Pour ceux qui sont familiers des multiples sujets qui taraudent les esprits torturés des « enquêteurs » conspirationnistes, le Projet « MK Monarch » (MK pour Mind Kontrol, parait-il) est sans doute une sorte de pierre philosophale, de holly graal capable de changer le plomb en or et d’ouvrir les portes des plus sombres mystères de cette foutue planète. En effet, tout homme ou femme qui trouverait les preuves indiscutables de l’existence officielle de ce projet, de ces tenants et aboutissants serait certainement l’individu le mieux informé et le plus puissant de cette bonne vieille terre et peut-être aussi la cible plus convoitée de tous les assassins sous influence.
« L’histoire est un mensonge que personne ne conteste«
Napoléon Bonaparte
Délire paranoïaque ?
Pour les novices matière de « conspirationnisme » qui constituent peut-être 99,99% des lecteurs, Monarch est ce que l’on appelle une horrible étrangeté qui n’est pas supposée exister, une série d’occultes expériences de manipulation du comportement menées par une ou plusieurs des nombreuses agences de renseignements, laboratoires militaires ou section Delta qui forment la nébuleuse sécuritaire américaine. Pour parler en termes encore plus précis, Monarch désignerait l’ensemble des techniques de conditionnements psychologiques – de l’usage de drogue en passant par la torture, les électrochocs, le viol ou les armes psychotroniques – destinés à créer de toutes pièces à partir d’un individu lambda, de préférence un enfant, un futur petit soldat qui répondra à tous les ordres, même les plus pervers. Les gens qui auraient « inventé » Monarch auraient réussi à contourner l’obstacle de la volonté, de la conscience d’un individu pour envahir puis prendre possession de ce qu’une âme a de plus intime : son inconscient !
Délire paranoïaque et conspirationniste que ces élucubrations me direz-vous ! Peut-être pas. Certainement pas à en croire des gens comme le journaliste John Rappoport ou encore John De Camp, ancien sénateur du Nebraska, avocat spécialisé dans les affaires de pédophilies et de culte satanique. Un personnage certes controversé mais assez crédible et qui a rassemblé plus que tous les autres auteurs (comme les improbables Mark Philips, David Icke etc..) un faisceau de présomptions qui les ont amenés à penser que MK Monarch est fondé sur une réalité tangible.
Tortures nazies
A ma connaissance, il n’existe aucun document officiel « déclassifié » de quelque agence de renseignement que ce soit évoquant nommément l’existence d’un projet MK Monarch qui serait – comme l’affirment bon nombre d’auteurs – un sous projet du fameux projet de la CIA MK Ultra (pour lequel les documents déclassifiés de la CIA abondent). Mais ce n’est pas pour autant que Monarch n’existe pas sous une forme ou une autre.
Pour rafraîchir les mémoires, MK Ultra recouvre tous les agissements de la CIA qui avaient pour but de manipuler les consciences, faire ce que l’on appelle du « Mind Kontrol ». En pleine guerre froide, surtout au cours de la guerre de Corée, il s’agissait de parfaire des techniques d’interrogatoires des suspects et de découvrir un sérum de vérité. Se fondant sur les premiers travaux de médecins nazis (d’où le K de Kontrol) dans les camps de concentration (notamment celui de Dachau où l’on expérimenta des séances d’électrochocs suivis d’injection de doses massives de Mescaline sur des prisonniers) qui furent évacués aux Etats-Unis sous couvert de l’opération Paperclip, les psychiatres de la CIA n’avaient qu’une envie, découvrir les procédures et les produits psychotropes qui ouvriraient l’âme des sujets jugés subversifs comme de vulgaires boites de conserve. Ainsi, le Dr Ewen Cameron, financé et patronné par la CIA alla jusqu’à rendre raide dingue de pauvres civils, de pauvres ménagères venues soigner leur dépression dans un institut de santé mental celui de Mont Royal, près de la ville de Montréal. Les malheureux « clients » dépressifs de ce « brave » et zélé Dr Cameron se voyaient réveillés de grand matin par des injections intraveineuses de Thorazine, de Phénergan, de Séconal et autres barbituriques hypnotiques hyperpuissants. Puis les patients étaient menés de gré ou de force trois fois par jour à des séances d’électrochocs de plus de 150 volts. Ce traitement baptisé par un curieux euphémisme « cure de sommeil » durait de 15 à 65 jours. Ensuite, le ou la patiente se voyait alors traiter pendant une période aussi longue à la Methédrine (amphétamine) et au LSD injectés également en doses massives. Et peu importaient alors les atroces souffrances de ces pauvres sujets qui se voyaient plongés des semaines durant dans d’odieuses transes hallucinatoires et psychotiques induites artificiellement. Enfin, les « malades » étaient conduits dans des « chambres à dormir », sorte de caisson d’isolation sensoriel dans lesquels ils étaient enfermés et où on leur diffusait 24 sur 24 un même message préenregistré pendant deux semaines. De quoi vraiment y laisser sa santé mentale ! Cameron, en torturant sans vergogne ses sujets, contre leur gré, voulait arriver en fait à déprogrammer ces derniers, effacer leur mémoire affective et créer un « blank state », sorte de mémoire vide pour procéder ensuite à une reprogrammation.
