En transit pour la Terre

Nous nous trouvions dans une sorte d’immense hall. Il n’y avait au-dessus de nos têtes qu’une voûte à demi-sphérique. Je n’ai tout d’abord vu que cela, que cette coupole qui nous englobait tous. La lumière était douce et d’un violet profond. Il me semblait qu’elle émanait des parois de la construction.

Peut-être était-ce dû à mon étonnement, peut-être était-ce dû au rayonnement de ce lieu ! Mon corps astral tout entier fut pris d’une sorte d’engourdissement. J’ai pensé un instant à un anesthésique subtilement mêlé à l’atmosphère… et je vis notre guide qui nous souriait d’un sourire un peu moqueur.

Je ne mis que peu de temps à m’accoutumer à la singulière luminosité qui régnait là. Mon épouse s’arrêta à mes côtés. Nos yeux distinguèrent de grandes colonnes uniformes qui projetaient toute leur élégance jusqu’au sommet de la coupole. Elles étaient au nombre de douze et avaient été réparties symétriquement selon un cercle.

Les paroles de notre ami sonnèrent au plus profond de nous-mêmes d’une singulière façon :

« Que croyez-vous que font les âmes lorsqu’elles ont séjourné bien des années en ce monde-ci ? »

Je sentis que de vagues souvenirs étaient remués et je trouvai dans ce lieu, dans l’interrogation de notre guide, une insaisissable impression de déjà vu, de déjà entendu. Je ne répondis pas parce que je ne savais au juste que répondre. Cependant, je réalisais que je vivais cet instant en comprenant intimement tout ce qu’il signifiait et ce qu’on attendait de nous.

Nous avancions ; Des hommes en robe vert pâle s’affairaient autour de curieux appareils.

Avec des gestes d’une lenteur presque exagérée, ils manipulaient ce que je crus reconnaître comme étant des claviers entourant des tables. Des tables bien étranges, en fait, car leur plateau d’un blanc laiteux laissait apparaître en creux des formes humaines… Ces tables dont les formats étaient des plus variés figuraient en grand nombre, peut-être une cinquantaine ou plus … Tout mes rappelait quelque chose, mais quoi exactement, je ne le savais. Sur certaines d’entre elles, non loin de moi, des hommes, des femmes, des enfants avaient pris la position allongée en faisant coïncider les courbes de leur corps avec celles en creux des plateaux.

Leurs regards un peu vagues, semblables à celui de l’opéré qui vient de recevoir la première injection anesthésiante, me firent comprendre rapidement qu’ils étaient dans un état semi-conscient. Nulle inquiétude ne me pénétrait pourtant. Je dirais plutôt qu’une impression de calme emplissait cette coupole et ses passagers.

Passagers, voilà le mot que mon guide fit naître en nous et qui nous fit saisir l’importance de tout ce qui se préparait en ce lieu.

« Voyez ces hommes, ces femmes et ces enfants allongés. Ils sont tous en partance … pour la Terre.

Oui, la solution à bien des énigmes est là, devant vos yeux ! L’être humain ne dispose pas d’une seule et unique vie, mais d’une infinité de vies dont il lui appartient de tirer le meilleur parti.

Les existences sur Terre préparent les existences dans l’astral et vice-versa, jusqu’à ce qu’un certain degré de perfectionnement soit atteint qui supprimera la chaîne des renaissances. »

(…)

« La réincarnation est bel et bien une réalité et non une chimère, comme on le croit trop volontiers dans le monde où tu es né. Seuls en rient les ignorants, ceux qui n’ont pas cherché ou qui ont refusé de voir clair. Non, elle n’est pas quelque chose de monstrueux et d’absurde, ainsi que la majorité actuelle des humains le pense ; Voilà plutôt la plus belle loi cosmique pour l’égalité parfaite et l’affinement de tous les corps, de toutes les énergies. Ce lieu n’est autre que le point de départ des êtres qui s’apprêtent à retourner dans un monde de matière dense, vers un monde où ils prendront d’autres apparences, une autre personnalité, d’autres qualités… et d’autres défauts quelquefois, hélas. Tout cela n’a qu’un but : multiplier au maximum le nombre des expériences, fortifier chaque âme afin de la rendre invulnérable à tout ce qui revêt une forme foncièrement négative. La vie des hommes sur la Terre d’aujourd’hui n’est que momentanée, bien que ce moment-là s’étende sur quelques milliards d’années. Un autre type d’existence viendra prendre un jour le relai… Mais je m’aventure un peu trop loin. Pour l’instant, je veux que vous compreniez quel visage a le mécanisme qui pousse les corps astraux à retourner vers des corps de chair. Regardez simplement ce qui se passe ici, en présence de votre âme. Regardez bien quels sont les événements auxquels vous avez la grande chance de pouvoir assister. Oh, ce ne sont pas de grands événements, au contraire ! Il n’en est pas de plus banaux dans ce monde de lumière. Ils sont aussi normaux et inéluctables que la naissance et la mort pour les hommes de la Terre.

Suivez-moi maintenant, car je vais vous faire comprendre les bases du fonctionnement de toutes les tables ici réunies. »

Notre ami traversa l’immense salle sous la coupole. Je le suivis avec ma compagne sans attendre, en essayant de m’imprégner le plus possible de la lumière violette que je devinais si bienfaisante. Le moindre bruit était feutré, absorbé par je ne sais quoi, peut-être justement par cette lumière que je croyais par moments presque palpable.

Les êtres aux longues robes vertes s’occupaient à divers travaux. La plupart manipulaient ces sortes de claviers que j’avais déjà remarqués et en tiraient soit des bourdonnements très sourds, soit des sons très proches de ceux des clochettes. D’autres, plus rares, consultaient des tableaux phosphorescents sur lesquels des schémas inconnus et complexes s’éparpillaient.

