Qui l’eût cru ? Le journaliste camerounais Elie Smith a mordu l’hameçon diabolique de Denis Sassou Nguesso

Qui l’eût cru ? Le journaliste camerounais Elie Smith a mordu l’hameçon diabolique de Denis Sassou Nguesso Un jour, au cours d’une discussion, quelqu’un m’a dit que dans l’entourage de Denis Sassou Nguesso, nombreux sont ceux qui le prennent pour un dieu (Sassou nzambé a tséngue, en langue mbochi) et, à ceux qui n’y croient pas, ils ont souvent l’habitude de leur dire : « Douter de Dieu, c’est y croire », disait Pascal. Lui même, un homme orgueilleux se prend pour dieu. A en croire cette légende, leur conviction serait semble-t-il fondée notamment sur le fait que depuis plus de 40 ans que Denis Sassou Nguesso domine la vie politique congolaise, il a toujours réussi à rouler très habilement et très facilement tout le monde dans la farine ; ce qui donne ce sentiment de quelqu’un qui gagne toujours. Et pour cela, il dispose d’une arme fatale : l’argent. Avec l’argent, il achète qui il veut. En effet, Denis Sassou Nguesso a toujours affirmé que tout le monde s’achète, tout le monde a un prix, la seule difficulté est de savoir quel est le prix. Eh bien, aujourd’hui le journaliste camerounais Elie Smith nous donne une raison de croire que Denis Sassou Nguesso a raison. Qui l’eût cru ? Moins de trois ans seulement après son agression par quatre hommes armés et le viol collectif de sa sœur, dans la nuit du 9 au 10 septembre 2014, qui avait suscité un vif émoi dans le monde, le journaliste camerounais Elie Smith vient de renouer le contact avec son ancien bourreau Denis Sassou Nguesso, ajoutant ainsi son nom à la longue liste des pauvres naïfs influençables qui mordent si facilement à cet hameçon diabolique. Un premier contact avait eu lieu avec Jean Dominique Okemba, à Bamako, au Mali, lors du 27e sommet Afrique-France qui s’est tenu du vendredi 13 au samedi 14 janvier dernier dans la capitale malienne. Evidemment, cette rencontre n’était pas fortuite. Elle avait été minutieusement préparée et la mission de Jean Dominique Okemba était de lui faire mordre à l’hameçon et le prendre à jamais dans son filet. Mission réussie puisqu’une deuxième et ultime rencontre a lieu la semaine dernière, du 20 au 23 février, à Cotonou, au Bénin, où Elie Smith a rencontré discrètement l’émissaire de Denis Sassou Nguesso en l personne de son aide de camp, le dénommé Guy Olivier Pella. A Bamako, Jean Dominique Okemba avait alors rassuré Elie Smith en lui disant qu’il est toujours le bienvenu au Congo, c’est son pays. Elie Smith avait donc des raisons suffisantes d’aller à la rencontre de l’aide de camp du dictateur avec le sourire aux lèvres. Il s’est rendu à sa rencontre avec monsieur Guy Olivier Pella, à Cotonou, pour sceller un nouveau pacte avec le diable. Et ce dernier lui a remis, en guise d’acompte, la modique somme de 500 millions de francs CFA (environ 750 000 euros). Et, en retour pour envoyer un gage de sa bonne foi et de sa dévotion à Denis Sassou Nguesso et Jean Dominique Okemba, afin de leur prouver qu’il est bel et bien de retour dans le giron du pouvoir, Elie Smith leur a promis d’ouvrir les portes de la Fondation nationale pour la démocratie (NED – The National Endowment for Democracy) à son ami et ministre des Zones économiques spéciales, Alain Akouala. Ce dernier se rendra à Washington le 6 mars prochain où il devrait reçu à la NED sur recommandation expresse d’Elie Smith. Comme à son habitude, Alain Akouala a fait fuité cette information car il est déjà en train de narguer l’opposition et de se vanter partout dans Brazzaville qu’il sera le premier membre du gouvernement