà parti ?
BF : Je travaillais pour Forbes. Il était le gars à Moscou ; j’étais le gars à Tokyo. Je le connaissais.
KC : D’accord.
BF : Et à peu près à cette époque, des gens du journal d’Osaka et de la chaîne de télévision CBS sont venus me voir et m’ont dit que le caïd du syndicat du crime Goto était à l’hôpital de l’université de Californie à Berkeley, en train d’avoir une transplantation de foie. En fait, ça soulève un tas de questions intéressantes. L’une d’elle étant : comment se fait-il qu’un gangster et criminel ait eu un visa pour les Etats-Unis ? Et pourquoi un gars de 70 ans est arrivé au sommet de la pile de dossiers des gens attendant une transplantation ?
Donc je me suis dit : Bon, peut-être travaille-t-il pour la CIA ou quelque chose comme ça. Et j’allais me mettre à écrire un papier pour Forbes à ce sujet. Et avant ça, j’ai appelé un informateur, un gangster haut placé, et lui ai parlé de ça.
Et il a dit : Eh ! Si vous écrivez ça, vous allez être transformé en appât pour poisson.
Quoi ?!!! Je ne réagis pas aux menaces, que j’ai dit, et vous ne m’avez jamais menacé.
J’ai dit : Je suis un journaliste connu. Si vous me tuez ça fera du grabuge.
Nous n’allons pas vous tuer, nous vous ferons disparaître. Dites au revoir à votre amie. Après, personne n’entendra plus parler de vous.
Et ensuite, il a nommé deux journalistes qui avaient disparu.
KC : Oh ! Mince !
BF : Et je me suis rappelé. Il y avait un gars, par exemple, qui avait écrit comment le Goto gang vendait…La vieille secte religieuse Shinto importait des amphétamines en provenance de Corée du Nord et les revendait au gang Goto. Et il a disparu après avoir écrit quelques articles sur ça. Et de la même manière…
KC : A-t-il jamais été retrouvé ?
BF : Non. Oh non. Beaucoup ont disparu. Et de nombreux journalistes japonais m’ont dit : La seule raison pour laquelle vous êtes encore en vie, c’est que vous êtes blanc. Si nous essayions d’écrire la même sorte de chose, nous serions morts.
Ainsi, j’ai su qu’il y avait des gens dangereux. Au fait, ce gangster, quand je lui ai parlé de la transplantation de foie, il a finalement dit : Ecoutez, je ne vais plus pouvoir vous parler à nouveau si vous écrivez cette histoire. Et j’ai pensé : D’accord ! Ce gars est un informateur haut placé et il m’a donné beaucoup d’informations valables et je ne veux pas le perdre à cause d’un seul article. Alors j’ai décidé de ne pas l’écrire, mais cela a été une… sorte d’atmosphère négative.
Puis j’ai pris un avion pour Sakhalin.
KC : Désolé, c’est quoi ça ?
BF : Sakhalin, En Russie. A l’extrémité est de la Russie, où ils ont tout le pétrole et le gaz maintenant…pour écrire un article. Et le représentant de ce gang m’attendait et me fit faire un tour. Et je fus emmené dans un casino où 400 tchéchènes étaient dehors. C’était comme dans les films. Ils avaient tous des armes, vous savez, et ils étaient embauchés par le gang japonais comme garde du corps dans leurs casinos.
KC : Mince. Des tchéchènes !
BF : Oui, des tchéchènes ! Travaillant pour des gangsters japonais. Il y a des tas de choses qui se passent et que vous ne voyez pas dans la réalité quotidienne.
KC : En fait, nous revenons juste de Moscou. C’est un endroit passionnant.
BF : Bon, en Asie, vous verrez qu’il n’y a pas de limite précise entre les gangsters et le gouvernement. C’est une ligne continue. Donc vous pouvez voir ces gangsters en tant que…
KC : Bon, les gens diraient que c’est aussi vrai, vous savez, (Kerry rit) aux Etats-Unis et en Russie, et…
BF : Surement ! Aux Etats-Unis…Je veux dire, de nombreux secteurs de la CIA sont en fait comme le crime organisé par rapport à ce qu’ils font. Dans l’ensemble ils sont des gens honnêtes qui défendent leur pays, mais il y a des groupes à l’intérieur, vous savez, et comme nous le savons tous : ils font du trafic avec la drogue et font toutes sortes de choses criminelles.