Ceci démontre au mieux les folies de l’école de psychiatrie comportementale (behavouriste) sur laquelle la psychiatrie et la sociologie modernes se sont construites. C’est sur ce même genre d’idée que des gens comme Zbigniew Brzezinski ont mis au point des concepts plus généraux de « tabula rasa » (faire table rase), de déprogrammation des valeurs de la société en général par l’usage du chaos et de la souffrance. Et une fois que la société arrivée à une sorte d’état comateux, une forme d’anarchie peuplée de peurs et de violences, il n’y a plus qu’à réinsuffler dans le corps social – à savoir Mr. tout le monde – de nouvelles valeurs, plus fonctionnelles… A brave New World, le Nouvel Ordre Mondial en pleine action si vous voyez ce que je veux dire!
Déprogrammation par le trauma
Certes, les actes de Cameron furent dénoncés et la CIA abandonna officiellement l’idée d’utiliser le LSD pour laver les cerveaux. Il y eut même des procès en dommages et intérêts gagnés par certains plaignants. Mais en fait, cette technique de déprogrammation de l’esprit par l’usage de tortures, de souffrances et trauma le plus souvent infligés par des sévices sexuels n’aurait nullement cessé. Mieux encore, la technique se serait affinée, codifiée, standardisée et répandue à travers le monde dans toutes les sphères du pouvoir. Elle aurait servi de base à une autre opération que certains témoins, victimes présumées de ces agissements horribles appellent l’opération MK Monarch. On raconte que le terme Monarch désigne symboliquement ce fameux papillon de taille exceptionnel qui passe de l’état de larve à un état plus achevé. Comme ce serait le cas des victimes de cette opération! Autre hypothèse : butterfly, papillon, est souvent utilisé en prostitution pour désigner l’acte de « butiner » de fleurs en fleurs, de changer sans cesse de partenaires. Bref, pour revenir à nos témoins victimes de l’opération Monarch, ceux-ci racontent à peu près tous le même genre d’histoire : ils ont été utilisés dès la plus tendre enfance dans des réseaux prostitutionnels très hard et vendus aux fantasmes les plus dingues de notables, d’hommes politiques, de nobles, de militaires, de magistrats, de vedettes du show business qui forment entre eux des sortes de réseaux, de sociétés secrètes soumis à d’étranges rituels à mi-chemin entre le satanisme, l’ésotérisme New Age et la reprogrammation béhavouriste.
Les actes sexuels comprenant des viols d’enfants, de nouveau nés, des mises à mort, des chasses à l’homme ainsi que des séances de cannibalisme auraient deux buts : d’une part « mouiller » les notables participants et puis acheter la fidélité à toute épreuve de ces puissants qui sont invités à ces étranges « fêtes » une première fois, une sorte d’initiation où ils acquièrent le goût du sang et en deviennent hyperdépendants. D’autre part, générer sur la victime un état de traumatisme qui a pour effet de susciter l’apparition de ce que l’on appelle des personnalités multiples. Chacune des personnalités a sa mémoire propre, sa fonction propre (une personnalité pour la prostitution, une autre pour l’assassinat, une troisième comme paravent officiel etc…) et ne communique pas avec l’autre (sauf sous certaines procédures) et l’on s’assure ainsi que la victime ne parlera pas puisqu’elle ne se souviendra de rien ou que de façon fantasmée, imparfaite. D’où, peut-être, le côté parfois vraiment délirant de certains témoignages, la victime étant incapable de réinterpréter les informations contenues dans « ses mémoires segmentées ». Les enfants sujets de l’opération de reconditionnement Monarch deviendraient alors des prostitués travaillant dans ces réseaux d’influence et de pouvoir mais également des agents de renseignements ou des tueurs à gage. Certains auteurs conspirationnistes comme Jim Keith ont découvert l’étrange passé psychiatrique et militaire de certains tueurs célèbres comme Oswald, Shirhan Shirhan, Jim Jones ou même Tim Mc Veigh. Et toujours selon ces victimes, les cercles de pouvoir de nos pays industrialisés (celui du pouvoir policier, judiciaire, parlementaire, militaire puis industriel économique etc…) seraient littéralement pervertis par ce genre de pratiques. Le fonctionnement de ces réseaux occultes du vrai pouvoir et l’obéissance quasi absolue de « ces gens de pouvoir » ne reposeraient que sur ces rituels et pratiques sexuelles de conditionnement psychologique. C’est aux Etats-Unis qu’on a vu les premiers témoins apparaître et évoquer ainsi les rituels et pratiques atroces contrôlés par la CIA et certains militaires et auxquels se seraient adonnés la plupart des grands hommes politiques américains, à commencer par la famille Bush ou encore des gens comme Kissinger, North, Clinton, Reagan, etc… Tout le gotha de la haute finance et haute politique américaine.