Nous nous sommes enfin arrêtés près d’une grande table blanche. Un homme d’une trentaine d’années y était endormi, au creux d’un moule qui semblait avoir été conçu pour lui. Notre guide nous fit remarquer son teint très pâle, curieusement dépourvu de toute luminosité, ce qui est inhabituel en astral. Je vis aussi, sur ses indications, que les contours de son corps avaient tendance à s’estomper.

Je restais quelques instants à le contempler ainsi, tout en me demandant si c’était la lumière qui pénétrait progressivement en lui ou lui qui avait entrepris de se dissoudre en elle.

« Il ne s’agit pas de cela, ou du moins, ce n’est pas tout à fait de cette façon que le problème doit être abordé ! Cet être est mis en condition afin que son corps astral vibre à une fréquence beaucoup plus basse qui l’attirera irrésistiblement vers la Terre. Dans quelques minutes, il aura totalement disparu de ce lieu et se sera introduit quelque part sur votre planète dans le corps d’une femme qui s’apprête d’ores et déjà à être mère.

Cela paraît stupide, ajouta notre guide, (…) tu te demandes comment un corps aux allures aussi adultes peut à ce point changer de forme, de dimension pour s’introduire dans un embryon humain.

L’âme, vois-tu, n’a ni une dimension, ni une forme particulières. Elle n’a que la forme qu’il lui plaît d’avoir… C’est beaucoup plus simple et plus naturel que tu ne l’imagines. L’âme ou le corps astral, comme tu préfères, est une énergie volontaire et consciente ; Ainsi, c’est elle qui crée, qui façonne son propre aspect physique. Elle se modèle selon le moule qui la reçoit et l’abrite sur Terre. Si tu te vois dans l’astral tel que tu es dans ton corps de chair, c’est uniquement parce que, sans t’en apercevoir, tu l’as désiré.

Cela se fait presque automatiquement. C’est une sorte de point de repère que l’âme se donne à elle-même en franchissant les Portes de la vie et de la mort. Tu as vu dans ce monde des êtres âgés et d’autres beaucoup plus jeunes. Cela n’a aucune importance et ne peut te fournir aucune indication quant à l’âge auquel ils ont dû quitter la Terre. Chacun se façonne à l’image qu’il veut donner de lui et dans laquelle il s’aime. C’est, crois-moi, le premier élément indispensable à un bon équilibre.

Je parle bien sûr de ce qui se passe en astral, mais mon propos peut pourtant s’appliquer dans une certaine mesure aux choses terrestres. N’oublie jamais que c’est le corps astral qui anime le corps de chair et non l’inverse ; Ainsi, il est bien rare qu’un homme qui se désire pur, en conscience, imprime à son corps physique une image inverse. Je parle de pureté, non de beauté ou de laideur. Les qualités esthétiques de la chair n’ont évidemment rien à voir avec les qualités de l’âme. Nous touchons là à un problème différent, tu t’en doutes. »

Nous n’étions plus seuls avec l’homme allongé sur la grande table blanche ; Deux entités aux longues robes vertes apparurent au chevet du futur réincarné.

Tandis que l’une semblait s’attarder sur l’état de transformation de son patient, l’autre s’intéressait à une partie du clavier joint à la table. Je commençais à comprendre plus clairement qu’il y a une partie tout à fait technique dans le mécanisme qui commande le retour d’une âme sur Terre.

L’entité qui s’était penchée sur le clavier en caressa du bout des doigts une partie aux reflets cristallins. Une vibration très sourde, semblable à celles qu’émettent parfois de grandes orgues, se fit entendre.

« Le son est à l’origine de tout, murmura notre guide. Il fait et défait. Il est la véritable puissance que toutes les créatures sont amenées un jour à maîtriser. »

L’être allongé que je ne quittais pas des yeux me paraissait devenir encore plus irréel. Je le voyais acquérir avec rapidité les caractéristiques d’un épais nuage. Il était désormais impossible de distinguer les traits de son visage.

Notre guide nous fit un signe et, selon son exemple, nous reculâmes de quelques mètres afin d’avoir une vue plus globale de la scène. A cette distance, le corps ne fut bientôt plus qu’un nuage de forme ovoïde.

« Il est des vibrations qui endorment les désirs. Celle que vous venez d’entendre avait cette puissance. Elle vient d’effacer le désir qui attachait une énergie à une forme précise. Le désir n’est autre qu’un moteur important, c’est lui qui élève l’être humain jusqu’à ce monde, qui l’y maintient, c’est lui qui l’en chasse enfin pour un monde de matière. »

Je me pris à penser qu’il était bien extraordinaire qu’un monde de matière puisse attirer une âme qui a connu un univers à sa mesure, un univers où le Beau et le Bon paraissent régner en souverains incontestés.

Notre ami me rétorqua alors que, bien qu’il ne soit pas inactif en ces lieux, un corps astral y apprend moins qu’au travers d’une enveloppe de chair. Le désir de réincarnation serait ainsi un véritable besoin. Quiconque n’aurait pas assimilé tous les enseignements qu’apporte la chair se sentirait irrésistiblement attiré vers elle comme par un aimant, tôt ou tard.