KC : Bien sûr.
BF : Hum…Donc je suis assis dans ce « club » et ce gars est assis à côté de moi. Il n’était pas comme celui que je connaissais à Tokyo : Il était comme un homme d’affaires de haut niveau. Ce gars est un petit voyou, dangereux. Vous savez, pas un gars recommandable. Et il était très, très tendu. J’ai dit : Ecoutez, je veux rentrer chez moi. Il a dit : Non, non, vous ne pouvez pas. Vous allez être tué ou quelque chose comme ça, okay ? Et j’ai réalisé que j’avais été berné ! J’avais été piégé pour me faire avoir !
KC : Oh, Miséricorde !
BF : Alors je pense très vite. Je montre du doigt ces deux gars du monde du pétrole et je dis : Vous allez avoir du fil à retordre. Voyez ces gars ? Ils sont de la CIA et ce sont mes gardes du corps. En plus, j’ai un dossier qui sera publié si quelque chose m’arrive, tous les noms, et vous irez tous en prison. C’était du bluff total, d’accord ! Je n’avais pas de dossier, et ces gars étaient juste des hommes d’affaires du pétrole, mais, vous savez, qu’est-ce que je pouvais faire ?
Et le gars s’est levé (Ben claque des doigts et fait un bruit qui indique une grande vitesse)…comme une fusée, avec le téléphone (Ben fait le geste de mettre un téléphone à son oreille).
Et je saisis mon téléphone et j’appelle le chef du gang et je dis : Je ne suis pas ici pour écrire à propos de vos affaires avec les Russes et tout ça. Je suis ici pour écrire un article sur l’industrie du pétrole. Je ne vais pas vous causer d’ennuis. Alors le gars revient. Il est calmé. Et il dit : Okay. Bonne nuit. Et c’est tout. (Kerry rit)
Bill : Cela semble sortir d’un film.
BF : Ouais. Mais ils ont tiré. Les tchéchènes ont réellement tiré sur mon collègue cependant, n’est-ce pas ? C’était après que cette histoire me soit arrivée, mais…
Donc, après tout cela, j’ai fait un dossier et je l’ai toujours, sur disque dur et DVDs, avec les voix enregistrées et les vidéos. Par exemple, un premier ministre japonais connu a assassiné trois femmes et j’ai la preuve pour l’une d’elles. Beaucoup de choses comme ça.
Mais mon boulot n’est pas de démasquer les gens. D’accord ? Ce n’est pas de là que je viens. C’était juste une assurance que je devais prendre.
Je n’ai plus besoin de cette assurance parce que maintenant j’ai la société secrète qui est derrière moi, mais… Puis, mon idée… Je n’essaie pas juste de démasquer les gens. Ce n’est plus le niveau où j’opère. J’essaie de sauver la planète.
KC : D’accord.
BF : Donc ces choses ne verront jamais le jour, probablement jamais, tant que, vous savez, tant qu’ils ne me tuent pas, en fait. S’ils le font, il y aura des terribles répercussions de toutes sortes. Mais je le dis encore : Je suis en train d’essayer d’organiser une situation où tout le monde est gagnant. D’accord ?
Alors, maintenant nous revenons en arrière, juste quand je suis arrivé au Japon. Voulez-vous que je vous parle de ça ?
KC : Ben oui. Mais je voudrais d’abord avoir juste un aperçu de ce que vous avez en quelque sorte découvert dans votre expérience en Amazonie. Qu’est que le fait d’avoir été là symbolise pour vous ?
BF : Ma manière de penser…par exemple, un poisson ne connaît pas l’eau tant qu’il n’en sort pas en sautant (Ben fait le geste du poisson qui saute). Donc, pour comprendre la civilisation je devais la quitter. Ainsi, j’ai essayé différentes choses. En Amazonie ils survivent avec du poisson et des bananes : bananes rôties et soupe de poisson ; ou soupe de bananes et poisson rôti ; ou poisson rôti et bananes rôties. Vous saisissez le truc. Je m’en suis lassé. Et j’ai dit : Bon, pourquoi pas de la viande ? Alors d’accord, nous allons aller chasser. Nous passons toute la journée dans la jungle, et nous ne prenons rien, n’attrapons rien. Nous revenons, et nous avons faim : il n’y a rien à manger.
