« Il n’y a rien à perfectionner dans la réalité. Elle est perfection. Comment pourriez-vous vous en rapprocher d’avantage ? Il n’y a aucun moyen matériel pour l’atteindre.

Lutter pour nous améliorer ou pour progresser ne fait que rajouter à la confusion. Les apparences extérieures peuvent nous induire à croire que nous avons atteint un état de stabilité, que des changements ont survenu, que nous progressons et que nous sommes au seuil de la grâce. En fait, rien n’a changé. Nous n’avons fait que changer les meubles de place. Toute activité se déroule dans l’esprit, c’est le roman de notre imagination.

Tout est beaucoup plus simple que cela. Pourquoi faire si compliqué ?
Ce que vous êtes fondamentalement est toujours là, dans sa globalité. Cela ne nécessite ni purification, ni changement. Pour votre vraie nature, il n’y a pas de ténèbres. Vous ne pouvez découvrir ou devenir la vérité car vous l’êtes. Il n’y a rien à faire pour vous en rapprocher, rien à apprendre. Rendez-vous seulement compte que vous essayez constamment de vous éloigner de ce que vous êtes. Cessez de gaspiller votre temps et votre énergie dans des projections. Vivez cet arrêt sans paresse ni passivité, habitez pleinement la fraîcheur que vous trouverez en cessant d’espérer et d’anticiper.

Voyez la vanité de vouloir changer, modifier, la vanité« d’en sortir ».
La vision qui n’est plus sous l’influence du passé ou d’un futur projeté est vision globale.

Vous devez abandonner l’idée d’amélioration. Il n’y a rien à atteindre, rien à trouver. Chercher et vouloir atteindre quelque chose sont le carburant de l’entité que vous croyez être. Ne projetez pas une idée de réalité, de liberté. Soyez simplement conscient des événements de votre existence sans vouloir un changement. Voir les choses ainsi vous gratifiera d’un état de détente profonde, à la fois physique et psychologique. Même cet état, en tant qu’objet de perception, se dissout dans votre observation où il n’y a plus ni observateur ni état observé.

Dans l’approche progressive, vous êtes assujetti à l’esprit. L’esprit entretient l’illusion que s’il change, modifie ses états, ses pauses, etc., il finira par être absorbé par ce qui est au-delà de lui. Cette conception erronée plonge le chercheur de vérité dans l’état le plus tragique qui puisse être : il s’est pris lui-même dans son propre filet, le filet de la plus subtile dualité. »

Jean Klein

Jean Klein