Que penser de tout cela ?
Une première chose : les thérapeutes qui ont examiné ces victimes sont formels pour affirmer que ces dernières sont bel et bien des victimes et qu’elles ont subi de profonds sévices sexuels. Rien qu’aux Etats-Unis, j’ai dénombré une centaine d’associations ayant pour but de recueillir et d’aider les victimes de ce genre d’abus rituels. Etrange, une telle foison d’associations dont la plupart sont tout ce qu’il y a de plus sérieux pour un phénomène qui n’existe pas… officiellement. Autre bizarrerie : des psychiatres se sont même donnés la peine de créer une association, une sorte de lobby ayant pour but de prouver que le syndrome de personnalité multiple n’existe pas et qu’il s’agirait en fait d’une triste maladie – le « false memory syndrom » (le syndrome des faux souvenirs) – dont les enfants se servent pour poursuivre leurs pauvres pères en inventant à leur encontre de fausses allégations de viols « qu’ils vivent comme une réalité mais qui est une construction de leur imaginaire ». Ces gens ont pignon sur rue, de puissantes ramifications dans les universités américaines et tentent de devenir des experts incontournables dans les affaires de viols d’enfants qui viennent devant les tribunaux. Que d’énergie dépensée dans une affaire qui relèverait du pur fantasme (thèse prônée par une partie des experts psychiatres qui estiment que les réseaux pédophiles et les affaires de cultes sataniques et rituels divers n’existent pas !). Saviez-vous, que le FBI avait décrété officiellement, que les affaires de viols rituels ou sataniques ayant pour cadre des réseaux structurés relevaient de la légende urbaine, du fantasme de victimes en mal de démons imaginaires…?
L’exemple belge, l’affaire Dutroux et les dossiers noirs
Comme je ne peux évoquer avec consistance que ce que j’ai vécu personnellement en tant que journaliste judiciaire, je parlerai à titre d’illustration pour mieux frapper les consciences des événements qui ont secoué la Belgique en 1996-1997.
Pourquoi la Belgique dans le cadre de l’opération Monarch ?
Il faut savoir que ce petit pays, véritable carrefour stratégique au centre de l’Europe du Nord et qui abrite les cerveaux de grandes institutions internationales – l’Union européenne, l’Otan, le Shape, Eurocontrol etc… – a semble-t-il servi de laboratoires grandeur nature à certaines opérations de la CIA. Comme l’affaire des réseaux Stay Behind où la CIA implanta après la seconde guerre mondiale des réseaux dormants et des structures paramilitaires d’action, de subversion et de renseignements anticommunistes. On attribue à ces structures la paternité effective ou accidentelle des fameuses tueries du Brabant Wallon qui déstabilisèrent le pays au début des années 80, permirent au pouvoir de museler les groupes d’extrême-gauche et surtout, aboutirent à ce que la gendarmerie deviennent un corps de police surdimensionné et extrêmement centralisé.
Dans le droit fil de ce dossier des tueurs du Brabant-Wallon, certains journalistes bien installés – une minorité malgré tout – estiment que l’affaire Dutroux et des témoins X en sont le triste prolongement.
Pourquoi ?
Parce que tant l’affaire des tueurs que l’affaire Dutroux et consort constituent de véritables séismes institutionnels, de jolies opérations de déstabilisation qui transformèrent la Belgique en un état paranoïaque, dysfonctionnant et ultra-policé. Ensuite, il y a fort parier que personne ne connaîtra jamais la vérité sur l’affaire Dutroux comme ce fut le cas dans le cadre des tueries et de tous les autres « dossiers noirs » belges (il y en a eu tellement, de Stay Behind aux CCC, des télex de l’Otan aux affaires criminelles liées à certaines pointures politiques belges!) qui ont secoué l’actualité de ce petit pays.