Alors nous perdons, dans la civilisation, ce contact entre notre travail et notre manger, et notre survie. En quelque sorte…il y a tellement de couches en fait entre avoir la nourriture de la terre et la mettre dans nos bouches, que nous ne le réalisons pas quelquefois. Alors, c’est quelque chose que j’ai appris là-bas.
Et l’autre chose, c’est que ces gens sont beaucoup plus simples dans leur communication. Il sont très directs. Ils disent exactement ce qu’ils pensent. Alors, vous rentrez dans une pièce et la première chose à laquelle ils pensent est : Eh ! Vous êtes gros, et ils le disent. Alors que, dans la civilisation, c’est plus complexe. Ils disent : Oh ! Vous semblez en bonne santé ; ou quelque chose comme ça. Ils essaient de ne pas, vous savez…
KC : Le masque n’est pas aussi épais.
BF : Oui. Et l’autre chose est : ces gens étaient des cannibales avant, donc les vieux avaient l’habitude de manger de la viande humaine, quand ils étaient jeunes. Et ils m’ont expliqué que pendant la saison des pluies, ils ne pouvaient pas prendre assez de poissons, donc la seule manière d’avoir des protéines étaient de manger leurs voisins. Maintenant ils survivent avec du poisson en conserve pendant la saison des pluies. (Kerry rit)
KC : D’accord. Mais êtes-vous allé là par vos propres moyens ? J’ai juste envie de savoir.
BF : Oui.
KC : Complètement seul ?
BF : J’ai fait du stop et je suis monté dans un bateau, et je suis juste arrivé au village, en quelque sorte.
KC : Incroyable ! D’accord, Bon, vous devez avoir une personnalité incroyablement forte…
BF : Eh bien, j’avais lu, vous savez, les enseignements de Don Juan, d’accord ? Et je cherchais un sorcier, pour une initiation.
KC : Je vois.
BF : En fait, j’ai trouvé un sorcier et j’ai été initié en Amazonie, alors…
KC : Donc vous avez été entrainé à la magie.
BF : Oui. Je peux vous purger des esprits de rivière et tout ça si vous en avez besoin. Je connais quelques trucs, des herbes et des plantes et…
KC : Bien.
BF : J’ai pratiqué beaucoup de ce qu’on appelle Ayahuasca.
KC : Oh, c’est une drogue qui vous fait voyager, n’est-ce pas ?
BF : Oui. A cette époque, il n’y avait rien d’écrit sur elle en anglais, d’accord ? Comme je l’ai dit, j’ai du aller jusqu’aux confins de la Rivière Ucayali et plus loin pour trouver les indiens Shipibo pour la trouver. Donc vous pouvez imaginer ma surprise quand je vois qu’on la vend dans la rue ici comme drogue autorisée, des années après (rires), ce qui ne devrait pas être comme ça.
KC : Vous voulez dire ici à Tokyo ?
BF : Oui !
KC : D’accord. C’est intéressant.
BF : En fait, il n’y a pas de loi qui spécifie qu’elle est illégale. Mais peu importe.
KC : Alors, nous sommes en avance rapide : vous êtes à Tokyo, vous êtes allés à l’université. Avez-vous ensuite cherché du travail chez Forbes.
BF : Non, mon premier boulot…eh bien, je voulais écrire une « Théorie du Tout. » Mais, vous savez, vous ne pouvez pas payer vos factures de cette façon, donc le premier boulot que j’ai obtenu était avec une boîte appelée Knight-Ritter, qui faisait partie de la chaîne de journaux Knight-Ritter.
KC : Bien.
BF : Mais j’étais dans la section financière. Donc j’allais rencontrer les ministres des finances et gouverneurs de la Banque du Japon, et autres. Je couvrais tout ce qui concerne le marché financier. Alors mes histoires parlaient de la circulation du dollar, ou du yen, ou des produits, aller et retour. C’était vraiment étonnant de voir ça. Ce que j’ai appris là en tant que journaliste spécialisé dans les marchés financiers est que, vraiment, la finance est de la psychologie des masses. C’est de la psychologie moderne. Et c’était une leçon intéressante que vous n’apprenez pas dans les écoles.