congolais à être reçu à la NED. Dans l’entourage de Denis Sassou Nguesso, on jubile déjà. Pour eux, ce retour imminent d’Elie Smith à Brazzaville est considéré comme une grande victoire, un véritable de coup de génie de leur dieu (Sassou nzambé a tséngue) et un énième coup dur pour l’opposition congolaise qui avait fait naïvement de ce dernier un allié indispensable. Oui, qui l’eût cru ? Ceux qui croyaient en la bonne foi d’Elie Smith et le prenaient pour un grand journaliste de bonne probité tomberont des nues quand ils apprendront ce revirement spéculaire à 180° qui montre à quel point ce dernier n’a vraiment aucune valeur. En tout cas, personne au Congo ou à Washington DC ne pouvait imaginer un tel revirement spectaculaire de la part d’Elie Smith. Le Général Jean-Marie Michel Mokoko, André Okombi Salissa et tous les autres prisonniers politiques congolais qui sont encore en vie prendront un sérieux coup quand ils en seront informés. Même le colonel Marcel Ntsourou qui vient de mourir empoisonné dans sa cellule devrait se retourner dans sa tombe. En effet, après l’humiliation que ce pouvoir dictatorial et très cynique lui a fait subir en orchestrant le viol odieux de sa petite-sœur devant ses propres ses yeux, après avoir affirmé partout que le virus du sida a été inoculé à cette malheureuse à la suite de ce viol odieux, après avoir été jeté comme un malpropre et chassé du Congo manu militari, après avoir ouvertement critiqué et traité de corrompu son compatriote Hamidou Komidor Njimoluh, Ambassadeur de la République du Cameroun au Congo, après tout le tapage qu’il a fait contre ce pouvoir dictatorial, notamment lorsqu’il travaillait à la NED, à Washington, qui pouvait imaginer un seul instant ce revirement à 180° ? Il y a fort à parier que ces anciens collègues et ses anciens
responsables de la Fondation nationale pour la démocratie (NED – The National Endowment for Democracy) qui avaient gardé une très bonne opinion de lui seront tous très choqués et très déçus de lui. Car un tel revirement à 180° qui touche à l’éthique apparaît à leurs yeux comme une véritable trahison et risque d’écorner durablement l’image et la réputation de la NED. Il convient de souligner que s’il y a une personne qui ne sera pas très surpris en découvrant cette face sombre d’Elie Smith c’est Monsieur François Odzali dont il a abusé de la confiance. En effet, François Odzali lui avait fait entièrement confiance en lui remettant la somme de 10 000 dollars, via son fils et un consultant, pour faire avancer par des avocats aux USA le dossier de sa créance impayée de plus de 75 millions d’euros, objet du litige qui l’oppose depuis des années à l’Etat congolais. Mais à la grande surprise de Monsieur François Odzali, son fils et leur consultant, après avoir pris les 10 000 $, Elie Smith a fermé tous ces comptes bancaires aux USA et il est retourné au Cameroun. Et depuis, il ne leur a plus donné de nouvelles. En conclusion, nous pouvons dire que, à l’instar des Kolelas pères et fils, Elie Smith a mordu l’hameçon diabolique de Denis Sassou Nguesso. Comme les Kolelas pères et fils, Elie Smith va donc contribuer lui aussi à renforcer le mythe selon lequel Denis Sassou Nguesso sort toujours gagnant. Force est cependant de constater que toutes les pauvres personnes Influençables qui mordent à cet hameçon diabolique finissent toujours soit par mourir de manière suspecte, soit s’en repentent amèrement. Alors journaliste camerounais Elie Smith échappera-t-il à cette règle ? Seul l’avenir nous le dira.

Fait à Brazzaville, le 27 février 2017

Elenga-Atipo Paul

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