Les témoins « X »
Un petit mot d’abord sur ce qu’est l’affaire Dutroux pour le lecteur qui ne l’a pas suivie. L’affaire éclate en été 1996 lorsque la gendarmerie belge arrête Marc Dutroux et sauve d’un horrible sort deux fillettes terrifiées qu’il avait enlevées quelques semaines auparavant et dissimulées dans une cache habilement creusée dans la cave de sa petite maison de Sars-la-Bruissière, une petite localité du Hainaut. Deux fillettes que toute la Belgique traumatisée par plusieurs vagues de disparitions d’enfants recherchait activement. Activement selon la version officielle car on découvrira avec stupeur au fil d’enquêtes piégées, de contre-enquêtes sabotées, de commissions d’enquêtes parlementaires manipulées que la gendarmerie n’avait pas estimé que la recherche des enfants était prioritaire et ce, pour des raisons que personne n’a à ce jour réussi à éclaircir. Par la suite, les enquêteurs découvrirent que Dutroux avait enlevé au minimum 4 autres fillettes (sans compter le trafic des filles d’Europe de l’Est) dont on découvrit les restes enterrés dans l’une de ces propriétés.
A ce jour, face aux aveux fluctuants de Dutroux (qui en fait nie presque toute responsabilité) personne n’a été en mesure de savoir si Dutroux faisait partie ou non d’un réseau international de pédophilie et d’enlèvements d’enfants. Mais un faisceau de présomptions semblent démontrer que l’intéressé était peut-être l’un des fournisseurs qui alimentait en chaire fraîche un réseau constitué de personnes de pouvoir (industriels, noblesse, magistrat, hommes politiques).
Pourquoi ?
Car entre autre chose, un mois après l’arrestation de Dutroux et consort, se présentèrent tour à tour à la cellule d’enquête de Neufchâteau (chargée de l’affaire) une série de témoins, tous adultes, ne se connaissant pas entre eux, provenant des 4 coins du pays, d’âge et d’origines sociales différentes et qui désiraient conserver l’anonymat. Raison pour laquelle les enquêteurs, en l’occurrence des gendarmes, les baptisèrent les témoins « X », à savoir X1, X2, X3 etc… selon leur ordre d’arrivée. Et les faits que certains de ces témoins, en fait la plupart d’entre eux ont dénoncés sont tellement horribles, tellement incroyables que même le plus tolérant, le plus ouvert des enquêteurs, à fortiori pour le grand public avait du mal à accorder du crédit à ces faits ainsi dénoncés. D’abord parce qu’il s’agit de faits d’une violence, d’une cruauté inimaginable et racontés sur le ton de la banalité : faits de cannibalisme (on contraignait les victimes à manger des morceaux de corps de nouveaux nés mis à mort puis dépecés), de mise à mort d’enfants par des chiens, de viols d’enfants par des animaux, de viols de bébés, de parties de chasse dont le gibier était des enfants etc… Le tout se passait toujours dans des parcs et des donjons de châteaux ou de grosses villas (dont certaines ont pu être identifiées). Mais le pire était que ces faits, décrits dans le détail auraient été perpétré outre par Dutroux et ses complices (ayant un rôle subalterne de fournisseurs) par des personnalités connues en Belgique et dans le monde: hommes politiques, gendarmes, magistrats, industriels et… certains membres éminents de la famille royale belge dont le comportement est décrit avec un tel luxe de détails. Et certains des récits divulgués par des témoins différents se recoupent étrangement. Si l’affaire n’a pas été révélée dans ses moindres détails dans la presse belge, elle le fut suffisamment pour ébranler et dégoûter totalement l’opinion publique. Et il y eut à cause des témoins X une réelle fracture en Belgique tant au sein de l’appareil policier ou médiatique qu’au cœur de l’opinion publique, une sorte de guerre entre croyants et non croyants, entre ceux qui estimaient que les témoins X disaient la vérité, toute la vérité et ceux qui pensaient que ceux-ci relevaient plus de la psychiatrie ou du phénomène de monstres de foire.