KC : Alors, vous avez appris le poids des mots écrits à cette époque, n’est-ce pas ?
BF : Eh bien, c’est l’information et comment ils ont tous une histoire qu’ils suivent. Et ils recherchent les petites fluctuations. Par exemple, le gouverneur de la banque du Japon dit : Bien, nous devrions serrez un peu les taux d’intérêts. Et (Ben fait du bruit comme une explosion) tout bouge. D’accord ?
KC : Mm hm.
BF : Ou même pour le marché des produits. Des rumeurs que la Chine va acheter du pétrole, ou quelque chose comme ça, va faire tout bouger.
KC : Mais dites-moi quelque chose sur votre formation. Parce que nous avons écouté cette interview à la radio canadienne et vous y montriez une incroyable connaissance de l’économie du monde, vraiment, et de ce qui la fait marcher. Et je me demande, où avez-vous appris tout ce que vous appris sur ce sujet ?
BF : Eh bien, bien sûr, j’ai étudié, vous savez, à l’université, en l’économie et tout ça. Mais en fait, pendant plus de vingt ans j’ai suivi l’économie, j’ai écrit à son sujet. Je veux dire, tout le monde vient à Tokyo… présidents et premiers ministres, ministres des finances. Vous avez les gens du G7 et tout ça…
KC : Le G7 est ici juste maintenant, c’est ça que vous voulez dire ?
BF : Oui. Donc j’ai suivi tout ça pendant plus de vingt ans aux plus hauts niveaux. Et j’ai interviewé des gangsters, des premiers ministres, des ministres des finances, des présidents de grosses compagnies, présidents de petites compagnies, vous savez, plus que 20 ans, presque 30, à interroger toutes sortes de gens.
KC : Alors c’est une éducation en soi, je devine, interviewer.
BF : Oui, et juste être journaliste. Vous sentez que votre boulot est de filtrer. Vous pompez beaucoup d’informations et vous chercher les morceaux qui sont faciles à comprendre et transmettez l’essence, et vous donnez ça au public. Alors c’est ça le boulot, vous savez. Vous êtes un filtre à information.
Bill, hors caméra : Mais il y a d’autres journalistes financiers sur le marché qui suivent juste la droite ligne. Et ce n’est pas du tout ce que vous avez fait. Vous êtes un vrai non conformiste dans ce domaine.
BF : Bon, vous voyez, c’est de la propagande au plus haut degré. Ils se font laver le cerveau. Ils ne comprennent pas du tout ce que tout ça veut dire en essence. Et c’est là le truc. Ils essaient de dévier les gens vers des mathématiques ésotériques, et essaient de les couvrir de nombreux mots complexes. Donc, vous savez, ils en sont arrivés à ces « dérivatifs » qui sont si complexes que la plupart des gens ne comprennent plus ce qu’ils veulent dire. Je me rappelle, même il y a 15 ans ou plus, avoir entendu parler de « Formations en Haie Delta » (avec ces deux mains, Ben dessine une pyramide de haut en bas). Et ils rentrent à fond là dedans et cela les aveuglent.
C’est presque comme si c’était une confusion délibérée parce qu’à la base c’est vraiment très simple. L’économie c’est quand les gens travaillent pour gagner leur vie. Et la finance est le processus de décision de ce que les gens vont faire après. Et ils essayent de ne pas nous laisser comprendre cela, surtout la partie à propos des finances. Et c’est la clé des problèmes du monde d’aujourd’hui.
KC : Alors comment, en tant que journaliste pour Forbes… Etait-ce progressif la manière dont…Je peux imaginer que si vous avez la connaissance que vous avez, et vous avez cette approche… En tant que journaliste, avez-vous été censuré par Forbes. Vous a-t-on dit : « Non, n’écrivez pas ceci, n’écrivez pas cela » ?
BF : D’accord. Peut-être que je devrais vous donner… Je vais vous dire comment j’ai découvert les choses dans l’ordre chronologique. Cela va être plus facile.