« Une entité se réincarne lorsque insensiblement elle commence à perdre la joie de vivre dans le monde qui l’a reçue, fit notre guide. Sa conscience des grandes réalités s’estompe alors rapidement. Elle connaît une sorte de sommeil éveillé. C’est à ce moment précis qu’elle est prise en charge par les entités qui œuvrent ici et qui la dirigent vers sa nouvelle destination. »

L’Être au visage bleu poursuivit son exposé et j’avoue que mon esprit ne parvint pas à le suivre. Le lecteur comprendra à quel point il peut être troublant de vivre des scènes de ce type et d’entendre des paroles qui nous extirpent littéralement de l’univers qu’une certaine société et qu’une certaine éducation nous ont forgé jusqu’ici. Les auteurs ont dû remettre en cause nombre de notions pour comprendre et admettre ne serait-ce que les bases de l’enseignement de leur guide. Ils accepteront donc aisément que le lecteur puisse faire preuve de scepticisme ou d’incrédulité totale au récit de leur témoignage.

Il est une petite phrase, cependant sur laquelle devra méditer quiconque lira les lignes de cet ouvrage. Elle est du philosophe Alain :
« Réfléchir, c’est nier ce que l’on croit ».
Nous n’en dirons pas plus sur ce sujet…
Conscient de l’état de trouble que la vue de tout cela avait fait naître en moi, mon guide se tut. Je sentis qu’il posait sa main sur mon épaule en signe d’amitié. Il y eu quelques instants de silence, puis il nous entraîna à sa suite à travers un dédale de tables, de claviers et de petites cloisons qui isolaient parfois les entités les unes des autres. Nous arrivâmes devant les pupitres lumineux, inclinés selon un angle d’environ quarante-cinq degrés.

Ils étaient d’une matière opaque, d’un bleu irisé que je saurais à peine décrire. Des schémas y étaient offerts à notre vue. Je n’aperçus tout d’abord que des cercles de différentes tailles et de différentes couleurs, avec, en leur centre, une forme évoluant de l’un à l’autre et dans laquelle je reconnus une sorte de fœtus. Il y avait sept cercles et ainsi sept couleurs et sept fœtus à divers stades d’évolution. Ils étaient les uns sous les autres.

Je vis ensuite qu’au sommet de la colonne qu’ils formaient, rayonnait un soleil stylisé.

Notre guide mit un doigt sur la première des sphères, la plus haute placée.

« Voilà Saturne, dit-il, puis le Soleil, la Lune, la Terre, Jupiter, Vénus et enfin Vulcain dont la couleur est la plus éclatante de tous, le Soleil stylisé mis à part. Ce ne sont pas vraiment les planètes que vous voyez ici, mais plutôt ce qui se dégage d’elles, leur esprit en quelque sorte. Elles symbolisent des états de conscience successifs. Ces états concernent le globe terrestre, l’homme en général et enfin l’embryon humain dans son développement intra-utérin. Aujourd’hui, c’est ce dernier point qui va nous occuper. Tournez-vous vers ce tableau, il indique un autre groupement de sept planètes. »

Notre ami nous indiquait un second pupitre, en tout point semblable au premier, sauf en ce qui concerne les couleurs.

« Certaines schématisations planétaires sont présentées sur les deux tableaux, d’autres pas. En tout cas, vous pouvez voir que l’ordre choisi est totalement différent.

Ici vous noterez de haut en bas, le Soleil, Jupiter, Mercure, Saturne, Vénus, Mars et la Lune ; Alors que le pupitre précédent nous enseigne l’évolution analogue d’au moins trois types de corps : la Terre, l’Homme et le Fœtus, celui-ci résume uniquement l’évolution de l’embryon humain jusqu’à sa maturation complète, l’accouchement. Je ne vous ai pas fait venir ici pour vous parler d’astrologie cependant ; Vous n’ignorez pas que n’importe quel corps, qu’il soit céleste ou non, émet une variété de vibrations ou de radiations qui lui est propre.

Ainsi, toutes les planètes s’influencent réciproquement par des émissions d’ondes. Cela se produit même s’il existe entre elles des distances qui paraissent phénoménales et que tes semblables calculent en années-lumière. Les scientifiques qui travaillent actuellement sur Terre ne peuvent encore admettre ce fait car leurs instruments de mesure sont totalement inadaptés.

A vrai dire, leurs performances sont grossières par rapport à celles que le futur connaîtra. Ainsi, Vénus, pour prendre un exemple, influence tout autant la Terre que la Lune ou le Soleil. En regard d’une certaine qualité d’ondes, et de l’énergie pure, ni la distance ni même le temps ne sauraient avoir de valeur.

Le fœtus humain est, vois-tu, un récepteur très sensible dans le ventre de sa mère. De mois en mois, son développement est tel qu’il capte différents types de vibrations. Environ tous les quarante jours, sa réceptivité varie. Il enregistre de cette façon et successivement sept grands types d’émissions complémentaires, chacune d’elles provenant par ordre des sept planètes que tu vois sur le second pupitre.

Schématiquement, pendant les quarante jours qui suivent la fécondation, l’embryon sera particulièrement sensible aux radiations solaires et ainsi de suite pendant la gestation pour enfin recevoir celles de la Lune un peu plus d’un mois avant sa naissance.

Tout cela pourra paraître fantaisiste et invraisemblable à ceux qui auront connaissance de mes paroles ; Cependant, l’avenir leur fera reconsidérer leur jugement. Il ne s’agit pas d’inventer des systèmes mais plutôt de mettre en évidence des lois naturelles fondamentales. Les grands savants de ton monde ne devraient pas forcer la Nature à coïncider avec leurs théories, mais plutôt la laisser venir à eux. Ce qui est apparemment fantastique et irrationnel change alors d’aspect. »

L’être fit quelques pas de côté.

« Regardez maintenant le premier de nos deux tableaux ; Vous voyez que tout commence par Saturne et se termine par Vulcain… Je devrais dire, se terminera par Vulcain. »

Comme il prononçait ces mots, notre guide indiqua le cercle représentant notre globe terrestre.