Une chose est certaine, ces témoins X même de bonne foi, ont sans doute saboté à leur insu l’ensemble de l’enquête Dutroux à cause du climat houleux de haines irrationnelles qui électrisa la suite des investigations. Il n’y eut plus moyen de poursuivre sereinement les recherches dans le seul pan de l’affaire dans laquelle on possédait des inculpés : Dutroux et consort. On est arrivé à une telle impasse, à un tel désaveu de l’enquête et du juge d’instruction (qui fait bien entendu partie du clan des « non-croyants » qui estime que Dutroux est un prédateur isolé qui a enlevé des fillettes pour agrandir sa famille et les adopter (sic)….) que la plupart des parents des petites victimes ne se rendront même pas au procès de Dutroux en 2004, estimant qu’il s’agira d’une vulgaire mascarade qu’il est inutile cautionner par une présence.
En ce qui concerne les témoins X, on n’en parlera pas ou peu dans le cadre du procès Dutroux puisque cette partie du dossier a été disjointe pour permettre des suites d’enquête qui ne viendront sans doute jamais.
Entre fantasmes et réalités
Que penser de ces témoins X ? Sont-ils crédibles ?
Un premier constat : leur existence est incontournable. Ils racontent le même genre d’horreurs que narrent les victimes américaines du projet Monarch. Certains psychiatres belges qui ont examiné ces victimes affirment qu’elles ne sont ni délirantes, ni en état de démence ou de déséquilibre mental. Les experts précisent qu’il est certain que ces personnes ont bel et bien fait l’objet de sévices graves dans leur jeune âge.
Ont-ils raconté la vérité ?
Impossible de le dire. Mais il me semble inepte d’écarter ces récits parce qu’ils sont incroyables ou dérangeants. Ces dénonciations serviront peut-être de base pour nous expliquer une réalité dont nous n’avons aucune idée. L’un des gendarmes qui a été concerné par l’enquête Dutroux et qui a dénoncé certains des monstrueux dysfonctionnements qui paralysa l’enquête et empêcha que l’on sauve les enfants plus tôt m’expliqua la chose suivante : « selon certaines de mes indications, certains des témoins X mentent, reconstruisent la réalité. Ce sont des taupes envoyées par on ne sait qui et dont les mensonges et contradictions peuvent facilement être démontrés. Ils ont pour effet de décrédibiliser les propos des autres témoins, de semer le doute et la confusion parmi l’opinion publique et de contaminer le procès Dutroux avec le doute. ET surtout, ces faux témoins décourageront les vrais témoins, les authentiques victimes de ces réseaux de s’exprimer dans une telle cacophonie… » A mon avis, des gens comme David Icke par exemple, à cause de leur approximation, leur manque de rigueur et de recul nuisent à la cause en insistant que trop sur le côté sensationnaliste et en transformant des interprétations et des suppositions en certitudes. Les faits sont bien assez horribles et n’ont pas besoin de cette surenchère un chouïa emphatique. Cela ne va pas convaincre les vrais témoins, et ils existent, à venir s’exprimer et dénoncer des faits qui peuvent être vérifiés.
En d’autres termes, plutôt que de s’emballer sur le rôle joué par telle ou telle personnalité de la noblesse, de la politique ou du show business, il faudrait plutôt imaginer et mettre en place des structures d’accueil et de protection de ces témoins. Et garder l’esprit le plus ouvert possible car il se peut que ce que ces victimes nous raconteront nous secouera encore bien plus que tout ce qui a été dit jusqu’à présent dans le cadre de ses affaires. Je ne peux m’empêcher d’avoir le sentiment que ces témoins américains, belges etc.. ont parlé que parce qu’ « on » a bien voulu qu’ils parlent et que leur témoignage poursuivait des buts bien plus sordides de déstabilisation de l’opinion publique (qui n’a jamais autant vécu dans la peur) et de décrédibilisation des futurs témoins, des futures victimes. Je ne pense pas que les témoins X soient tous des menteurs mais je crois qu’ils ont été manipulés et mis sous pression avant de livrer le contenu de leur calvaire aux enquêteurs et aux journalistes.
© Bruxelles, le 07 décembre 2003, Alain Gossens
Alain Gossens est un journaliste free lance de nationalité belge. Depuis 1989, il s’est spécialisé dans l’actualité judiciaire, la chronique des procès criminels et l’investigation. Suite à une enquête sur le programme militaire américain Haarp qu’il a effectuée en 1996, il s’est intéressé plus particulièrement aux « armes non mortelles ou armes incapacitantes », aux armes psychotroniques et au programme MK Ultra de la CIA ». De fil en aiguille, l’intéressé en est arrivé à enquêter sur le phénomène conspirationniste dans son ensemble. Un site internet et un documentaire sont en gestation sur ce sujet.
C est un bon résumé .