La première chose que j’ai remarqué au Japon, c’est que rien n’était comme il semblait être. Quand j’ai vu des gens faire la queue devant un petit stand… Et j’ai dit : Que faites-vous ? Nous changeons nos prix de l’argent (dans le Pachinko, qui est une sorte de machine à sous). Et vous découvrez qu’ils ont une énorme industrie du jeu, avec des néons géants partout, et que c’est en fait illégal. Et pourtant ça marche, ouvertement et avec des règles. Par exemple, même si vous essayez de jouer beaucoup, ça va être difficile de perdre plus de 1000 $ par jour dans ces endroits.
Donc vous avez tout un système en dehors de la légalité et qui met en relation les policiers, les gangsters et les hommes d’affaires, et tout ça hors du soi-disant « appareil légal. » Alors c’est quelque chose qui m’a fait réaliser que les choses étaient différentes dans ce pays. Ce n’était pas juste une version asiatique du Canada, mais en surface ça l’est. Ils ont un parlement et un sénat; ils ont un système de justice et tout ça. Donc structurellement c’est la même chose. Mais en substance c’est totalement différent.
Ce que j’ai appris, c’est que le soi-disant « système démocratique légal » était une façade pour une REELLE structure de pouvoir très différente.
KC : D’accord.
BF : C’est quelque chose que, vous savez, j’ai appris par petits bouts. D’abord le Pachinko. Puis, un ami a été battu par un gangster devant le poste de police. Nous avons été à la police, et le policier a dit : Vous ne devriez pas chercher la bagarre avec les gangsters. C’est tout. Donc à nouveau je me dis : C’est dingue. Mais, encore, je pensais que c’était juste relié au jeu et à la prostitution, ce qui est une zone floue partout, en fait.
Alors ensuite, je n’y pensais plus jusqu’à ce que…en tant que journaliste financier avec le service téléscripteur, il est très important d’être rapide. Si vous battez vos concurrents de 30 secondes, c’est considéré comme un grand scoop. Donc vous devez découvrir d’où vient le pouvoir. Et en parlant, par exemple, avec les bureaucrates du ministère de l’Agriculture, ils m’ont dit : Eh bien, si vous voulez savoir ce qui se passe, allez parler à Mr. Kato Koichi.
Il était le trésorier du LDP [parti alors au pouvoir]. Et il était alors l’homme qui prenait les décisions. Donc je devais le voir. Et une fois j’ai été envoyé pour couvrir une de ses conférences. Il est donc venu et a fait son speech. Je l’ai trouvé très impressionnant. Et puis il a reçu une très grosse enveloppe d’argent. J’ai dit : Oh…la politique ! Ah, vous savez ? (rires)
Et puis, j’ai pensé que le ministre des finances était la vraie source du pouvoir au Japon --c’est ce que les gens croient— (que) c’est la plus puissante bureaucratie. Mais quand j’ai commencé à parler avec les gens au ministère des finances, ils m’ont dit finalement : Si vous voulez savoir ce qui se manigance, vous devez aller chez Nomura Sécurité. C’était dans les années 80. C’est différent maintenant. Mais dans les années 80, pendant le boum économique, Nomura Sécurité avait une liste de « VIP » de 5 000 personnes. Et ils avaient ces deux patrons, le gros Tabuchi et le petit Tabuchi, pas de la même famille, mais il fût prouvé plus tard qu’ils étaient de mèche avec un gros gang du crime.
Mais ils prenaient tous les journalistes, politiciens, vous savez, tous les gens qui remuent les choses en haut et font trembler, et ils vous prêtaient deux millions de dollars, et ils disaient : Achetez ce titre en bourse. Et ensuite, ils contactaient tous les vendeurs, commerçants et industriels et tous leurs contacts journalistiques, et disaient : ce sont les valeurs boursières que vous devez acheter maintenant. Et toutes les ménagères et petits commerçants, et les docteurs achetaient ces titres. Les prix montaient et les VIPs vendaient. Voilà comment ils contrôlaient. De la politique !
KC : Vous avez dit que c’était différent maintenant. Alors comment est-ce différent ?
BF : Eh bien, ce sont des joueurs différents, différentes manières de s’occuper de l’argent. Et en fait, c’est le cœur du problème auquel nous avons affaire. Mais nous allons y aller point par point, parce que c’est plus facile de voir l’ensemble ensuite.