« Vous, humains, vous êtes ici. »

Après une pause, il ajouta avec un regard malicieux :

« Non, je ne veux pas dire que vous avez commencé par vivre sur Saturne et que vous finirez on ne sait par quel miracle sur Vulcain ! Ce que je vais dire sera aussi difficile à admettre que ce qui précède, mais écoutez-moi bien. A l’image de tout être vivant, la Terre se réincarne successivement. Dans le type d’univers qui est actuellement le nôtre, ta planète en est à sa quatrième incarnation. Ainsi, elle a déjà vécu des étapes que l’on a baptisées symboliquement Saturne, Soleil, Lune. Vous vous demandez probablement pourquoi je vous entretiens de cela ici. Quel rapport peut-il y avoir, me direz-vous, entre l’évolution de la Terre et celle d’un homme qui va naître ? Il est pourtant simple ! Le fœtus ne va recevoir que ce que la Terre va pouvoir lui donner à son stade précis d’évolution personnelle.

Il y a des milliards et des milliards d’années, alors que ta planète se nommait symboliquement Saturne, vos semblables et vous existiez déjà. Vous n’étiez qu’une étincelle de vie sans volonté, dans une sorte de sommeil léthargique ; Puis, progressant dans les deux incarnations suivantes de la Terre, et jusqu’à celle-ci, vous avez connu un autre type d’inconscience, un autre sommeil moins profond, puis une existence comparable à celle que l’on découvre dans les rêves et enfin l’état de conscience de vous-mêmes.

Cet homme que vous avez vu quitter l’astral il y a quelques instants, n’ira donc pas plus loin que ce quatrième niveau de conscience. Ce qui suit est réservé aux milliards d’années à venir. »

L’Être au visage oblong s’interrompit et, l’espace de deux ou trois secondes, parut réfléchir intensément ; Puis d’une voix très chaude, il ajouta :

« A moins que… »

J’attendais la suite avec une lueur d’espoir dans le cœur car les paroles de notre guide avaient éveillé en moi une sorte de morosité.

Se pouvait-il que nous soyons ainsi enchaînés à l’évolution de la Terre ? Sommes-nous contraints de suivre notre planète dans sa lente pérégrination ?

Les explications reprirent. Les yeux de notre ami brillaient avec force, comme s’ils voulaient transmettre un puissant courant venu on ne sait d’où ; De son cœur ? C’est trop peu dire, il y avait en lui… un inextinguible feu d’autre chose.

« Vous tous, humains de la présente Terre, vous pouvez dépasser les limites que la Nature vous a apparemment imposées. Vous avez en vous la capacité de rompre le lien qui vous asservit tout au long de la route de l’évolution cosmique. Il vous appartient de cultiver votre âme et votre Esprit afin de cheminer sur la voie droite qui mène aux états supérieurs de Conscience.

Il vous appartient de réaliser cela selon l’exemple des Mahatmas (les grandes âmes) et les grands Rishis (ceux qui voient le son, la parole qui a pris valeur sacrée et qui œuvrent pour la communiquer) de l’Asie, selon les enseignements des Pythagore de l’Occident. Si vous êtes prêts à suivre cette direction, point n’est besoin que j’insiste davantage car, alors, vous avez déjà saisi ma pensée.

Il faut se connaître soi-même, je ne saurais mieux dire. »

Je tentais d’embrasser d’un seul regard la totalité de la coupole qui nous abritait. En vain, bien sûr. C’était un geste machinal qui traduisait mon souhait de pouvoir englober la totalité des mystères enclos en ce bâtiment.

Des mystères… il n’y a en fait de mystères ou de secrets que pour ceux qui n’ont pas la possibilité de comprendre le fonctionnement de certains rouages.

Notre guide nous parla longuement du symbolisme des couleurs utilisé sur les deux pupitres lumineux en face desquels nous nous tenions toujours. Il y aurait sans doute peu d’intérêt à ce que nous nous étendions sur ce sujet. Qu’on nous permette simplement de préciser, à l’attention de ceux qui ont quelques notions d’alchimie, que la succession des teintes était en étroit rapport avec les colorations obtenues consécutivement dans l’élaboration du Grand-Œuvre par les feux de roue. On retrouve cette exacte succession de tons dans une de nos cathédrales gothiques. Il ne nous est pas permis d’en dire davantage à ce sujet.

Ajoutons encore dans le cadre de ce qui nous a été révélé que l’arbitraire n’intervient jamais dans le choix des couleurs utilisées traditionnellement par la Symbolique. Une couleur, nous l’avons vu, est une vibration, et toute vibration déclenche nécessairement une suite de réactions en chaîne. Si tous les peuples n’utilisent pas obligatoirement la même palette de tons dans leur symbolisme, c’est parce qu’ils ne sont pas tous sensibles à un degré identique à telle variété d’ondes. Il n’est pas deux peuples dotés du même pouvoir de réceptivité.

Nous sommes passés à nouveau devant la grande table blanche où nous avions vu un homme s’endormir pour toute une vie terrestre.

Elle était vide.

Je me pris à imaginer son ancien occupant sommeillant peut-être déjà au cœur de celle qui allait être sa mère pour un temps.

Les entités à la longue robe verte manipulaient toujours les claviers du plateau. Suivaient-elles celui qui naissait à la Terre jusque dans le ventre qui l’accueillait ?

Notre guide ne dit rien, mais je compris avec certitude que l’homme n’est jamais seul, n’est jamais abandonné à lui-même. Aujourd’hui, je le sais, il existe des Êtres de Lumière qui nous aident à mourir, et des Êtres de Lumière dont le souci est de nous aider à naître.