KC : Oui.
BF : Donc je suis devenu tout-à-fait cynique sur le Japon, mais ce qui a scellé le tout pour moi fût le scandale des prêts immobiliers Jusen. C’était une bande de compagnies qui prêtaient seulement pour de l’immobilier. Et, après le boum économique Japonais, c’était la première fois qu’ils allaient utiliser l’argent des contribuables.
En fait, en 1992 le gouvernement japonais savait déjà qu’il y avait 200 000 milliards de yen de créances irrécouvrables. Mais les journaux disaient qu’il y en avait seulement 2 000 ou 3 000 ? Ce fût après plus de 10 ans qu’ils ont finalement admis le vrai nombre. Et c’est ce qui arrive aux USA maintenant. Seulement, ils ne mettront pas 10 ans parce qu’ils n’ont pas emprunté à d’autres américains, mais au reste du monde. Donc vous allez voir des changements énormes dans le futur proche. Mais nous allons y venir.
KC : D’accord.
Bill, hors caméra : Il y a une question que je voudrais aborder à ce sujet, parce que je me rappelle que vous avez dit à Rense [journaliste de la radio d’état canadienne] que vous appréciiez, selon votre opinion, la dette des USA à 120 000 milliards de dollars. Je suis allé chercher pour vérifier et j’ai pensé, je me demande d’où vient ce chiffre. Donc j’aimerais vous le demander.
BF : Je peux vous le dire maintenant. Les 66 000 milliards viennent d’un papier du professeur Killborn qui a été publié par le conseil d’administration de Saint Louis de la Banque de la Reserve Fédérale en 2005. Et c’est la somme qu’ils doivent aux citoyens américains, vous savez, ce qu’ils ont promis de payer comme aide médicale Medicaid et la Sécurité Sociale et les choses comme ça. C’est dans le papier. Vous pouvez le trouver. Maintenant, les autres 53 000 milliards est le montant des dollars en circulation en dehors des Etats-Unis ; Donc si vous ajoutez les deux ensemble vous obtenez 120 000 milliards.
Bill : 120 000, c’est beaucoup.
BF : Oui ! Et pas seulement ça, avec un PNB de 13 000 de dollars ! Vous savez, c’est là que toute l’arnaque se démêle. Mais nous y viendrons.
KC : D’accord. Donc vous en étiez à l’immobilier…
BF : Effectivement. Alors, voilà le fait marquant. Je travaillais pour le Nihon-Keizai Shimbun à ce moment là. C’est comme le journal de Wall Street. C’est en Japonais, mais c’est leur journal de finances et d’affaires numéro 1, et de loin. Ils parlaient de verser des dizaines de milliards de dollars venant des contribuables pour renflouer ces compagnies. Et il y avait des discussions fumeuses au sujet de… ah… la « responsabilité des emprunteurs. » Responsabilité des emprunteurs… Qu’est-ce qui se manigance là ? Et je me suis tourné vers eux et leur ai dit : Eh bien, qui sont les emprunteurs ?
Il s’est avéré que—mes sources étaient des gens de la Banque du Japon et des agences diverses comme les agences de cote de crédit—plus de la moitié des prêts avaient été faits à des gangsters de la Yakusa. Alors pour moi c’était une chose étonnante. Ici nous avons le gouvernement qui utilise des dizaines de milliards de dollars d’argent des contribuables pour renflouer des compagnies qui ont prêté de l’argent à des gangsters—et ils furent cautionné par des anciens officiels du ministère des finances. Donc vous voyez maintenant le lien entre les officiels du ministère des finances, les politiciens et les gangsters. Et ils utilisent l’argent des contribuables pour le donner aux gangsters, n’est-ce pas ?
Alors j’ai écrit ça dans le journal Nikkei en anglais et il y a eu une réaction énorme. Plus de 400 journalistes étrangers et magazines ont écrit des histoires similaires—La moitié des prêts immobiliers étaient faits à des gangsters, n’est-ce-pas ? Et ensuite Newsweek a écrit un article similaire au mien. Et puis le Nikkei, mon propre journal, a dit : « D’après Newsweek, la moitié des prêts des compagnies Jusen sont au Yakusa. » Et j’ai été voir le rédacteur. J’ai dit : Eh ! J’ai écrit cette histoire en premier. Pourquoi dîtes-vous « D’après Newsweek » ?