Cela paraît naïf… Cela fait sourire… Ne serait-ce pas parce que nous vivons dans un monde où tristement la notion d’aide est en voie de disparition ?

Nous finissons de traverser l’immense hall à la clarté couleur lilas.

Notre guide marchait d’un pas lent et nous nous tenions à ses côtés, prêts à toute nouvelle découverte. Nous sommes arrivés en vue d’une porte. Je ne l’ai pas reconnue pour celle qui avait vu notre entrée en ces lieux. Elle était close. Une sorte de panneau de matière orangée, semi transparente, interdisait le franchissement de son seuil. Interdire est en fait inexacte, car dès que notre guide s’en fut approché, le panneau donna l’impression de se dissoudre dans l’atmosphère.

Comment en donner une idée plus précise ? Tout au plus pourrais-je le comparer à une brume de cristal. Matière ou Energie ? Chacun de nos contacts avec l’astral nous a en effet donné l’occasion de constater l’absence presque complète de distinction faite entre l’Energie et la matière. De fait, tout habitant de l’astral a pour habitude d’utiliser une formidable énergie latente pour créer. Toute composition est échafaudée à partir de cette règle et la porte que nous franchissions en fournissait un merveilleux exemple. C’est à partir d’une semblable expérience que j’ai ressenti l’intégralité de l’univers astral comme corps vivant, dans tous les sens du terme.

Pour un être habitué à notre monde de matière, se déplacer dans le royaume de l’âme procure l’extraordinaire sentiment de se déplacer au cœur même de la vie.

Nous n’eûmes pas sitôt fait quelques pas à la suite de notre guide, dans ce que nous pensions devoir être une autre vaste pièce, que nous nous vîmes absorbés par une lumière à la fois très blanche et très vive. Mes yeux y prirent immédiatement un plaisir évident. Sans doute la vaste coupole et sa clarté étrange que nous venions de quitter m’avaient-elles fatigué. Tous d’abord, je me crus agréablement assailli et aveuglé par un désir de paix et de douceur. Ma vue n’était cependant pas annihilée car je voyais toujours notre guide qui marchait devant nous. Il s’est retourné et nous a dit très simplement :

« Venez ! »

Je me suis alors senti transporté à ses côtés, en compagnie de mon épouse, sans que ma volonté ait eu à intervenir.

Le sol révélait une pente forte et régulière. Nous descendîmes ainsi pendant un laps de temps que je jugeais assez long, mais cette notion n’a que bien peu de valeur car nous avons appris depuis, que dans le monde de l’âme, toute idée de durée est relative. Il me semblait que j’aurais pu rester ainsi des heures et même des jours entiers sans que cela m’en coutât. Petit à petit, je prenais conscience que nous cheminions dans un couloir assez étroit et voûté en ogive.

Tout offrait un visage parfaitement blanc et lisse, tant et si bien qu’il me fallut un certain effort de volonté pour comprendre ce que nous faisions et quelle était la nature du décor. Notre guide se mit à parler à voix haute, comme pour aller à l’encontre des capacités légèrement hypnotiques du couloir.

« Tout cela est voulu… N’en soyez pas trop étonnés car chaque construction de l’Astral a été étudiée dans le moindre détail en vue de sa destination. Ce couloir a été voulu ainsi afin de couper celui qui l’emprunte des véritables réalités astrales. Il donne l’impression de pénétrer dans un autre type d’univers, dans une autre dimension, selon l’expression consacrée. Vous allez voir d’ailleurs que cette impression n’est pas tout à fait fausse. »

La luminosité semblait décroître progressivement à mesure de notre avance.

Etait-ce moi qui m’y accoutumais ? Je ne saurais l’affirmer. Nous arrivâmes enfin en face d’une autre porte, réplique fidèle de la précédente. Elle aussi s’effaça à notre approche. Une pièce parfaitement cubique et de dimensions moyennes nous attendait.

Il y régnait une luminosité très jaune, surprenante et un peu fade en rapport à ce qu’il nous avait été donné de voir jusqu’alors.

Un groupe d’une dizaine de femmes de d’hommes était déjà là. Tous semblaient en pleine discussion. Je ne pouvais percevoir ce qu’ils disaient mais je recevais leurs pensées comme un brouhaha confus au centre de mon crâne ; Probablement mon corps astral ne se trouvait-il pas tout à fait à sa place en ce monde.

Il est des moments comme celui-là où nous sentons qu’il nous reste beaucoup de progrès à faire en vue de la maîtrise de ce corps ; Un des êtres qui se tenaient au centre de la pièce tourna la tête dans notre direction. Peut-être avait-il deviné notre présence ? Notre guide nous expliqua plus tard que dans le domaine des perceptions, il en était de même dans l’astral que sur Terre ; Certains individus, pour de multiples raisons, s’annoncent plus doués que d’autres. Il insista surtout sur le fait que ce ne pouvait être l’ouverture de la porte qui avait éveillé l’attention de l’être. Il nous affirmait que la porte ne s’était jamais ouverte, mais que nous l’avions franchie en y intercalant les atomes de notre corps. Quant aux entités de l’univers astral, elles procédaient d’une manière analogue et tout à fait naturelle pour elles.

Il y avait un écran sur une des parois de la salle.

Légèrement bombé et bleuté par endroits, il en occupait les trois quarts de la surface. Je le comparais aussitôt à un gigantesque récepteur de télévision. Seuls ses contours très flous et se fondant littéralement dans la masse du mur m’indiquaient que je ne pouvais m’en tenir à un aussi grossier parallèle. On eût dit que l’on avait contraint la paroi à changer progressivement de densité jusqu’à l’amener à un état prononcé de transparence.