Ils m’ont appelé et ils m’ont donné le Prix du meilleur rédacteur et 50 000 dollars (rires) et puis ils m’ont dit : « Monsieur Fulford, vous savez, vous ne devriez pas écrire des trucs comme ça. C’est pas fini, et ça pourrait être dangereux. »
Après ça ils ont commencé à me surveiller. Ils ne me laissaient pas écrire quoi que ce soit, sauf les choses que le gouvernement annonçait.
KC : Oh ! C’était après que vous ayez quitté Forbes ? Vous écriviez pour le…
BF : Avant que je travaille pour Forbes.
KC : Oh ! Avant que vous travailliez pour Forbes. D’accord.
BF : D’accord ? Donc j’ai commencé à réaliser que la presse japonaise n’était pas libre du tout.
KC : Juste.
BF : Et il s’est avéré qu’il y avait un rédacteur au Nikkei, Mr. Otsuka, qui avait gagné une tripotée de prix pour avoir écrit au sujet du scandale Itoman… et puis il fut relégué dans une section minable et interdit de reportages. Et il devint suspicieux. Il commença à suivre le président.
Il s’est avéré qu’ils ont prêté une centaine de millions de dollars à des gangsters, de l’argent qui ne devait jamais être remboursé. Et le scandale Itoman en a été un autre où, en fait, l’une des plus grandes banques du Japon, la Sumitomo, avait été reprise par un syndicat du crime. C’est à ça que l’histoire se réduit. C’est une chose compliquée, mais…
De toutes façons, je commençais à réaliser que les journaux, les politiciens, les bureaucrates et les gangsters étaient de mèche au sein d’une sorte de structure de pouvoir qui était complètement différente de ce que les gens voyaient à la télévision et lisaient dans leurs journaux. Et j’ai été complètement dégoûté quand ils ont commencé à censurer mes histoires.
Donc j’ai quitté le Nikkei. J’ai travaillé comme indépendant pendant quelque temps pour le South China Morning Post et dans beaucoup d’autres endroits avant de travailler pour Forbes. Et au début les gens de Forbes étaient contents de me laisser écrire des articles à propos des gangsters. J’en ai écrit un sur les Travaux Publiques qui a déclenché une lettre de protestation de la part de l’ambassade du Japon à Washington. J’ai pensé : Holà, j’ai frappé un endroit sensible, n’est-ce pas ?
Et ensuite une autre histoire que j’ai couverte… Quand ils ont commencé finalement à assainir les créances irrécouvrables avec les banques, j’ai découvert que toutes sortes de gens mouraient. Et cela se faisait à travers ou le suicide ou la disparition, l’un ou l’autre. Mais ce n’était pas un cas typique de ce qu’on appelle suicide hara-kiri, où vous avez fait quelque chose de mal et vous vous tuez pour vous excuser. C’était des gens qui s’apprêtaient à témoigner, des gens qui s’apprêtaient à…oui…en accuser d’autres.
Par exemple, il y eut un scandale financier, et le président de la banque Dai-Ichi Kango, qui appartient maintenant au groupe Mizuho, devait témoigner. Le jour d’avant sa comparution à témoigner, à 23 H, sa femme a quitté la maison et une dizaine d’hommes habillés en noir rentrèrent. Les lumières se sont éteintes, puis ils sont partis. Aux alentours de 1 H du matin, sa femme est rentrée et il était mort. Et ils ont dit qu’il s’agissait d’un suicide. En fait c’est venu de la version anglaise du journal Yomiuri. C’est n’est pas paru dans la version japonaise. D’accord ?
A ce moment là, j’avais mis en place un réseau d’informateurs avec les gangsters parce que j’avais réalisé que pour comprendre ce qui se passe dans la finance, vous devez parler aux gangsters. Autrement, vous ne pouvez pas savoir ce qui se passe.
KC : D’accord.