Que ce passait-il de l’autre côté de cet écran ? Peut-être rien, ou alors… les variations de l’Infini !

C’était un homme blond, d’une quarantaine d’années, qui me paraissait être le sujet d’entretien du petit groupe auprès duquel nous venions de nous introduire.

Il était vêtu d’orange et de bleu. Son habit composé en grande partie de drapés me rappela ceux des anciens Grecs. Plus silencieux que les autres, il prenait part à la conversation de temps à autre. Quelques minutes passèrent de cette façon, puis je vis un des hommes qui l’entouraient lui prendre les deux mains comme pour bien lui faire comprendre certaines choses. Le brouhaha confus venait de cesser et je ressentis une sorte de picotement au centre de la tête. Des voix s’infiltrèrent progressivement en moi. Elles devinrent très claires, très sonores.

Deux êtres parlaient : l’homme vêtu de drapés et celui qui avait l’apparence d’un conseillé. Leurs mains ne s’étaient pas quittées et devaient rester unies ainsi pendant toute la durée de la discussion :

« Il importe que ce soit maintenant que tu choisisses. Peut-être dans quelque temps n’auras-tu plus une chance identique à celle-ci. Nous allons te montrer tout cela, tu pourras mieux percevoir l’avenir qui est susceptible d’être le tien. Je crois que le temps presse… Tu me disais tout à l’heure souhaiter ardemment tout cela. C’est le poids de tes actions passées qui commence à peser ; Il faut y remédier.

– Je voulais avoir le temps de réfléchir. J’ai peur de ne m’être pas formé… Mais de toute façon, il y a un aimant qui m’attire, je le sais ! Enfin, tu as raison. Mon esprit s’embue quelquefois, puis j’ai l’impression de dormir pendant longtemps, longtemps. Peux-tu me montrer à nouveau la vie de cette famille ?

– Nous pouvons regarder cela ensemble… Son passé récent seulement, quelques événements importants. Tu verras comment tout cela est vécu. Essaie de comprendre toi-même à quoi il sera bon que tu t’appliques. »

Une femme, ou plutôt une jeune fille à qui j’aurais donné à peine dix-huit ans, prit tout à coup part à la discussion.

« Ne crois-tu pas que nous devrions lire les Annales immédiatement ?

– Oui, dans quelques jours terrestres, il sera trop tard. »

Tous se turent.

Nous vîmes alors le petit groupe se rassembler au centre de la pièce.

Les murs, la luminosité, toute chose devint d’un blanc laiteux, toute chose sauf une : le gigantesque écran qui s’enveloppa d’un halo bleu et se mit à scintiller, à bouillonner d’une myriade de petites étincelles vivantes. J’ai crus que les murs s’écartaient, fuyaient vers l’Infini, et quelque chose se déchira par le centre dans un grand silence. Des mondes de tendresse, des galaxies d’harmonie déployèrent leurs ailes sur nous tous.

Je savais réellement, fondamentalement, qu’en cet instant nous étions tous Un. Je ne pouvais plus me distinguer ni de mon guide, ni de mon épouse, ni de toutes les entités rassemblées là. Nous n’étions plus qu’une paire d’yeux, qu’un seul corps communiant à la même source. Une vie, tout à la fois chaude et froide, éclata de toutes parts pour emplir la totalité de l’écran. Alors, j’ai vu des scènes entières de la vie d’une famille défiler devant moi à une allure vertigineuse.

J’ai vu des naissances, des morts, des réveillons aux chandelles et des sandwiches dévorés à la hâte. J’ai vécu des courses folles sur des rubans d’asphalte et des heures de détente sous les tonnelles en fleurs, des rires et des pleurs, la cohue des métros et des plages. J’ai senti enfin un événement qu’on souhaitait.

C’était un couple d’une bonne trentaine d’années. Il était blond, elle avait de longs cheveux auburn. Il était chirurgien dentiste et elle enseignait. Les grandes heures de leur vie se sont précipitées ainsi devant les yeux de ma conscience comme pour retrouver à une vitesse folle leur place dans le passé.

Lui et elle vivent aujourd’hui quelque part sur le continent américain, et l’heureux événement n’arrivera que dans quelques mois.

Une spirale immaculée vient engloutir le film de leur vie et nous nous sommes tous retrouvés comme l’instant d’avant dans une pièce cubique et face à un mur inanimé.

La Terre désormais était loin.

Notre guide n’avait pas bougé et attendait de toute évidence que nous lui posions quelques questions. En ce qui me concerne, à vrai dire, j’en avais beaucoup et aucune à la fois. Elles auraient pu se presser en foule à la porte de mon esprit tant cela est extraordinaire. Etait-il possible qu’en astral on prenne la peine de filmer le moindre événement survenant sur notre planète ? Par quel moyen cela prenait-il forme et dans quel but ? Cependant, au fond de moi-même, quelqu’un répondait à tout cela sans qu’il fût besoin de mots ou d’images.

Non, ce n’était pas notre guide qui une fois de plus parlait à mon être. Il finissait par y avoir en moi une espèce de logique qui me faisait admettre et même comprendre comme quelque chose de naturel, ce que je venais de vivre. Finalement, tout devenait évident et simple comme notre présence en ces lieux.

J’eus alors la brusque impression que c’était notre expérience vécue sur Terre qui faisait naître dans nos corps et dans nos raisons les notions de difficulté et de problème. Tout, au fond, devait être évident. Ce sont les limites de notre chair et du monde réduit que nous nous créons qui élaborent des impossibilités. Avec notre guide, ce qui n’était que pressentiment… ou souvenirs, devenait limpide.