BF : Et ainsi…il y avait une banque appelée Crédit Nippon qui a été avalée par la banque Aozora. Je pense que c’est maintenant un des Fonds de Recouvrement Américain qui la possède. Peut-être Carlyle ? Je ne me rappelle pas. Je devrais chercher. Mais peu importe, le directeur de la Banque du Japon, Mr. Honma, devint son président. Deux semaines après il fut trouvé pendu, et ils ont dit que c’était un suicide. Je le connaissais de l’époque où je couvrais la Banque du Japon. Il n’est pas possible qu’il ait pu commettre un suicide.
Donc j’ai demandé à mon copain gangster. Il a dit : Bon, je vais voir avec les gars d’Osaka. Il m’appelle et je le rencontre. Il dit : Eh bien, voilà ce qui est arrivé. Ils ont pointé un révolver sur lui, lui ont dit d’écrire son testament, et ils lui ont injecté un sérum pour dormir, puis ils l’ont pendu.
Et bien sûr, je ne peux pas écrire une histoire basé sur le témoignage anonyme d’un gangster. Et je savais qu’il en était un car une agence de détectives me confirma qu’il était vraiment ce qu’il disait être, le patron de l’un des plus grands gangs.
Alors j’ai téléphoné à l’hôtel où ils avaient trouvé son corps. Ils ont dit : Eh bien, vous savez, dans la pièce où ils ont trouvé son corps, il n’y avait pas d’endroit où il pouvait se pendre lui même. D’accord ?
Donc j’ai téléphoné à la police et j’ai dit : Eh bien, vous avez dit que vous aviez trouvé le corps à la fenêtre, mais il n’y a pas d’endroit où il aurait pu se pendre à la fenêtre.
Alors la police a changé sa version : Eh bien, nous l’avons trouvé dans la salle de bain.
Et il y avait une vedette de la télévision japonaise dans la chambre d’à côté, Kumiko Mori. Au Japon, elle fait la voix de Pikachu dans le feuilleton, lequel déjà? Pokémon ?
KC : Oh oui, Pokémon.
BF : Peu importe. Elle est très connue au Japon, et elle a écrit dans son livre qu’il y avait des cris et des pleurs dans la chambre d’à côté et qu’elle ne pouvait pas dormir. Il n’est pas possible que ce soit un suicide. Et j’ai eu confirmation de ça par son manager.
Et apparemment, il a été tué à cause d’une flopée de prêts à des coopératives de crédit de Corée du Nord. Il allait faire revenir ces créances. Et s’il le faisait, il aurait dévoilé un lien souterrain avec le parti au pouvoir en Corée du Nord. Les nord-coréens ont envoyé de l’argent des machines à sous au Japon, important des amphétamines, faisant toutes sortes de choses, et pour que la police ferme les yeux, ils ont donné des pots-de-vin énormes au parti au pouvoir pendant des années. Ainsi…
KC : Avez-vous écrit à ce sujet ?
BF : Je l’ai écrit dans Forbes, oui.
KC : Oui ?
BF : Oui, c’est dedans. Oh ! Vous savez, les éditeurs ont été tellement des poules mouillées qu’ils ont enlevé beaucoup de choses de cet article, mais c’est encore dedans. Vous pouvez encore le trouver. Donc j’ai commencé à creuser plus profond. Mais soudainement, Forbes a commencé à mettre la pression sur moi.
J’avais une histoire à propos de Général Electric, qui faisait ici une drôle de comptabilité, impliquant des milliards de dollars, et, vous savez, ils l’ont supprimée sans explication. Et puis Citigroup a été éjecté du Japon pour, vous savez, blanchiment d’argent pour les gangsters. Ils furent éjectés. Et cette histoire n’a pas été publiée bien sûr.
Et finalement, ce qui pour moi fut le comble fut une compagnie de programme anti-virus qui a payé un gars pour fabriquer un virus. Un virus d’ordinateurs, oui ! Et j’ai parlé au gars qui a fait ce virus, vous savez. C’est un gars qui vit dans un ghetto philippin mais il a acheté une nouvelle voiture pour 20000 dollars, vous savez. Il m’a dit : Eh bien, ce gars, le président de la compagnie est un ami de Mr. Forbes et il a passé un tas d’annonces commerciales. Et donc, nous n’avons pas publié l’article.
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FR - Benjamin Fulford : L'utimatum (02-2008) VOSTFR
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- Benjamin Fulford & Divers Auteurs