Comme le petit groupe d’entités quittait la pièce, notre ami s’adressa à mon épouse en ces termes :

« Remémore-toi mes paroles à propos du corps de chair et du corps astral. N’as-tu pas oublié l’existence du corps éthérique, cette autre substance qui s’intercale entre eux ? »

Elle se souvenait de ces deux petits nuages aux formes humaines tournant au-dessus de la carcasse calcinée d’une automobile.

Elle se souvenait tout particulièrement de l’un d’eux survenu inopinément et dont nous avions appris qu’il se réduisait à une enveloppe sans volonté, ni conscience de soi.

« Le corps éthérique est issu d’un monde qui lui est propre : l’Ether.

Bien sûr, cet Ether n’a rien à voir avec le liquide que l’on vend communément sur Terre ! L’Ether dont je t’entretiens est une concentration d’énergies chimiques et vitales qui parcourent la surface de ta planète en tous sens. Il forme une enveloppe, une couche intermédiaire entre les univers physiques et astraux.

Par commodité, vois-tu, on associe parfois Ether et astral, car aux yeux de la chair, le premier est aussi invisible que le second. Si l’on veut être précis, il faut pourtant admettre que l’Ether entretient beaucoup plus de rapports avec la matière qu’avec l’astral.

L’Ether a quatre fonctions ou plutôt il est quadruple, et ses quatre natures s’interpénètrent étroitement.

Tout d’abord, tu dois savoir qu’il assimile les énergies terrestres qui meurent ; Il les transmue.

Ensuite il crée, en donnant aux humains leur capacité de reproduction.

Son troisième aspect concerne directement tout ce qui est liquide vital, c’est-à-dire sang ou sève. Il leur procure vie, nourriture et chaleur par sa lumière très subtile.

Enfin, il existe un Ether réfléchissant, un Ether où puisent parfois ceux que l’on appelle médiums et spirites. Il peut être source de grandes découvertes mais aussi d’incalculables erreurs. Bien dirigé, il est utilisable en tant que mémoire car le moindre événement de l’univers terrestre s’y reflète et s’y inscrit à tout jamais. Pour employer un terme technique, sache qu’il est une extraordinaire bande d’enregistrement.

Tu comprends maintenant que c’est ici que je voulais en venir. L’endroit où nous nous trouvons est un de ceux, nombreux, où la mémoire universelle s’annonce aisément accessible. Les entités qui ont la charge du monde astral ont œuvré afin que l’accès aux Archives de la Terre notamment, soit aisé pour la plupart des âmes qui doivent se réincarner.

Evidemment, pour quiconque connaît le moyen de les utiliser pleinement, point n’est besoin d’écran comme celui que tu vois. L’Ether englobe totalement ta planète, il ne suffit que de se mettre en contact avec lui. Une âme désordonnée, en proie à bien des désirs, crois-moi, ne peut parvenir à cela. On ne voit jamais que ce que l’on s’est donné la possibilité de voir.

Cependant, les maîtres qui se transmettent la Grande Connaissance, savent que l’Ether réflecteur ne représente pas tout à fait la perfection dans le domaine de la mémoire. C’est en une autre substance plus prodigieuse et qu’ils nomment Akasha qu’ils ont recours… Nous reviendrons sur ce détail. »

Encore un peu intrigué par les réactions des entités présentes l’instant d’avant, je me demandais si le choix de la naissance était un fait habituel.

« Tout est question de pureté, reprit notre guide. Tout se mérite. La nature s’est ainsi organisée que ni un bien ni un mal ne se perdent jamais. Chacun ainsi choisit sa destinée selon ce qu’il doit apprendre ou désapprendre, selon ses qualités, défauts et possibilités. Chacun se donne ou non le choix de sa naissance selon les mérites de sa dernière existence. Dans tous les cas, soyez bien certains de ceci : tout individu n’a que les épreuves qu’il est capable de supporter. Rien n’est infligé à l’homme qu’il ne puisse surmonter. Vous répéterez sans cesse ces paroles aux êtres de la Terre : chacun vit et œuvre avec les cartes qu’il s’est un jour distribuées.

L’héritage de tout homme ne saurait être autre que celui que lui lèguent ses existences antérieures. Les sages de l’Orient terrestre ont un terme qui résume cela, ils disent simplement karma.

Votre karma est la somme de toutes les actions passées, « bonnes » ou « mauvaises » ; En lui est une des causes du désir qui vous entraîne vers la matière, en lui est une grande partie la base de la notion de péché originel avancée par certaines religions. A l’heure actuelle, le but de tout individu appartenant à votre planète est de briser, de réduire à zéro le karma ou courant karmique qu’il s’est forgé depuis des millions d’années et qui l’a rivé à la matière dense.

Bien peu d’hommes en vérité connaissent cette loi et savent qu’ils marchent inexorablement vers un même but. Faites bien comprendre que la matière est un outil mais aussi un obstacle et que pour la vaincre, il faut d’abord se vaincre soi-même.

Celui dont la volonté est de vaincre avec la facilité d’un roi, doit savoir se faire roi. Un des plus grands secrets, voyez-vous, est celui de la transmutation des énergies. Cet être qui sort d’ici s’apprête à se métamorphoser. Il va se concentrer et se fondre tout entier dans le ventre de sa future mère. Il emportera dans le fond de son cœur la somme énorme de toutes ses expériences passées. Les entités qui l’accompagnent veilleront à ce qu’il prenne possession d’un fœtus aux environs des vingt-et-un jours qui suivront la conception. Par introspection, chaque homme devrait être en état de se souvenir de l’heure où il prit place dans le corps de sa mère. Il devrait savoir qu’il s’est fondu en elle lentement et en toute conscience et que c’est alors, alors seulement, qu’il s’est mis à effacer de sa mémoire, pour une vie, tout ce qui était avant… »

Nous avons remonté le long couloir qui menait à la coupole puis traversé l’immense pièce où attendaient d’autres âmes en partance. Des milliers de vies se composaient là ; Les rôles continuaient à se distribuer avec la même harmonie et tout un lot d’espoirs.

Quant à moi, j’ai cru sortir d’un creuset !

Dehors, le ciel astral était couleur de feu. Notre guide n’eut pas besoin d’intervenir car j’ai senti qu’il y avait encore en bas, en un point bien précis, un uniforme de chair qui s’impatientait… et des pages blanches qui me chuchotaient à l’oreille : « écris ».

Un regard de mon épouse me fit deviner qu’une perception identique s’infiltrait en elle. Notre vue devint alors soudainement floue. Un tourbillon de lumière blanche zébrée de flammèches violettes nous emporta. Et toujours cette impression de chute sans fin que nous avions déjà notée lors de nos précédents retours sur Terre… L’espace d’un éclair, je me pris à penser à Alice tombant au fond de son interminable puits.

L’instant d’après, nos corps apparurent sous nous. Comme ils étaient ternes, ces corps de tous les jours !

Suivant les conseils de l’Être bleu, nous restâmes quelques minutes ainsi, essayant de nous stabiliser au maximum, puis de nous superposer avec précision à notre enveloppe de chair. Un petit effort de volonté suffit alors.

Voilà, c’était fait, nous étions rentrés en nous-mêmes. Nos paupières nous semblaient de plomb et il nous fallut de longues minutes pour retrouver l’usage total et parfait de nos membres. Un de mes premiers regards fut pour le cadran du petit réveil de notre table de chevet. Deux bonnes heures s’étaient écoulées depuis le début de l’expérience. Deux heures qui avaient pris la valeur d’une journée entière. Nous comprîmes que l’élasticité du temps était un phénomène bien réel, qu’il y avait autre chose qu’un concept philosophique derrière cette notion.

Dans les heures qui suivirent nous nous demandâmes s’il était bon de noter immédiatement nos premières impressions ou s’il était préférable de laisser s’écouler quelques jours afin de prendre un certain recul par rapport à ce que nous avions vécu. La dernière solution fut adoptée mais nous nous rendîmes rapidement compte que cela importait peu. Les événements persistaient en nous dans toute leur force et leur beauté.

Puis il fallut reprendre une existence « normale », Cela n’était pas facile. Le travail quotidien nous attendait sans pitié, dans toute sa routine quelquefois décourageante. De temps en temps, nous avions la sensation de aiguë de vivre dans un monde de camaïeu noir et blanc tant la luminosité de l’astral imprimait encore en notre esprit son film coloré.

Mais les images qui défilaient dans notre mémoire allumèrent aussi un brasier. Le visage caché de l’Univers était chargé de tant d’espérances ; Tant de mystères y trouvèrent leur solution, qu’il ne nous fallait en aucun cas rester muets.

C’est ainsi que les mots Chapitre un jaillirent pour la première fois sous notre plume…

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Extrait de l’ouvrage « Terre d’Emeraude – Témoignages d’outre-corps » Chapitre IV « En transit pour la Terre », 1983, Anne Givaudan et Daniel Meurois

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Retranscription Internet : Delta de la Lyre

Note de Delta de la Lyre :

Ce détail ne faisant pas l’objet du chapitre ici proposé dans cet article, il n’a pas été développé, cependant nous n’oublions pas que l’âme incarnée dans un corps de matière retourne épisodiquement dans certaines couches de l’Astral durant le sommeil, puis retourne évidemment dans son corps de matière avant le réveil.

Un autre descriptif vu sous un autre angle et donc complémentaire concernant les 9 mois avant l’incarnation terrestre est relaté par Anne Givaudan et Daniel Meurois dans l’ouvrage « Les Neuf Marches ».

Soit grâce aux sorties hors du corps soit grâce à la médiumnité Serge Reiver Nazare a tôt connaissance d’une planète de notre système solaire nommée « Vulcain » par ceux qui sont de l’autre côté du voile. On remarque qu’ici Anne Givaudan et Daniel Meurois dès 1983 reçoivent la même connaissance que vous venez à l’instant de lire ou de relire.
Cette planète sera officiellement découverte par 3 astronomes le 31/03/2005, puis sera officiellement nommée sur Terre en prenant le nom de Makemake le 13/07/2008 !
C’est la 11ème planète en partant du Soleil.

Concernant le souhait soit de se détacher progressivement de la matrice en vue de s’en exclure à un moment ou à un autre on remarquera ces précieuses indications contenues dans le texte :

– « A moins que… » (…) « Vous tous, humains de la présente Terre, vous pouvez dépasser les limites que la Nature vous a apparemment imposées. Vous avez en vous la capacité de rompre le lien qui vous asservit tout au long de la route de l’évolution cosmique. Il vous appartient de cultiver votre âme et votre Esprit afin de cheminer sur la voie droite qui mène aux états supérieurs de Conscience. »

– « Il faut se connaître soi-même, je ne saurais mieux dire. »

– « A l’heure actuelle, le but de tout individu appartenant à votre planète est de briser, de réduire à zéro le karma ou courant karmique qu’il s’est forgé depuis des millions d’années et qui l’a rivé à la matière dense. » (…) « la matière est un outil mais aussi un obstacle et que pour la vaincre, il faut d’abord se vaincre soi-même. »

Anne Givaudan Et Daniel Meurois